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Les Épingles tout frais forgées sont au-dessus de la pile.

En épingle
L'insecte ou l'événement entomologique du jour, celui qui défraye la chronique et qui alimente les conversations en ville et dans les insectariums, sera épinglé sur cette page abricot, qui s'enrichira au fur et à mesure des événements entomologiques.

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Rédaction (sauf mention contraire) : Alain Fraval  

Nouveau régimeLes insectes ont-ils mal ?, L'énigme du sphinx, Le taon des dinosauresà quatre pattesHôtelier piqué au vifL'horloge et le compas, La faute au portable (suite) Fourmi fructifiéeFourmis, avalanches, etc.Danger : piègesArt (de la promotion) et insectes, Criquet aspirineSécurité aérienne,Zombiptères (suite)Famille composée, Déguisement juvénileEntomologie et emploi, Tape à l’œil,  Lutte bio bioLa Pyrale de la pomme de la discordeAttrape-mouchesChasse-thrips, Mort aux rats !Papillons de PâquesPiqûre de rappel, Le Mystère de Buruli, Grand-Croix de l'ordre des Coléoptères, Au suivant !Danse toujours !, Réincarnation usurpatoireLe termite, c’est la ruine, Coupe-faimHéroïne périméeLe secret de la croissanceInexterminable, Ver de vase en verre, Mouche et demieLSID,  Sphinx,  PentatomiqueBourdons de haut vol, OGM compatible Chenilles de gardeImmigration entomologiquement choisie, Profiteurs de la crise !, La fièvre de la découverte,, Le cafard moscovite dans le rouge
Camions
 
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La chenille passe un savon à la fourmiInterrupteur à Zombiptère,  Mandibule éclairChaud sapinMémoire d’une reineRodsOn a trouvé leurs cadavresAphidoculture, Le sommeil est la moitié de la santé

Les Épingles d'Insectes n° 151 (sous presse) : Altius Citius Fortius, Épouvantail asiatique à frelons, Il aimait les formis, Hymne au charançon mort.

Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


18 décembre 2008

À lire sur Internet :

On a retrouvé une toile d'araignée vieille de 140 millions d’années..., par Jean Etienne, Futura-Sciences, 16 décembre 2008.
" Les araignées ont appris à tisser des toiles plus tôt qu’on ne le pensait auparavant, comme en témoigne le fragment découvert emprisonné dans l’ambre et daté de 140 millions d’années. "

Aphidoculture

La culture de plantes alimentaires pour produire du carburant nuit gravement à l’agriculture, selon le constat fait dans le centre des États-Unis où, sous l’effet des tarifs avantageux, les surfaces emblavées en maïs-éthanol ont fortement augmenté.
Il s’en est suivi une augmentation des populations du Puceron du soja, Aphis glycines (Hém. Aphididé).
Douglas Landis et son équipe de l’université d’État du Michigan ont, durant deux saisons, dénombré les pucerons et leurs ennemis dans différents endroits, caractérisés par la part du maïs dans l’assolement et la diversité végétale – et à la fois à l’air libre et sous des cages excluant les prédateurs (coccinelles essentiellement). Il en ressort que plus le paysage est chargé en maïs, moins les colonies de Puceron du soja souffrent de la prédation : le maïs héberge peu de pucerons et « produit » peu de coccinelles.
Rien que dans 4 
États (Michigan, Iowa, Minnesota et Wisconsin) l’accroissement des surfaces en maïs de 2007 a coûté 58 millions de dollars aux agriculteurs en perte d’aménités apportées par les auxiliaires, dont l’efficacité contre les pucerons a baissé de 24%.
Dans ces zones, où l’on cultivait principalement du maïs et du soja pour l’alimentation animale, ce sont bien souvent les mêmes exploitants qui profitent du maïs et souffrent du puceron du soja, en subissant la perte de rendement ou en dépensant plus pour les traiter.
À l’avenir, on produira sans doute les biocarburants à partir de plantes non alimentaires mais il faudra toujours maintenir une diversité suffisante pour garantir la présence et bénéficier de l’action des auxiliaires entomophages.
D’après « Switch to biofuels boosts insect pest », par Debora MacKenzie, lu le 16 décembre 2008 à www.newscientist.com
À (re)lire : « Le tout jeune roi du Web », encadré en fin d’article «
Les Pucerons », par A. Fraval, Insectes n°141 (2006),.

Le sommeil est la moitié de la santé

 Mouche qui dort et mouche qui veille ne sont pas égales faces à un pathogène. À Stanford (Californie), David Schneider et Mimi Shirazu-Hiza ont monté une manip très laborieuse pour mettre en évidence l’existence d’un rythme circadien du système immunitaire de la Drosophile. Ils ont élevé des lots de mouches sous éclairages artificiels de façon à disposer en même temps d’individus en phase de jour et en phase de nuit. La droso, insecte crépusculaire, « dort » la nuit, c’est-à-dire que ses mouvement sont moins fréquents.
Armés de microseringues en verre effilé, à la seule lumière d’une ampoule rouge, les expérimentateurs ont administré aux droso de deux lots des doses définie de 2 bactéries pathogènes (pour l’Homme surtout) déjà connues pour perturber leur rythme d’activité. Les mouches infectées en phase de « sommeil » survivent plus longtemps. Des piqûres de bactéries marquées (fluorescentes) ont permis de montrer une activité accrue des phagocytes de l’hémolyphe durant la scotophase.
Mais l’expérience donne des résultats inverses avec une 3e bactérie…
Peut-être un peu rapidement, les auteurs voient déjà des applications à l’organisation des soins à l’hôpital. Leur travail a été financé par le département états-unien de la Santé.
D’après « Snoring or soaring? Strength of fruit-fly immune system varies », lu le 14 décembre 2008 à www.eurekalert.org
NB : chez les insectes, la défense humorale contre les corps étrangers repose essentiellement sur la réponse immunitaire spontanée, immédiate, assurée par des peptides et des cellules phagocytes préexistants dans l’hémolymphe. Les mammifères possèdent également ce type de molécules mais leur rôle est surtout de déclencher la réponse immunitaire spécifique (antigènes) - qui fait défaut aux insectes.
Voir, ci-dessous, le cas du
Ténébrion meunier.

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10 décembre 2008

Rods

 Un rod est un animal qui vole très très vite au crépuscule : on ne le voit pas à l’œil nu. Seules les caméras numériques (normales) enregistrent leur passage – à contre jour - sous forme d’une tige munie de sortes d’ailes (plusieurs paires, on dirait des mouches blanches enfilées sur une tige) ou d’un voile en hélice. Les rods (bâtonnets en anglais) se manifestent dans les zones biogéographiques néarctique et paléarctique.
Internet bruit de ce sujet de cryptozoologie et une mise au point s’impose.
Dans quel embranchement placer ces animaux ? Plusieurs hypothèses sont en concurrence : des Anomalocaris (protoarthropodes) qui seraient sortis de l’océan du Dévonien, des extraterrestres (leur systématique nous échappe) en chair et en os ou des sondes automatiques envoyées par eux, des insectes (imagos ailés) dont l’image filée serait multipliée par effet stroboscopique.
Des rods ont été clairement identifiés sur les vues prises par des caméras de surveillance d’un labo pharmaceutique en Chine. Dans ce labo, des chercheurs. Qui ont monté une manip : de grands filets ont été tendus sous l’œil de caméras identiques. Celles-ci ont enregistré le passage de rods en nombre tandis que le filet a capturé des papillons et d’autres insectes banals. Une caméra à très haute fréquence de prises de vue a bien vu les insectes et eux seuls.
Ah le rod…
D’après, entre autres, « Les "Rods": ça buzze dans le monde des Ovnis », Le Post, lue le 4 décembre 2008 à www.lepost.fr/
Images

On a trouvé leurs cadavres

Depuis fin 2006, les ruches nord-américaines sont affectées par le CCD (colony collapse disorder). En quelques semaines, la reine, le couvain et le miel se retrouvent sans soins ; les butineuses se sont mystérieusement évanouies dans la nature, aucune n’est retrouvée morte.
On a désigné comme responsables les extraterrestres, les téléphones portables, le Petit Pilleur des ruches, les OGM… Avant de convenir que l’effondrement des colonies devait être dû à plusieurs causes : maladies (dont des viroses), ennemis animaux (varroatose), produits chimiques (pesticides), défaut de ressources…
La disparition des ouvrières serait en fait provoquée par l’IAPV (israeli acute paralysis virus, impliqué depuis 2007). À preuve l’expérience réalisée à l’université de Pennsylvanie (États-Unis) par une équipe dirigée par Diana Cox-Forster. Des colonies infectées par ce virus ont été installées sous une serre. Les cadavres des butineuses malades ont été retrouvés un peu partout et surtout au pied des parois. Dans les conditions normales de l’apiculture, elles tombent dans l’herbe et sont la proie de nécrophages avant qu’on les détecte. Rien de surnaturel.
Par ailleurs, D. Cox-Forster et ses collègues ont analysé le pollen récolté dans la nature par des butineuses : il est infecté par le virus. Comme on retrouve les mêmes souches chez l’Abeille domestique et les abeilles sauvages, il apparaît que ces pollinisateurs se contaminent les uns les autres via le pollen, répandant le CCD.
D’après « Virus could explain one symptom of colony collapse », par Susan Milius. Lu le 10 décembre 2008 à www.sciencenews.org

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5 décembre 2008

À lire sur Internet :

Harmonia – coccinelles du monde. Une nouvelle revue semestrielle d’entomologie. Le numéro 1 est paru : un fichier pdf à télécharger (patience !).

Un éphémère de 300 millions d’années. NouvelObs.com, le 3 décembre 2008.
Des chercheurs de l'Université Tufts ont découvert ce qu'ils croient être le plus ancien fossile d'un insecte volant dans un affleurement rocheux près de North Attleboro, dans le Massachusetts.

Elle élève des poux sans tabous, par David Adémas. Ouest France, le 3 décembre 2008.
Dans son laboratoire, Catherine Combescot-Lang étudie le comportement des poux de deux sortes, ceux de tête et ceux de corps.

Deux espèces de fourmis envahissent l'Europe, par Yves Miserey. Le Figaro, 4 décembre 2008.
La fourmi des jardins et la fourmi d'Argentine trouvent des conditions favorables dans les immenses territoires qu'elles colonisent.

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3 décembre 2008

À lire sur Internet :

Comment les insectes résistent aux infections, propos de Yannick Moret (université de Bourgogne à Dijon) recueillis par Corinne Bensimon. Libération, 2 décembre 2008.

À voir sur Internet :

L’organisation secrète des fourmis, de Wolfgang Thaler (2004). En vidéo, la fouille approfondie et le moulage en ciment (il en aura fallu 10 t) d’un nid géant d’une fourmi tropicale champignoniste du genre Acromyrmex (?) – après examen du système de climatisation. Pour réaliser leur mégapole - leur réseau s’étend sur 538 m² sur une profondeur de 8m -, les fourmis ont déplacé pas moins de 40 t de terre (une image). L’équipe de myrmécologues était dirigée par Bert Hölldobler, des université de Würtzburg et de l’Arizona. Titre originel : Ameisen - Die heimliche Weltmacht.

Chaud sapin

Leptoglossus occidentalis (Hem. Coréidé) ponctionne les graines des conifères. Cette punaise détecte à distance les cônes en formation grâce à des récepteurs sensibles à l’infrarouge. En effet, les cônes sont plus chauds que les aiguilles – ils conservent mieux la chaleur du jour et sont le siège d’un métabolisme plus élevé. On connaît de nombreuses plantes qui produisent de la chaleur au niveau de leurs fleurs : leur parfum attirant pour les pollinisateurs est renforcé. Les Coléoptères pyrophiles, comme le Bupreste pyromètre, Melanophila acuminata, repèrent les bois incendiés aux IR émis, de même que des punaises hématophages comme Triatoma ou Rhodnius (Hém. Réduviidés) trouvent le vertébré à sang chaud.
C’est la première fois qu’on met en évidence ce genre de détecteur chez un insecte phytophage.
Article source : Stephen Taka´cs et al., 2008. Infrared radiation from hot cones on cool conifers attracts seed-feeding insects. Proc. R. Soc. B - doi:10.1098/rspb.2008.0742  
En ligne.
À (re)lire, sur cette page, « Chasse-thrips ».  
NB1 : originaire de Californie, ce ravageur forestier qui réduit la production de semences par les conifères, a été introduit récemment en Europe. Fiche du Fredon 
NB2 : sur un cliché IR, le moindre conifère devient-il un sapin de Noël acceptable ?

Mémoire d’une reine

Une reine de poliste se souvient pendant une semaine de sa rencontre avec une consoeur. La performance a été établie par l’analyse de vidéogrammes de confrontations arrangées tous les jours entre reines de Polistes fuscatus (Hym. Vespidé) s’étant déjà vues ou pas.
Une telle mémoire, surprenante au regard de la taille du « cerveau » de ces insectes, est une aptitude sociale précieuse dans les nids polygynes de ces guêpes. La bagarre, en effet, est de règle au premier contact ; par la suite, elle est économisée.
D’après « Insect intelligence: paper wasps display strong long-term memory », par Jeremy Hance, mongabay.com, lu le 30 novembre 2008 à //news.mongabay.com/
Photo 

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27 novembre 2008

Mandibule éclair

En étudiant le cerveau (si petit !) des soldats du termite d’Amérique centrale Termes panamensis, des chercheurs au Smithsonian Tropical Research Institute ont filmé des individus avec une caméra à 40 000 vues par seconde. Surprise : la mandibule s’abat sur le crâne de tout possible envahisseur de la termitière à la vitesse de 70 m/s. Fatal !
Cette célérité est indispensable : avec une si faible masse, le coup porté serait sinon inefficace. Elle est obtenue par relâchement soudain d’énergie accumulée, à l’instar de la patte sauteuse de la cicadelle ou de la sauterelle et de la mandibule sauteuse de la fourmi Odontomachus bauri. C’est également le principe de la pichenette.
D’après « Panamanian termite goes ballistic: Fastest mandible strike in the world », lu le 24 novembre 2008 à www.physorg.com/
À (re)voir : «
Un claquement de mandibules sans pareil » signalé le 25 août 2006. 

Interrupteur à Zombiptère

Pour les plus jeunes des lecteurs, l’ordre (créé ici même) des Zombiptères regroupe des insectes manipulés (par le biais d’implants) pour leur faire exécuter, par télécommande, les mouvements souhaités.
Dernière avancée (à l’université Cornell, à Ithaca, États-Unis) dans ce secteur très actif de la recherche entomologique : l’implant-seringue qui injecte dans le thorax d’un papillon une dose de GABA. Cet acide gamma-aminobutyrique est un neurotransmetteur. Un coup sur le piston (télécommandé) et le Sphinx du tabac s’arrête, paralysé pour une durée déterminée. Cet équipement, pas plus gros que sa tête, agit sur lui comme un interrupteur télécommandé.
On peut l’associer avec des électrodes qui contrôlent le battement des ailes et la direction du vol, déjà expérimentées. C’est au stade nymphal que les instruments embarqués de navigation sont insérés et l’imago émerge tout équipé, bien soudé à son barda.
La création de Zombiptères ne vise pas à améliorer la qualité esthétique des évolutions des papillons dans les volières mais à mettre à la disposition de l’armée (états-unienne en l’occurrence) les micro-espions volants dont elle rêve.
D’après « Spy moths controlled by chemicals », lu le 26 novembre 2008 à www.rsc.org/
images 
À (re)lire, sur cette page : Zombiptères (suite) 

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20 novembre 2008

À lire sur Internet :

Résister aux microbes en deux temps : l'exemple des insectes. Communiqué CNRS, 20 novembre 2008.
Le système immunitaire du ténébrion meunier, un insecte coléoptère, neutralise en moins d'une heure la plupart des bactéries infectant son hémolymphe.
[Tenebrio molitor (Tenebrionidé)]

Les insectes au secours de l'environnement, par Éric Wajnberg. Futura Sciences, 28 octobre 2008

La chenille passe un savon à la fourmi

De nombreux insectes régurgitent des liquides qui tiennent à distance leurs agresseurs. Ils les fabriquent à partir de molécules puisées dans leur plante nourricière.
Michael Rostás et Katrin Blassmann (des universités de Wurtzbourg et de Bâle), ont examiné le crachat que la chenille de la Légionnaire de la betterave, Spodoptera exigua (Lép. Nocuidé) adresse aux fourmis. 
Ce n’est ni un toxique, ni un irritant mais un surfactant, quelque chose comme du savon. La fourmi atteinte, sur qui des gouttelettes d’eau pure glisseraient sans l’arrêter, interrompt son attaque et entreprend de se nettoyer.
D’après « Caterpillars fight off ants with surfactant spit », lu le 5 novembre 2008 à www.medicalnewstoday.com
NB : non, la fourmi ne glisse pas par terre de la feuille savonnée.

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13 novembre 2008

À relire sur cette page :

Une Épingle du 22 août 2008 : McCain vainqueur

À lire sur Internet :

L'inventaire du vivant obsède les chercheurs, par Paul Molga, Les Échos, 5 novembre 2008
Pressés par le temps, les scientifiques veulent accélérer le recensement de la biodiversité. Une chance de survie pour les taxonomistes.

Rapprochement familial

Nous sommes chez les Eulophidés australiens, une grande famille de petits Hyménoptères par ailleurs cosmopolite et aux mœurs variées. Le premier à émigrer fut Ophelimus maskelli, qui trouva gîte et couvert (c’est un gallicole) sur les feuilles des eucalyptus du Bassin méditerranéen, eux-mêmes originaires d’Australie. C’est une peste qui défeuille les arbres, et ne craint pas les traitements. Le second a été invité en Israël , tous frais payés : les larves de Closterocerus chamaeleon se développent en effet dans les galles de son cousin, dont elles dévorent larves et nymphes.
Tous deux, adultes, se laissent prendre à des panneaux gluants de couleur verte. Ce qui a permis de suivre aisément l’acclimatation et la dispersion très rapide des 12 000 auxiliaires lâchés et de leurs descendants : 120 km en moins d’un an. Cette opération de lutte biologique est un succès, les dégâts de l’envahisseur sont nettement atténués.
D’après, entre autres, « Israël découvre un prédateur pouvant sauver les eucalyptus », par Yael Ancri, Arouts7, lu le 12 novembre 2008 à  //a7fr.net/
Fiche illustrée du Fredon d'Ophelinus maskelli.

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28 octobre 2008

À lire sur Internet :

La fourmi doit être polygame pour survivre, selon une étude suisse. La Presse canadienne, 24 octobre 2008.

L’insecte le plus long

35,7 cm (56,6 avec les pattes antérieures étendues) : c’est la taille d’un phasme de Bornéo, récolté en 1989 par un villageois qui l’a confié à Datuk Chan Chew Lun, entomologiste amateur. L’insecte a été mesuré tout récemment à Londres, où il est conservé. On ne connaît que 3 spécimens de Phobaeticus chani (Pha. Phasmatidé).
D’après « Britain museum notes discovery of a huge bug, the world's longest », dépêche AP, 16 octobre 2008, lue à //cnews.canoe.ca/
Photo du géant en boîte 

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16 octobre 2008

À lire sur Internet :

Une patate fait chou blanc, par Jean Hamann. Au fil des événements, 16 octobre 2008.
"Ce qui est arrivé à une variété transgénique de pommes de terre démontre que la nature a horreur du vide"
"Le redoutable doryphore a été supplanté par d’autres espèces dans les champs où croissait la pomme de terre Newleaf produite par la firme Monsanto..

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12 octobre 2008

À lire sur Internet :

Un thrips de l'oignon peut en cacher un autre. Confédération helvétique, 9 octobre 2008.
Thrips tabaci (Thys. Thripidé) est en fait constitué de 2 biotypes différant par leurs capacités vectrices du TSWV.
À (re)lire : "Les thrips", par Alain Fraval, Insectes n°143 (2006).   

Insectes en ligne

Les Britanniques achètent de nombreux objets sur Internet et sont globalement contents du commerce en ligne. Mais il est trois catégories d’achats qui les satisfont tout particulièrement : les parfums bon marché, les « sextoys » et les insectes vivants. Catalogues explicites, transactions sûres, livraison rapide (sous pli discret si souhaité), qualité du conditionnement et des produits, et service après vente sont loués par les usagers enquêtés.
D’après, entre autres, « Sex toys, cheap smells and live insects satisfy UK web shoppers », par Davey Winder, lu le 11 octobre 2008 à www.itwire.com/.
PS : il ne faudrait pas s’imaginer des choses, les insectes vivants sont destinés à l’alimentation des habitants des terrariums.
NB : Les insectes vivants pour l’élevage et pour l’étude proposés par l’OPIE, c’est
ici.

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7 octobre 2008

À lire sur Internet :

Le palmarès des Ig NobelsBlogLeMonde.fr, 3 octobre 2008
Cocorico ! L’Ig Nobel de biologie est décerné à la France (Marie-Christine Cadiergues, Christel Joubert et Michel Franc). Ils ont montré que les puces des chiens sautent plus haut que les puces de chat.

Vitesse supérieure

Comment l’essaim de l’Abeille domestique est-il guidé vers sa nouvelle ruche par celles des ouvrières – 5% de l’effectif -  qui en ont repéré l’emplacement ? Selon une première hypothèse, les éclaireuses s’installent au cœur de l’essaim et leurs voisines, s’efforçant d’éviter les collisions, volent ainsi de concert avec ces consoeurs déterminées. Autre proposition : les guides volent au-dessus de la masse à une vitesse supérieure, entraînant ainsi la troupe (plus ou moins soudée par les phéromones de cohésion).
Un neurobiologiste, Tom Seeley, de l’université Cornell et deux ingénieurs, Kevin Schultz et Kevin Passino de l’université de l’état de l’Ohio viennent de confirmer la seconde hypothèse. Ayant transporté des colonies sur une petite île sans arbre, ils ont pu filmer (avec des caméras à haute résolution) l’essaim sur 12 m de son parcours prévisible entre un poteau et une ruchette, seule destination possible. À l’observation (laborieuse) des vues prises, il apparaît que les individus de la moitié inférieure de l’essaim volent dans tous les sens mais que ceux du dessus tendent à s’élever dans la masse et à voler plus vite jusqu’à rattraper les éclaireuses qui volent plus vite en direction du but qu’elles ont repéré.
D’après « Bee Swarms Follow High-speed 'Streaker' Bees To Find A New Nest », ScienceDaily, 3 octobre 2008, lu à www.sciencedaily.com/

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1er octobre 2008

À lire sur Internet :

Un insecte capable de se catapulter sur 100 fois sa taille. Le Monde, 30 septembre 2008.
[Aphrophora sp., Philaenus sp., Hém. Cercopidé]

Ponte sur commande, par J.I. Sciences et Avenir.com, 17 septembre 2008
"Certains arthropodes peuvent modifier leur reproduction et les caractéristiques de leur progéniture en fonction des conditions environnementales ou sociales. C’est le cas des collemboles dont la femelle ajuste son comportement reproducteur d’une ponte à l’autre."

L'activité pollinisatrice des insectes dans le monde estimée à 153 milliards d'euros par an. Communiqué INRA, 19 septembre 2008.
" Une étude de chercheurs français, de l'INRA et du CNRS, et allemand, permet de chiffrer la valeur de l'activité pollinisatrice des insectes, abeilles principalement, à 153 milliards d'euros en 2005 pour les principales cultures dont l'homme se nourrit. Ce chiffre représente 9,5% de la valeur de l'ensemble de la production alimentaire mondiale. Les résultats de cette étude sur l'évaluation économique de la vulnérabilité de l'agriculture mondiale confrontée au déclin des pollinisateurs sont publiés dans la revue  Ecological Economics.

Héroïques

Sur le sol d’un champ de canne à sucre, près de São Simão au Brésil, des entomologistes –Adam Tofilski de l’université de Cracovie (Pologne) et son équipe – observent la fourmi Forelius pusillus (Hym. Formicidé).
Le soir venu, les ouvrières obturent les entrées de leur nid souterrain avec du sable. Restent dehors quelques individus qui, pendant une heure, ont aidé leurs sœurs à bien aplanir les « bouchons » jusqu’à ce qu’on ne distingue plus l’emplacement des orifices de la fourmilière.
Au petit matin, avant l’ouverture, ces fourmis sont mortes, épuisées ou déshydratées. Elles se sont sacrifiées pour la colonie. Les terrassières suicide ne sont ni vieilles ni malades.
Ce comportement unique est différent de la mort encourue par les individus dont le dard est arraché lors de la défense de la colonie. On comprend bien qu’il a pu être favorisé par la sélection naturelle comme atout dans la protection contre un ennemi. Mais on ignore qui est ce prédateur et si il existe…
D’après « Last Ant Standing », par Charles Choi, ScienceNOW, lu le 23 septembre 2008 à //sciencenow.sciencemag.org
Photo de F.pusillus

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20 septembre 2008

À lire sur Internet :

Un coton transgénique protège les cultures conventionnelles, par Hervé Morin. Le Monde, 19 septembre 2008.

Une étrange fourmi découverte en forêt amazonienne, par Jean Etienne, Futura-Sciences, 17 septembre 2008.
"Un groupe de chercheurs conduits par le biologiste Christian Rabeling, de l’Université du Texas à Austin, a par hasard déniché une discrète fourmi souterraine qui pourrait être un des ancêtres de toutes les variétés contemporaines."

Ponte sur commande, par J.I., Sciences et Avenir.com, 17 septembre 2008.
"Certains arthropodes peuvent modifier leur reproduction et les caractéristiques de leur progéniture en fonction des conditions environnementales ou sociales. C’est le cas des collemboles dont la femelle ajuste son comportement reproducteur d’une ponte à l’autre."

C-9 portée disparue

La Coccinelle à 9 points, Coccinella novemnotata – familièrement « C-9 » -, était si répandue, si sympathique, si populaire que l’État de New York en a fait son insecte emblématique, en 1989. Aujourd’hui, on n’en trouve plus une seule et C-9 a été à deux doigts de se faire détrôner par la Coccinelle maculée, Coleomegilla maculata.
La National Science Foundation états-unienne a attribué 2 millions de dollars au « Lost Ladybug Project » (programme Coccinelle disparue) avec mission d’expliquer pourquoi certaines espèces de coccinelles indigènes ont périclité et d’autres vu leurs effectifs augmenter, en quoi l’installation d’espèces introduites modifie la dynamique de population de ravageurs et que faire pour prévenir d’autres déclins. Au travail, des entomologistes et des citoyens, chargés de prospecter intensivement de façon à alimenter une base de données géoréférencées solide. Parmi lesdits citoyens, beaucoup auront entre 5 et 11 ans d’âge et seront recrutés de préférence parmi les Indiens, les ruraux, les migrants ou les pauvres.
Ce programme comporte un volet éducatif important : il s’agit d’intéresser les jeunes aux sciences naturelles, de les sortir sur le terrain et de les familiariser avec la recherche.
Félicitons Jilene et Jonathan Penhale, 11 et 10 ans, qui ont trouvé un spécimen de C-9 près de chez eux, à Arlington (Virginie), la première signalisation pour l’Est des États-Unis depuis 14 ans.
D’après « Debugging the mystery - Vanishing ladybugs have scientists stumped », par Mary Esch, Communiqué Associated Press, lu le 15 septembre 2008 à www.pressconnects.com/

Ses chers papillons

2 840 909 €, c’est le prix d’un tableau rectangulaire de 8,23 m de large, entièrement réalisé avec des ailes de Lépidoptère soigneusement collées, qui vient d’être vendu directement (aucune galerie n’a touché de pourcentage) aux enchères chez Sotheby à Londres, 4 fois sa valeur estimée. Intitulée Ascended, datée de 2008, l’œuvre (à voir
ici) est signée Damien Hirst (d'où sa valeur monétaire).
Les 33 autres « butterfly paintings » proposés – les plus anciens étant de 2005 - ont trouvé également preneur, à des prix inespérés. Il y aurait de 300 à 400 œuvres de cette lignée dans le monde. Et aussi, du même, des « fly paintings » comme cette étoile géante recouverte d’un enduit fait de mouches (bien cadavériques – détail ici).
D. Hirst a déclaré arrêter la production (il a une kyrielle d’assistants) de tableaux d’insectes pour se consacrer plus à sa série de bocaux de formol géants conservant un zèbre, une licorne, un veau…
NB : les lépidoptéristes devraient pouvoir identifier les espèces participantes. Mais où est ce tableau ? Pas à l’OPIE.

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14 septembre 2008

Beetle mania, par Emmanuelle Pivert. Libératon, 13 septembre 2008.
Compagnon. Le scarabée, nouvel animal tendance des petits Japonais et Taïwanais.

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11 septembre 2008

À lire sur Internet :

Inde: un entomologiste tchèque condamné à trois ans de prison. Le Monde, 10 septembre 2008.           

L’artefact labo, par J.I. NouvelObs.com, 8 septembre 2008
Les animaux de laboratoire vivent plus longtemps que leurs congénères à l’état sauvage. Un facteur susceptible de fausser les études concernant la longévité.
[
Telostylinus angusticollis, Dip. Nériidé]

À écouter à la radio ou sur Internet :

"Safari dans la bouse" sur France Inter
Jeudi 11 septembre de 14h à 15h
Suite à la publication dans Insectes n°149 de l’article "Safari dans la bouse", le journaliste et écrivain naturaliste Marc Giraud sera l’invité de Mathieu Vidard dans l’émission « La tête au carré ». M. Giraud sera accompagné de Jean-Pierre Lumaret, spécialiste des Coléoptères coprophages et membre du Conseil d'administration de l'OPIE.

SOS tomate

L’alarme est lancée : les cultures de tomate de plein champ, sur la rive sud de la Méditerranée, sont ravagées, voire détruites, depuis cet été par un insecte déprédateur nouveau. Les service de la Protection des végétaux du Maroc, par exemple, craignent que les plantations importantes du Souss soient à leur tour attaquées., après celles de Nador.
L’envahisseur est une « teigne », Tuta absoluta (Lép. Gelchiidé), la Mineuse sud-américaine de la tomate. L’espèce, inscrite depuis 2004 sur la liste (A1) de quarantaine de l’Organisation européenne de protection des plantes, a été repérée au printemps 2007 près de Valence en Espagne.
Petit papillon nocturne mauvais voilier, son transport est le fait de l’homme. La chenille, de 1 à 8 mm de long, mine feuilles, boutons et fruits, ruinant facilement la récolte. La chrysalidation se fait sur la plante. Il y a jusqu’à 12 générations par an, l’hivernation se faisant aux stades œuf, nymphe ou imago.
Dans son aire d’origine, la lutte est à base de traitements insecticides (y compris au moyen de Bt) pilotés par le piégeage des mâles (un analogue de la phéromone de rapprochement des sexes est disponible). Des essais de lutte biologique, par Trichogramma pretiosium notamment, sont en cours.
D’après, entre autres, « Un insecte s’attaque à la tomate », par Hassan El Harif, L’Économiste, lu le 5 septembre 2008 à www.leconomiste.com
Fiche illustrée de l’INPV algérien.  
PS : à ne pas confondre avec la Mineuse de la tomate, tropicale-équatoriale cosmopolite, Keiferia lycopersicella (même famille).
PPS : ce nouvel envahisseur devrait rejoindre bientôt la base DAISIE (cf Insectes nos 148 et 149) .

Bourdon échaudé…

Que retient un bourdon (Hym. Apidé) butinant qui a échappé à une misumène (araignée, Thomisidé) chassant ? Il se méfie désormais, prenant un peu de temps pour examiner la fleur appétissante avant de renoncer, éventuellement, à cette provende.
La réponse découle d’une expérience en laboratoire mise au point par Thomas Ings et Lars Chittka, de la Queen Mary University (Londres, Royaume-Uni). Un bourdon se voit placé devant une « prairie » verticale parsemée de fleurs plates, carrées, jaunes ou blanches, ornées du portrait grandeur nature de l’araignée-crabe jaune ou blanc. Celle-ci chasse à l’affût les bourdons (entre autres) dissimulée par son immobilité et sa couleur : elle prend celle de la fleur. Pour simuler la capture ratée, deux pinces en mousse dépassent de la fleur piégée qui se ferment durant un court laps de temps sur le bourdon puis s’écartent. Une caméra enregistre la scène.
Les bourdons apprennent aussi vite à repérer le prédateur caché (jaune sur jaune) que le visible et s’en souviennent le lendemain.
Une mauvaise expérience avec une misumène augmente le temps de fouragement du bourdon et peut provoquer l’évitement d’une source de nectar valable.
Quant à l’araigné-crabe, on se demande pourquoi elle dépense tant d’énergie pour jouer au caméléon sans que cela ne lui rapporte plus de bourdons. Probablement pour se mettre à l’abri de ses propres prédateurs.
D’après « Bumblebees outwit robotic spiders », par Elizabeth Mitchell, BBC News, lu le 4 septembre 2008 à //news.bbc.co.uk
Image de la « fleur » 

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1er septembre 2008

Tous les Diptères de la Terre

En 1950, Eugène Séguy évaluait à 100 000 le nombre d’espèces de cet ordre. On compte actuellement 156 599 Diptères actuels et fossiles, répartis en 154 familles et 11 671 genres. L’effectif s’accroît d’environ 800 nouvelles espèces décrites chaque année.
Ils sont tous répertoriés dans une
base de données (Biosystematic Database of World Diptera - BDWD) accessible gratuitement. C’est à Chris Thompson (ARS Systematic Entomology Laboratory, Washington, États-Unis) et à ses collaborateurs qu’on doit cette compilation, bien organisée, facile à consulter, et qui livre pour beaucoup de taxons des informations sur la biologie, la répartition et les éventuelles nuisances.
D’après « Database documents names for more than 150,000 Diptera species », lu le 29 août 2008 à www.agprofessional.com/

Fine mouche

Écraser une mouche d’un coup de tapette n’est pas facile. Pourquoi ? L’engin serait-il mal adapté ? Sur ce point de technologie muscicide, un article encyclopédique paraîtra dans un prochain Insectes.
Demandons-nous plutôt si la mouche qui nous nargue n’est pas douée de capacités extraordinaires pour repérer l’arme et sa trajectoire, adopter la meilleure posture pour être prête à s’envoler dans la direction salvatrice et, finalement, aller se poser plus loin.
Grâce aux progrès de l’imagerie à haute fréquence, on sait depuis très peu que c’est ainsi. Il ne lui faut qu’environ 100 millisecondes pour se tourner et placer son centre de gravité exactement au bon endroit pour que ses pattes la propulsent efficacement et qu’elle puisse fuir à tire d’aile. Ce qui n’advient pas si entre temps (durant les 100 ms suivantes), la mouche a perçu que la menace n’était pas réelle. Et l’adaptation posturale est modulée en fonction de ce à quoi la mouche est occupée : repas, toilette…
La découverte est due à Gwyneth Card et Michael H. Dickinson (California Institute of Technology, Pasadena, États-Unis).
D’après « Why are flies so hard to swat? Chock it up to good planning », lu le 28 août 2008 à www.eurekalert.org/


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22 août 2008

À voir sur Internet :

Parcours d'un nid de fourmis Atta dans la peau d'une ouvrière. Animation 3D.
Imagerie GPR (radar de sol) d'un nid d'Atta : diaporama du projet.

2008, année à guêpes dans une partie de l'Ouest français. Par Yves Miserey, Le Figaro, 22 août 2008.

McCain vainqueur

Opposé à Obama, McCain a remporté indiscutablement l’épreuve. Une course de 6 pieds de long dans un couloir en plexiglas disputée par 2 Blattes souffleuses de Madagascar, Gromphadorhina portentosa (Blatt. Oxyhaloïdé), organisée – comme avant chaque élection présidentielle états-unienne par l’Association de lutte contre les ravageurs du New-Jersey depuis 1941. 
Et la blatte républicaine a battu la démocrate dans le second concours, pour la vice-présidence.
Cette course est réputée indiquer le prochain président dans 86% des cas.
D’après, notamment, « McCain insect wins cockroach race », lu le 21 août 2008 à www.upi.com
Pour en savoir plus tout de suite : "
Les Blattes souffleuses de Madagascar", par Emmanuel Delfosse. Insectes n°135.

Hemiptera Ibaeidae

Pourquoi entreprendre des expéditions coûteuses à la recherche d’une espèce d’insecte nouvelle pour la science ? Il suffit d’un ou deux clics, sur son micro, chez soi.
Mindarus harringtoni (Hem. Aphididé) vient en effet s’être découvert par Richard Harrington, vice-président de la Royal Entomological Society du Royaume-Uni, dans un bout d’ambre vieux de 50 millions d’années acheté 20 livres sur ebay.
D’après « New species of insect discovered on eBay », lu le 21 août 2008 à /newslite.tv/

Le nez de la mouche

Comment se fait-il que les drosophiles anosmiques ont, en élevage, un taux de survie normal ? L’odorat ne leur servirait-il à rien ?
Sous la direction de Leslie Vosshall (Howard Hughes Medical Institute et Rockefeller University) une équipe états-unienne a comparé les performances des individus de 2 lignées génétiquement modifiées : dépourvus d’Or83b (une protéine nécessaire à l’olfaction) donc anosmiques, pour l’une, avec un seul récepteur olfactif donc « malsentantes », pour l’autre. Dans une première expérience, on crée les conditions d’une surpopulation : 5 fois la densité normale avec une seule coupe de milieu par cage. Peu de mouches survivent, mais autant de chaque souche. Dans une 2e manip, on offre aux drosos une dose de milieu supplémentaire, posée dans le coin opposé de la cage : seuls les individus anosmiques meurent, incapables de trouver cette provende salvatrice.
Dans la vie ordinaire de ces Diptères, l’imago de la drosophile émerge sur le milieu nutritif (qui a nourri l’asticot) et l’odorat ne lui sert à rien. Mais en cas d’épuisement ou de destruction, il lui faut pour ne pas crever prospecter et détecter une nouvelle source alimentaire. Ce qui se fait au nez.
D’après « In Lean Times, Flies Can't Survive Without Their Sense Of Smell ». Communiqué de presse de l’université Rockfeller, lu le 2 août 2008 à www.sciencedaily.com

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5 août 2008

À lire sur Internet :

Un antibiotique à partir d'asticots. Actu24.be, 5 août 2008.
Sératine / Lucilia sericata (Dip. Calliphoridé) - voir l'Épingle de 2006 "Jus d'asticot"

Flore et Halle : des odeurs et des mots. Clicanoo.com, 3 août 2008.
" Paradis de l’orchidée et autres fleurs à succès, mais également sanctuaire des fragrances. Œnologue, créatrice, entomologiste, trois professionnels du nez racontent leur jardin odorant. "

Inspecteur Bourdon, par J.L. NouvelObs.com, 30 juillet 2008
"Les scientifiques de l’Université Queen Mary à Londres contribuent à perfectionner une technique utilisée pour la capture des tueurs en série, en effectuant des tests sur …des bourdons."

La société, c'est le vol

Dans un cas au moins, le parasitisme favorise la socialité : un résultat opposé au sens commun. La découverte est due à Adam Smith, William Wcislo et Sean O’Donnell, de l’université de Washington (États-Unis) et du Smithsonian Tropical Research Institute (Panama). Ils étudient des abeilles nocturnes du sous-bois de la forêt tropicale de plaine, Megalopta genalis et M. ecuadoria (Hym. Halictinés), qui vivent en toutes petites colonies, typiquement une reine et 3 de ses filles. La colonie héberge aussi, souvent, les larves d’un Diptère Chloropidé, Fiebrigella sp., qui consomment le pollen des provisions dans une ou plusieurs cellules (cleptoparasitisme). Les individus « parasités » ne sont pas tués, en général ; ils émergent plus petits que les autres et… se voient dominés par la reine, comme réduits au statut d’ouvrières. Un parasite peut donc favoriser ou induire l’eusocialité.
D’après, notamment, « A bee’s future as queen or worker may rest with parasitic tropical fly », Webwire, lu le 28 juillet 2008 à www.webwire .com
Article source (en anglais) : J Insect Behav., DOI 10.1007/s10905-008-9136-1

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26 juillet 2008

À lire sur Internet :

Les mouches seraient sensibles au champ magnétique, par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences, 21 juillet 2008..
"Des récepteurs sensibles à la lumière, les cryptochromes, serviraient aussi à capter le champ magnétique. L'hypothèse n'est pas nouvelle mais vient de recevoir en confirmation chez le mouche. Comme d'autres animaux, elle pourrait donc utiliser le géomagnétisme pour se repérer dans l'espace. "

Des fourmis sous influence. 24 Heures, 21 juillet 2008
"Selon un chercheur de l'Université de Lausanne, les fourmis sont influencées par les gènes de leurs congénères. Ce constat ouvre de nouvelles perspectives de recherche en génétique".
Solenopsis invicta (Hym. Formicidé)

Le paradoxe du moustique. NouvelObs.com, 22 juillet 2008.
"L’élimination du moustique vecteur de la dengue entraine l’augmentation du nombre de cas de dengue hémorragique, la forme la plus grave de la maladie".
Aedes aegypti (Dip. Culicidé)

Ne musca quidem

Vers 11 heures du matin, le 8 septembre 96, Étienne – esclave de son état – transperce Domitien – empereur romain. Avec un instrument bien aiguisé et dans le cadre d’un complot.
Plus tôt dans sa vie compliquée, tous les matins pendant une heure, le même Domitien, d’un geste précis et soudain, transperçait des mouches (un nombre indéterminé mais sans doute des Musca domestica en majorité – et vivantes). Avec un stylet acéré rapportent certains, avec une pointe fine prétendent d’autres, avec une épingle serais-je tenté d’écrire.
Cette pratique n’est pas retenue par les historiens de l’entomologie comme fondatrice de cette science. En revanche, elle a fourni à la liste des expressions latines « Ne musca quidem » (pas même une mouche). Vous pouvez la placer à votre guise dans un poème, une dissertation ou une réplique (en l’écrivant en italiques, n’oubliez pas), en dépit de son absence des pages roses de mon Petit Larousse (éd. 1951).
Dans son contexte historique, ce fut la réponse de Vibius Crispus – rhéteur de son métier - à un personnage important qui faisait antichambre et qui finit par s’enquérir de qui était avec César. Pour certains, l’auteur a payé cette fine réplique de sa vie, pour d’autres, il a veillé à la chuchoter et est mort bien plus tard…

Un mystère de Londres

Une punaise de 6 à 7 mm de long, rouge et noire, laisse perplexes les entomologistes du Muséum d’histoire naturelle, à Londres. Repérée en mars 2007 dans le parc de cette institution, vue sous les écorces et sur les graines de platane, on l’identifierait comme Arocatus roeselii (Hém. Lygéidé de l’aulne, en France) si une légère différence de coloration et son hôte particulier n’indiquaient pas que Londres s’est laissé envahir par une espèce différente, venue d’on ne sait où… Une espèce envahissante qui trouve la ville à son goût en tous cas : cette punaise, dès août 2007, y était l’insecte arboricole le plus commun.
D’après, notamment, « Mystery insect found in Museum garden ». NHM, lu le 15 juillet 2008 à www.nhm.ac.uk/
Photo de l’imago : cliché Stéphane Vassel, parc de Sceaux (Hauts de Seine), sous écorce de platane; en 2000. 

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11 juillet 2008

À voir sur Internet :

Le robot-blatte, film de Laurianne Geffroy et Jean-Pierre Courbatze (6'). Dailymotion.
Pour étudier le comportement grégaire des cafards, une équipe de chercheurs européens – belges (Université libre de Bruxelles), suisses (EPFL) et français (université Rennes 1) – a mis au point un leurre intelligent, capable de se faire accepter par un groupe de blattes et de participer aux décisions collectives. Un projet qui ouvre la voie à d'autres recherches sur les animaux vivant en groupe.

La fièvre de la découverte

Trouve-t-elle une nourriture riche que la récolteuse s’échauffe. La fréquence de ses battements alaires augmente, ce qui lui assure un retour plus rapide au nid et permet ainsi une meilleure exploitation des ressources les plus intéressantes.
Deux équipes, travaillant indépendamment, viennent de le mettre en évidence, l’une sur une guêpe (Hyménoptère Vespidé) et l’autre sur un bourdon (Apidé). Grâce à des appareils de téléthermométrie (par infrarouge) on a pu évaluer précisément l’élévation de température d’individus prélevant de la nourriture sur divers appâts. Dans les deux cas, cette provende est destinée aux larves et n’est pas consommée par l’imago : la réaction est comportementale et non métabolique.
La Guêpe de l’Ouest, Vespula pensylvanica, est arrivée à Hawaï (États-Unis) il y a 30 ans avec un lot de sapins de Noël ; très vorace, elle est une menace pour l’entomofaune indigène. Megan Eckles et Erin Wilson ont étudié quelque 140 individus auxquels ils ont proposé des appâts composés de farine de poulet pure ou coupée avec de la cellulose (indigeste) : la température du thorax augmente de 1,7 °C dans le premier cas, de 1,1 °C dans le second (par rapport à celle relevé sur des récolteuses posées sur les mêmes milieux, protégés par une mousseline).
Par ailleurs, James Nieh et ses collaborateurs ont suivi des Bourdons fébriles, Bombus impatiens, dans une pièce climatisée, en leur offrant du pollen pur ou mélangé à 25, 50 ou 75 % de cellulose. Leur température thoracique augmente de 0,4 °C pour 25 % de pollen (riche en protéines) en plus, ceci jusqu’au retour au nid. L’échauffement pourrait être un signal supplémentaire pour recruter des récolteuses.
D’après « Wasps and bumble bees heat up, fly faster with protein-rich food », communiqué de l’université de San Diego, lu le 10 juillet 2008 à www.biologynews.net/

Le cafard moscovite dans le rouge

Autrefois, à Moscou et dans les environs, tout le monde avait plein de cafards chez soi. Pouchkine rapporte comment chez une dame, la vaisselle était confiée, une fois les chandelles éteintes, à ces aimables insectes domiciliaires, qui se précipitaient par centaines pour accomplir cette tâche avec délectation. Aujourd’hui, le cancrelat se fait rare au point que l’inscription de certains sur la liste des espèces en danger est sérieusement envisagée.
Les appartements communautaires soviétiques avec recoins et fuites d’eau étaient leur paradis. Les immeubles et les meubles modernes ne plaisent pas aux cafards russes traditionnels.
L’avenir de la Blatte orientale, Blatta orientalis, inquiète Alexander Lagunov, entomologiste, qui réclame son classement. Jusqu’au milieu du XXe siècle, c’était le cafard le plus banal chez les gens ; il était arrivé en Russie avec l’invasion mongole (vers 1230) et les paysans le voyaient d’un bon œil car il portait chance.
Introduite au XVIIIe siècle par des soldats depuis la Prusse, la Blatte germanique, Blattella germanica, l’a supplantée petit à petit. Puis s’est raréfiée ; sans doute s’est-elle déplacée dans les caves et les soupentes où il fait désormais assez chaud. Pour A. Lagunov, l’espèce est à inscrire au livre rouge et une population pourrait être installée au zoo de Tchéliabinsk. Au cas où on en aurait besoin et pour ne pas répéter la pénible (il a fallu trois mois de traque) récolte des 64 individus nécessaires à une mission spatiale, en 2007 (1).;
D’autres espèces prennent patte à Moscou, en envahisseuses, comme la Blatte des meubles, Supella longipalpa (qui aime les équipements modernes) et la Blatte américaine, Periplaneta americana (2), bien acclimatées .
D’après « Days of Moscow's Cockroaches Numbered », The Moscow Times, n° 3941 du 11 juillet 2008.
(1) À (re)lire l’Épingle « 
Proton et Photon ». Et prendre note de ces deux informations livrées depuis : a) plusieurs des blattes cosmonautes ont mis bas ; b) c’est dans un ministère qu’on les avait finalement trouvées
(2) Toutes ces blattes (Blattodea) sont originaires d’Afrique ; elles sont désormais cosmopolite

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4 juillet 2008

À lire sur Internet :

La stratégie de conquête des fourmis. NouvelObs.com, 3 juillet 2008.
Les colonies de fourmis sont capables de réguler la qualité et le nombre de leurs reines en fonction des conditions environnementales.

2 juillet 2008

À noter :

Insectes introduits, insectes invasifs. Ve Rencontres entomologiques du Centre., le samedi 29 novembre 2008, à Blois. Renseignements

Le Termite et la fourmi, exposition au Palais de la Découverte (à Paris), jusqu'au 31 août. Visite virtuelle.

À lire sur Internet :

L'architecture intérieure des termitières décryptée, par Yves Miserey. Le Figaro, 30 juin 2008
Bien que les termites n'aient pas de conception globale des édifices qu'ils construisent, ces derniers ont des propriétés étonnantes.

Camions

La Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera (Lép. Noctuidé), numéro un mondial des ravageurs agricoles, est sur le point de se faire décoder le génome ; l’équipe australo-états-unienne se donne encore 4 mois pour y parvenir et avancer sur la voie de la compréhension de la remarquable résistance de cette peste à tous les insecticides.

Chez la Drosophile, l’activité des rhodopsines sensibles au vert (dans 8 neurones photorécepteurs « Rh6 ») et celles sensibles au bleu (dans 4 « Rh4 ») disparaît pendant la métamorphose. Les photorécepteurs larvaires se transforment – en continuant à assurer leur fonction dans le calage du rythme circadien - en l’eyelet de Hofbauer-Buchner (des cellules extra rétiniennes à la marge postérieure de l’œil) où il n’y a plus de « Rh6 » et où les 4 « Rh4 », préservés, sont désormais sensibles au vert : une commutation découverte par des généticiens du développement à l’Université de New York, lesquels la font correspondre au changement de mode de vie entre larve et imago.

Le cours de la luciole atteint 13 $ l’once (soit un peu plus d’1 € les 100 bêtes) et, à ce prix, au Tennessee, les chasseurs sont sur la piste des Coléoptères bioluminescents ; le meilleur d’entre eux est Karl Schneider (de Taft) ; tous œuvrent pour Promega Bioscience – une firme locale qui produit la luciférase utilisée en contrôle de la contamination bactérienne des aliments par ATPmétrie.

Les branchies des larves d’Éphémères pourraient fournir le modèle de détecteurs miniatures plus efficaces : elles font en effet circuler l’eau (pour en extraire l’oxygène) de manière optimale, changeant leurs mouvements en fonction du courant et de leur taille, jouant avec la viscosité et l’inertie – selon une recette que cherchent à leur emprunter un ingénieur mécanicien et un entomologiste, à l’université du Maryland.

Audaces fortuna juvat

Pourquoi dépenser 800 000 sesterces (70 000 €) pour les funérailles d’une mouche (Musca domestica), avec une foule d’invités prestigieux, des pleureuses et un orchestre pour les soutenir, un discours de Mécène (son voisin sur l’Esquilin, et son… mécène) – très élogieux pour la défunte –, des poèmes écrits pour la circonstance par Virgile (c’était sa mouche) et un mausolée particulier ?
Le gouvernement, dirigé par Octave, Lépide et Marc-Antoine (le Second Triumvirat) avait pour projet de confisquer les domaines des riches pour les lotir au profit des anciens combattants ; étaient exclus de cette redistribution les parcelles où est un tombeau.
Virgile, au courant (on ne sait comment), a donc élu une mouche comme animal de compagnie et déclaré qu’elle était sa muse. Ça a marché ! Notre poète (l’Énéide, les Bucoliques, les Géorgiques…) et apidologue (le Rucher) a conservé sa très belle villa.
De notre correspondent à Rome, Alanus Sternuissimus – ca 40 av. J.C.
PS : Virgile, réputé magicien (au Moyen Âge), aurait cloué sur une porte de Naples une mouche d’airain, qui a protégé la ville de ces Diptères durant huit ans.
PPS : le titre de cette Épingle est une citation de Virgile : « la fortune sourit aux audacieux ».

Poussés au cul

Dans une bande de sauterelles au sol, les individus progressent autant pour ne pas se faire dévorer par les suivants que pour tenter de profiter des restes des prédécesseurs. Établi pour la Sauterelle mormone, Anabrus simplex (Orth. Tettigoniidé), ce résultat vient d’être confirmé et précisé à partir d’expériences menées sur le Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria (Orth. Acrididé), notamment de l’expérience suivante.
Un lot de larves, après un bon repas de 20 minutes sur un tendre pâturage de pousses de blé, est mis dans une arène (80 cm de diamètre) surmontée d’une caméra : les mouvements de chacun des individus sont ainsi enregistrés et quantifiés. Les jeunes criquets, agités, se cognent, se poussent et la bousculade se propage vers l’avant, en une sorte d’effet dominos. Les animaux dont on a coupé la chaîne nerveuse abdominale – juste derrière le ganglion métathoracique – ne paraissent pas gênés dans leur mobilité mais ils ne sentent rien si on les touche et ne bougent guère : poussés par un congénère, ils n’avancent pas et se laissent boulotter le derrière.
Article source : Bazazi et al., 2008. Collective Motion and Cannibalism in Locust Migratory Bands. Current Biology, 18, 735-739, en ligne à www.current-biology.com/

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26 juin 2008

À lire sur Internet :

Passez une nuit avec 100 000 abeilles, par Marie-Anne Kleiber. Le Journal du Dimanche.
Du 26 juin au 28 septembre, dans le parc de la Villette (Paris), on pourra passer la nuit dans une "chambre de cohabitation pour deux Terriens et 100 000 abeilles", conçue par Olivier Darné..

Que cherchez-vous ? Vincent Corbel, entomologiste à l’Institut de recherche pour le développement. «De nouveaux produits antimoustiques». PRP Corinne Bensimon. Libération, 24 juin 2008.

À noter :

Contes et légendes de l'insecte épinglé : Alain Muriot expose au manoir de Réaumur, du 8 juillet au 25 août. Tél. 02 51 57 99 46


18 juin 2008

Punaisé ci-contre >  

La Nature, 1900, p. 30

À lire sur Internet :

Des découvertes sur la loque américaine laissent entrevoir des pistes pour combattre cette maladie des abeillesAmbassade de France en Allemagne. 21 mai 2008.
Apis mellifera / Paenibacillus larvae

Immigration entomologiquement choisie

Aphalara itadori viendra-t-il à bout d’une des pires plantes envahissantes en Europe, la Renouée du Japon ? Ce psylle (Hém. Aphalaridé = Chermidé) japonais est le meilleur candidat à la fonction d’auxiliaire de lutte biologique contre une Polygonacée malencontreusement introduite en 1840 (puis en 1940) pour ses qualités mellifères (en automne), fourragères, décoratives, de fixation des sols… et qui bouche les cours d’eau, les chemins et les voies de chemin de fer.
Actuellement en examen au Royaume-Uni, A. itadori supporte bien l’élevage en cage et se prête à des études poussées. Strictement monophage, il ne se développe que sur les Fallopia (F. japonica, F. sachalinense et les hybrides). On lui a proposé 90 autres plantes – qu’il a dédaignées - et surveillé le devenir de 145 000 œufs dont 0,6% seulement ont été pondus ailleurs sur les plantes cibles – sans y donner naissance à la moindre descendance. Il reste un petit doute à lever : au Japon, l’espèce (plurivoltine) passe l’hiver sur divers ligneux. Mais il est tout à fait improbable qu’en Europe, ceci se traduise par des dégâts directs ou la transmission de virus.
En Europe, la Renouée du Japon n’est attaquée par aucun insecte – hormis à titre anecdotique par la Chrysomèle Gastrophyza viridula en manque d’oseille.
En attendant que le psylle A. itadori soit déclaré bon pour le service, éventuellement secondé par d’autres phytophages efficaces et sans danger (comme la chrysomèle Gallerucida bifasciata, ou le charançon Lixus impressiventris, exotiques extrême-orientaux actuellement à l’étude), la destruction de cette plante qui se dissémine (par fragments) avec une facilité extrême est très laborieuse (les rhizomes descendent à plusieurs mètres…).
D’après, entre autres, « Japanese 'vampire' bugs to curb UK weed », par Jenny Haworth ; Th Scottman, lu le 13 juin 2008 à //news.scotsman.com
Fiche DAISIE (en anglais)


Profiteurs de la crise !

Dans l’Arizona, la crise états-unienne des crédits hypothécaires (subprimes) a ruiné pas mal d’emprunteurs, au profit d’une certaine faune… entomo-aquatique. Nombre de villas en effet se retrouvent brusquement dépeuplées. Ayant déménagé rapidement – souvent  à la cloche de bois juste avant la saisie de leur bien – les habitants ont laissé leurs piscines pleines, sans entretien. Dans cette zone aride, c’est une aubaine tout particulièrement pour les moustiques.
Pour éviter une épidémie de Fièvre du Nil occidental, endémique dans la région depuis quelques années, les autorités ont commandé au zoo de Phoenix 40 000 gambusies à déverser dans tous ces bassins délaissés. Les poissons culiciphages sont bien plus efficaces que le chlore, traitement habituel.
D’après « L'Arizona lutte contre les moustiques des piscines abandonnées ». Reuters, lu le 12 juin 2008 à www.lexpress.fr
À (re)lire : « Les Gambusies », par A. Fraval, Insectes n° 121 (2002),
en ligne

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11 juin 2008

À lire sur Internet :

La maladie de Chagas gagne la région parisienne, par Jamila Aridj. Le Point.fr , 9 juin 2008
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Trypanosoma cruzi / Hém. Réduviidés]

À noter :

Sanctuaire des Papillons Monarques. Exposition prolongée jusqu'au 19 juillet 2008. Instituto de México à Paris.

Mynuskulus Horribilys. Photos de Cédric Porchez à partir du 13 juin 2008. Galerie Charlemeagne, Paris.

Chenilles de garde

Jusqu’à la dernière extrémité, elles défendent de la tête et du thorax des petits êtres emmaillotés qui sont  la chair de leur chair et en même temps leur perte. Les chenilles du Géométridé brésilien Thyrinteina leucocerae, folivore sur goyavier et sur eucalyptus (Myrtacées), veillent comme des tigresses sur les cocons d’un Braconidé du genre Glyptapanteles, parasitoïdes de leur état.
Observons-les. Pendant longtemps, il ne se passe rien en apparence : la chenille, dans laquelle la femelle du parasitoïde a pondu, alors qu’elle était au stade II, quelque 80 œufs, mange, rampe, grossit, mue comme si la troupe des larves de Glyptapanteles qu’elle nourrit en son sein de son hémolymphe n’était pas là. Ces dernières, l’heure ayant sonné de la nymphose, percent la cuticule de leur hôte, sortent et se tissent chacune un cocon tout près. Alors, la chenille, qui a perdu tout à coup l’appétit, reste là, effarouchant tout prédateur (au laboratoire, une punaise Supputius cincticeps, Hém. Pentatomidé) par de violents mouvements de la tête et de l’avant-corps – ce qui n’est pas un geste normal chez cette espèce. Campée sur ses 2 paires de fausses-pattes, la chenille de garde veille ainsi sur sa « progéniture ». À l’émergence, elle crève.
On a là un cas de comportement dicté à l’hôte par son parasite pour augmenter ses chances de survie. Il s’ajoute à celui, classique, des fourmis en « position d’adoration du soleil » au petit matin en haut des brins d’herbe pour mieux se faire brouter par les moutons et permettre l’accomplissement du cycle de la Petite Douve. Ou encore à celui des grillons qui se « suicident » en se jetant à l’eau au bénéfice du gordien qui les parasite. Mais l’avantage pour le parasite n’est pas bien établi car ces insectes s’exposent aussi à des prédateurs banals…
Le cas de T. leucocerae, découvert et étudié par des entomologistes de l’université d’Amsterdam (Pays-Bas) et de l’université fédérale de Viçosa (Brésil) sous la conduite d’Arne Janssen, semble beaucoup plus clair. La mortalité des cocons sous protection est la moitié de celle de nymphes sans chenille de garde. Il y a donc a bien avantage pour le parasitoïde à manipuler le comportement de son hôte.
Comment fait-il ? En disséquant les chenilles, il est apparu qu’1 ou 2 larves de Glyptapanteles demeurent dans la chenille nourricière, sans se nymphoser. Ces individus seraient les « pilotes » du comportement de la chenille. En se sacrifiant pour leurs frères et sœurs…
Article source : Grosman A.H. et al., 2008. Parasitoid Increases Survival of Its Pupae by Inducing Hosts to Fight Predators. PLoS ONE, June 2008, 3(6), e2276 (juin 2008).
En ligne

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5 juin 2008

À noter :

Cafard-naüm et Coléopt'art, regards croisés réunissant 2 artistes, Laurent Le Penru et Jean-Louis Verdier. autour du thème des insectes. 
Au Muséum d'histoire naturelle de Blois, jusqu'au 21 septembre 2008.
Tél : 02 54 90 21 00 ; courriel : muséum@ville-blois.fr ; sur Internet à www.ville-blois.fr

À lire sur Internet :

Le cerveau à deux faces des abeilles, par J.I. Sciences et Avenir.com, 4 juin 2008.
Même les abeilles ont un cerveau droit et un cerveau gauche ! Cette division affecte la façon dont elles retiennent les informations affirment des chercheurs dans PLOS Biology.

Bientôt de nouveaux antimoustiques plus efficaces, par Jean-Michel Bader.  Le Figaro, 4 juin 2008.
Grâce à une méthode d'analyse informatique révolutionnaire, des chercheurs américains ont découvert des répulsifs bien plus performants pour lutter notamment contre le paludisme.

OGM compatible

La Teigne des crucifères Plutella xylostella (Lép. Yponomeutidé = Plutellidé) est un ravageur mondial, (du chou, du colza, etc.) très difficile à maîtriser car des souches résistantes aux insecticides apparaissent immanquablement. Le cultivateur états-unien a un ami (mexicain d’origine), Diadegma insulare (Hym. Ichneumonidé), dont la larve se développe dans le corps de la chenille, lu coupant un peu l’appétit et ne la tuant qu’une fois qu’elle a tissé son cocon et s’est nymposée. Cet auxiliaire ne s’élève pas industriellement : il est important, pour la réussite de la lutte intégrée, de maintenir ses populations naturelles à un bon niveau. Or, l’application d’insecticides, même « biologiques » comme le Spinosad (à base d’un Actinomycète), est mortelle pour le parasitoïde (comme pour l’hôte). Le tebufenozid (antagoniste de l’hormone de mue) et le Bt (toxine de la bactérie Bacillus thuringiensis) sont moins dangereux.
Que se passe-t-il si la protéine insecticide du Bt est administrée via la plante, modifiée par génie génétique ? Les entomologistes de l’université Cornell (Genava, New York, États-Unis) ont monté la manip suivante, pour bien séparer les effets de tel insecticide (classique, bio ou Bt) sur la Teigne de ceux sur la larve de parasitoïde qui la grignote de l’intérieur. Des souches de Teigne résistantes au Bt ou à des insecticides bio ou classiques ont d’abord été sélectionnées ; ces chenilles, réparties en lots nourris de plantes Bt (GM), de plantes pulvérisées avec du Bt ou avec un insecticide bio ou classique ont été exposées à la ponte de D. insulare. Dans les deux derniers cas, les teignes ont survécu : le parasitoïde a été tué par l’insecticide, l’hôte a résisté comme prévu. Dans les deux premiers cas, en revanche, les teignes sont mortes, le parasitoïde étant parvenu au terme de son développement et ayant causé la mort de son hôte.
Il en ressort que les plantes génétiquement modifiées pour exprimer un insecticide, le Bt, n’ont pas eu, dans cette expérience, d’effet néfaste sur l’auxiliaire. Ce qui laisse penser que culture d’une PGM et lutte biologique par entomophage sont compatibles.
D’après, notamment, « New study shows that transgenic plants don't hurt beneficial bugs », PysOrg.com, lu le 3 juin 2008 à www.pysorg.com
Fiche HYPPZ de la
Teigne des crucifères

Bourdons de haut vol  

On trouve des insectes en haute altitude, où pourtant il fait froid et l’oxygène est rare. Sur nos montagnes, les Orthoptères plafonnent à 3 100 m ; le record est tenu par le Gomphocère des moraines, petit, aux ailes courtes ; au sommet du Mont Rose, un Diptère Anthomyiidé a été noté (4 600 m). En Amérique du Sud, on a capturé des individus isolés de Muscidés jusqu’à 6 000 m.
Dans l’Hymalaya, des bourdons comme Bombus festivus (Hym. Apidé) vivent, volent et pollinisent couramment entre 400 et 5 200 m d’altitude. Le record : 5 600 m, sur les pentes du mont Everest.
Après avoir étudié leur morphologie sur des spécimens naturalisés du muséum de Pékin et trouvé que les ailes des ouvrières de haute montagne sont un peu plus grandes que celles du piémont, Michael Dillon (université de Californie, Berkeley, Etats-Unis) et ses collaborateurs ont soumis des individus récoltés à une épreuve au laboratoire. Dans une atmosphère où la pression de l’air n’est que le tiers de la normale, soit les conditions du sommet de l’Everest, le bourdon vole.
Trapus, lourds et dotés d’une voilure réduite, les bourdons ont depuis toujours intrigué les entomologistes dont beaucoup voient en lui une exception aux lois de l’aérodynamique. Dans l’air raréfié, en anoxie, notre Bombus est non seulement efficacement actif mais il maintient sa température interne à 44°C.
L’équipe prévoit de retourner en Chine, sur le terrain, pour des observations en nature et une évaluation de la durée de vie de ces petits prodiges.
D’après, notamment, « Bumblebees set new insect record for high-altitude flying », par Ian Johnston. The Independent, 1er juin 2008.
PS : très haut dans le ciel survivent de nombreux insectes : ils constituent une bonne partie du plancton aérien, soulevé et poussé par les vents ; le Martinet noir s’en repaît jusqu’à environ 5 000 m.

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29 mai 2008

À noter :

Les insectes bâtisseurs. Exposition d'Éric Darrouzet au Muséum d'histoire naturelle de Tours à partir du 14 juin 2008.

À lire sur Internet :

Chapeaux de mouches. Blog des correcteurs du Monde.fr, 29 mai 2009.

Un robot inspiré de la sauterelle. Communiqué de presse de l'EPFL du 21 mai 2008
Un microrobot mis au point à l'EPFL, basé sur le principe du mouvement mécanique des insectes sauteurs, peut faire des bonds équivalents à plus de 27 fois sa taille. Un record.  Il est présenté aujourd'hui lors d’une conférence internationale aux Etats-Unis.

LSID

Examinons les 50 pages de la publication de Norm Johnson et ses collaborateurs, publiée en ligne dans la dernière livraison de Zootaxa (n° 1776, du 26 mai 2008). Il s’agit d’une révision du genre Heptascelio (Hym. Platygastridés), qui vit (en Asie et en Afrique) en parasite des œufs d’un Orthoptère Théricleidé. 
Pas moins de 8 espèces nouvelles pour la science ! Cependant, la nouveauté qui justifie que l’on en parle dans l’entomosphère, c’est l’emploi, pour la première fois, du code LSID pour des insectes.
Acronyme de Life Science Identifier, cet objet informatique à la syntaxe précise sert à tout identifier, sans ambiguïté. Tout ? Les taxons, les auteurs, les collections, les références bibliographiques…
Par exemple, l’auteur principal a comme LSID : urn:lsid:zoobank.org:author:3508C4FF-F027-445F-8417-90AB4AB8FE0D tandis que sa trouvaille, Heptascelio albipes Masner, van Noort & Johnson, n. sp., s’identifie sans erreur par urn:lsid:zoobank.org:act:B1E0E252-4038-4D6B-B633-B149677D7A08.
Personne n’imagine s’exprimer en ces termes ni retenir le moindre bout de code, à part les premiers éléments, mais les ordinateurs et les bases de données qu’ils hébergent sont très à l’aise avec ces expressions.
Article cité (avec photos des bêtes) 

Sphinx

Il ne s’agit pas d’un papillon mais d’un gène, présent, depuis 2 millions d’années, chez la Mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster – mais pas chez les Drosophilidés voisins. Il s’exprime au niveau de l’appareil génital mâle, sans coder pour une protéine.
Pour préciser son rôle, Hongzheng Dai et Ying Chen, à l’université de Chicago (Etats-Unis), ont créé une lignée de drosos où sphinx est inactif. Alors que ce comportement, contrairement à ce qui s’observe chez les autres espèces, n’existe que de façon furtive chez la Mouche du vinaigre, les mâles « désphingés » ne sont pas attirés par les femelles, se font la cour entre eux, se mettent à la queue leu leu… puis finissent par s’accoupler avec celles-ci. Aucune modification du comportement n’est perceptible chez les femelles de cette souche.
D’après « Emergence Of New Gene In Fruit Flies Affects Courtship Pattern », par John Easton, lu le 27 mai 2008 à www.medicalnewstoday.com


Pentatomique

La Suissesse Cornelia Hesse-Honegger, illustratrice scientifique de Nudibranches et d’Ostracodes, découvre les punaises (Hemiptères Hétéroptères) en 1968 : « le début d’un grand amour ». Puis elle prend conscience que les mouches mutantes de laboratoire sont le prototype de la nature à venir, du fait du comportement destructeur de l’Homme. Tchernobyl survient alors qu’elle peint des Mouches domestiques irradiées.
Vingt ans plus tard, elle a ramassé quelque 16 000 punaises dans des lieux soigneusement choisis, proches d’installations nucléaires, et en a peint (aquarelles) 300 qui présentaient des malformations du tégument.
Il résulte de ses récoltes et comptages que jusqu’à 30% des punaises sont plus ou moins difformes. Ce qu'elle attribue à l'action des radioéléments émis (à faible dose) par les centrales et usines de retraitement. Ces émanations sont considérées comme trop faibles pour avoir un effet tel que celui dépeint par l'artiste-entomologiste.
Dans les milieux les moins anthropisés, la proportion d'insectes mal formés et vivants est de 1 à 3% ; elle augmente avec toutes sortes d'apports de substances chimiques ou biologiques (Bt, par exemple).
Les punaises, si leur hypersensibilité était confirmée, pourraient donc jouer le rôle de sentinelles pour surveiller l’environnement des sites nucléaires.
Article source : Hesse-Honegger C., Walliman P., 2008. « Malformation of True Bug (Heteroptera): a Phenotype Field Study on the Possible Influence of Artificial Low-Level Radioactivity », Chemistry & Biodiversity, 5(4), 499-539.
En ligne

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24 mai 2008

À lire :

Les espions volants de demain, par Catherine Vincent. Le Monde, 24 mai 2008.
Dans les laboratoires de la recherche militaire, on crée des insectes hybrides, mi-biologiques mi-technologiques. Ces cyborgs préfigurent-ils ce que deviendra un jour notre propre espèce ?

À noter :

M. Mustapha a été débouté (cf ci-dessous).

Grand-Croix de l’ordre des Coléoptères

De nombreux insectes portent une croix, les Coléoptères en général sur leurs élytres et pas mal d’entre eux ont été nommés d’après cet ornement. Passons sur les crucifera, crucigera, crucicollis, cruciatus, crucialis… où se reconnaît le radical crux, croix en latin, pour pointer les purs, ceux qui s’appellent crux. 
Parmi les exemples de Coléoptères crucifères, vient évidemment en premier Cryptocephalus crux crux (Chrysomelidé), d’un très vaste genre de traîne-logette. Sans vouloir (ni pouvoir) dresser une liste complète, voici, choisis dans les meilleures familles quelques croisés : le Curculionidé Curculio crux, le Brentidé Higonius crux, le Cérambycidé Pedestredorcadion crux, le Coccinellidé Verania crux. Croix noire, croix jaune : Deuterocampta crux nigra, Ctenochira crux-flava (Chrysomélidés). Petite croix : le Carabidé Lebia cruxminor, connu pour ses particularités – imaginal, il est floricole et pollinivore ; larvaire, il subit une hypermétamorphose à l’instar des Méloïdés.
Mais c’est un Panagée (Carabidé Harpaliné) qui porte une grande croix : Panagaeus cruxmajor (alias crux-major, alias crux major) ; pourtant, sa croix est plus ou moins évidente selon les spécimens. C’est une espèce peu commune, protégée en Ile-de-France, qu’on peut rencontrer au printemps et à l’automne sous les pierres dans les prés humides, près des rivières. En Grande-Bretagne, où il se nomme crucifix groundbeetle, il était autrefois très commun. On a bien failli mettre une croix dessus, jusqu’à un petit miracle : sa redécouverte toute récente à Wicken Fen, une réserve de nature au Cambridgeshire – où il n’avait pas été vu depuis 1951.
D’après, entre autres, « Crucifix ground beetle spotted after 50 years », The Times, 17 mai 2008. 

Ver de vase en verre

Polypedilum vanderplanki (Dip. Chironomidé africain des mares temporaires) est le plus gros métazoaire connu capable d’anhydrobiose. Sa larve (aquatique) est en effet capable de se dessécher – au point qu’aucune activité métabolique n’est perceptible – puis de « ressusciter » une fois réhydratée. Dans cet état, elle résiste pendant plusieurs années à des températures extrêmes (-270°C à +100°C) ainsi qu’à des radiations gamma de 7kGy et au vide.
Ce ver de vase suscite en conséquence l’intérêt des entomologistes (japonais) – qui cherchent à mettre en lumière les mécanismes qui le rendent capable de cette performance – et des préparateurs des expéditions interplanétaires – qui voient là un passager peu exigeant.
Pendant l’anhydrobiose, la membrane et le cytoplasme sont dans un état physique analogue à un verre (fluide cristallin) – ce jusqu’à une température de 65°C.
Avant d’entrer en anhydrobiose, la larve accumule du tréhalose qui se répartit uniformément dans ses tissus. Ce sucre est indispensable. Le fourreau que tisse la larve en y incorporant des débris divers ne lui sert pas seulement d’abri et de camouflage, ainsi que de régulateur de débit d’eau pour la respiration ; il est essentiel au succès de la déshydratation (à la survie de l’individu réhydraté) en ralentissant la dessiccation, ce qui optimise l’incorporation du tréhalose.
D’après, entre autres : « Vitrification is essential for anhydrobiosis in an African chironomid, Polypedilum vanderplanki », PNAS, 105(13),| 5093-5098.

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22 mai 2008

Mouche et demie

On ne dira jamais assez combien les insectes (certains) nuisent, ruinant la vie de personnes ; on ne répétera jamais suffisamment que les dégâts, dommages, douleurs, dévastations, déprédations… qu’ils provoquent profitent à d'autres personnes.
Exemple d’actualité : en l’occurrence, l’insecte est un Diptère (non déterminé), les profiteurs sont quatre avocats. Nous sommes en effet devant la cour suprême du Canada, appelée à trancher ce 22 mai 2008 sur une affaire opposant Waddah Mustapha (alias Martin Mustapha) et. Culligan of Canada Ltd. Le premier(son épouse est témoin)  a vu, horresco referens, « une mouche et la moitié d’une autre mouche » mortes dans une bouteille (non décapsulée) d’eau de boisson produite par le second. Et sa vie a été dévastée : dépression, anxiété, phobie et vie sexuelle dégradée.
Il a donc attaqué en justice, a gagné et s’est vu allouer (en 2005), 341 000 $. La firme a interjeté appel et gagné, la Cour déclarant notamment que « le critère relatif à l’existence d’une obligation de diligence envers les victimes principales ou secondaires dans les cas de problèmes psychiatriques consistait à se demander s’il était raisonnablement prévisible qu’une personne dotée d’une force d’âme ou d’une sensibilité normale puisse éprouver un quelconque problème psychiatrique par suite de la conduite négligente du défendeur. »
Détails
ici.
PS : la revue-papier Insectes et le présent site Internet, où abondent des représentations explicites de Diptères, s’adressent à des personnes de force d’âme et de sensibilité normales.


19 mai 2008

La diversité insoupçonnée des plantes et insectes tropicaux, par Marc Mennessier. Le Figaro, 16 mai 2008.
Blepharoneura spp. (Dip. Tephritidés).

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15 mai 2008

À noter :

Simon Messagier propose  Revelaberration, avec les collections d'insectes de Thierry Porion.
Du  14 mai au 4 juin 2008, à la galerie Larock-Granoff, 13 quai de Conti, 75006 Paris.
Affiche

Inexterminable

La Fourmi folle de Rasberry, Paratrenicha sp. (Hym. Formicidé) est une espèce envahissante apparue au Texas (États-Unis) en 2002, probablement arrivée par cargo à Houston en provenance d’Amérique centrale. Cette petite fourmi est très agitée, courant en tous sens. Elle n’est pas folle de Tom Rasberry – exterminateur de pestes domiciliaires patenté – mais d'appareils électriques. Ordinateurs, pompes, alarmes, compteurs… l’attirent (on cherche toujours pourquoi) – puis tombent en panne. L’attirent également et se font dévorer la Fourmi de feu importée (Solenopsis invicta) – c’est une bonne chose -, les coccinelles auxiliaires, les fruits juteux et les poussins du Tétras cupidon d’Atwatter, oiseau en très grand danger de disparition.
Ces fourmis mordent les gens, envahissent les maisons en hordes agitées « comme de la lave qui déferle » mais dédaignent les appâts usuels et résistent aux insecticides homologués. Leur multiplication, à l’arrivée des jours chauds et humides, est spectaculaire. Pour en débarrasser une villa, compter 1 200 $.
D’après « Ants swarm over Houston area, fouling electronics », The Dispatch, 14 mai 2008, lu à www.the-dispatch.com

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6 mai 2008

À lire en kiosque :

Des insectes aux mœurs de coucou, par Claire Villemant. Pour la science n° 368, mai 2008. 
"Plusieurs espèces d’abeilles et de coléoptères usent de stratagèmes pour détourner, au profit de leur progéniture, les réserves accumulées par d’autres insectes afin de nourrir leurs larves."

À noter :

Les insectes bâtisseurs, au Muséum de Tours, à partir du 14 juin 2008. Vernissagel e 19 juin à 18 h.

À lire sur Internet :

L'étrange projet de la défense américaine : l'insecte télécommandé, par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences, 6 mai 2008.
"A la dernière conférence MEMS 2008, l'université du Michigan a présenté un concept inédit : un coléoptère muni d'implants, pilotable à distance comme un modèle réduit. Cette recherche est soutenue par le DARPA, instrument financier de la Défense des Etats-Unis."
Une nouvelle espèce de Zombiptère, avec des photos !

La sale bête qui monte…, par Corinne Bensimon, Libération, 6 mai 2008.
" Ecologie. La chenille processionnaire, insecte méditerranéen qui ravage les pins et provoque des boutons, progresse toujours plus au Nord."
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4 mai 2008

Héroïne périmée

Pour échapper à leurs prédateurs, friands de leur chair fraîche, de nombreux insectes simulent la mort. Les phasmes, les coccinelles, les anthrènes, le Grillon provençal et le Puceron vert du pois sont parmi les pratiquants de la catalepsie (ou thanatose) – ce dernier y entre au moindre souffle. Chez les Hyménoptères, le phénomène est très rare ; on l’a bien observé cependant chez les Chrysis (Chrysididés – guêpes-coucou métalliques) et le Ptéromalidé Nasonia vitripennis.
Un cas nouveau vient d’être découvert – une surprise pour le biologiste de l’évolution Deby Cassill, de l’université de Floride du Sud, à St. Petersburg. Les toutes jeunes et tendres ouvrières de la Fourmi de feu importée, Solenopsis invicta (Formicidé), attaquées par des fourmis d’une autre colonie, se recroquevillent et demeurent immobiles quelques minutes. Les agresseuses, en principe, passent leur chemin. Âgées de quelques semaines, endurcies, elles prennent plutôt la fuite. Vieilles (de quelques mois), elles font face, se battent et, souvent, périssent (sans faire semblant). Héroïsme ?
Non. Ces changements de comportement de défense confèrent  un avantage évolutif : avant une ou deux semaines, le tégument est encore fragile – le mieux est d’éviter tout heurt - ; il durcit en peu de semaines – la fuite donne alors les meilleures chances de survie - ; quelque mois plus tard, l'ouvrière est très dévaluée - elle ne pourra servir de toutes façons que peu de temps - et le sacrifice est la meilleure solution - pour la fourmilière.
D’après, entre autres, « Psyche! Fire Ants Play Dead », par Dave Mosher, lu le14 avril à www.livescience.com
NB1 : catalepsie et thanatose sont en général synonymes ; certains auteurs distinguent la première (durable) de la seconde (éphémère).
NB2 : la Fourmi de feu importée apparaît ici tous les ans, la dernière fois c’était dans «
Pour éteindre la Fourmi de feu » . Cette peste envahissante (en Amérique du Nord) est l’un des insectes les mieux étudiés.

Le secret de la croissance

Un entomologiste l’a trouvé. Grâce aux saumons (
Oncorhynchus tshawytscha) de la vallée de Sacramento (Californie, États-Unis). En effet, au niveau de la passe de Yolo, en eau lors des crues, les tacons font le double de ceux vivant dans le cours de la rivière.
Ted Sommer, hydrobiologiste à Berkeley, met une mémorisante sur le coup : Gina Benigno passe l’hiver sur place, ne trouve rien de spécial et rapporte du sédiment au labo – qui est mis dans des bacs avec de l’eau et une moustiquaire au dessus. Survient l’émergence de petites mouches, un Chironomidé indéterminable.
En effet, il s’agit d’une espèce nouvelle pour la science : Hydrobaenus saetheri Cranston.
D’après, notamment,”Tiny fly is why salmon thrive in Yolo Bypass, scientists say”, par Matt Weiser, lu le 1er mai 2008 à : //parkwayblog.blogspot.com

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13 avril 2008 

Punaisé ci-contre >  

À lire sur Internet :

Les moustiques « doubles mutants » sont plus en forme. Communiqué CNRS, 10 avril 2008.
"Des moustiques « double mutants », porteurs de deux gènes de résistance aux deux classes d'insecticides les plus utilisées dans le monde, ont été étudiés par des chercheurs du CNRS et de l'IRD(1). Ils montrent dans un article publié en ligne dans BioMed Central que ces mutations interagissent et augmentent le taux de survie des moustiques en absence d'insecticide. Ces travaux devront être pris en compte dans les stratégies de lutte contre les moustiques vecteurs de maladies."

Le termite, c’est la ruine

Dwarika Prasad, marchand de laitages dans l’état du Bihar (Inde), possède un coffre à l’agence locale de la Central Bank of India. Il l’a ouvert en septembre 2005, pour y serrer ses économies en vue de ses vieux jours. Tout le monde met son magot sous son matelas mais M. Prasad a des relations tendues avec sa femme et ses enfants.
Petit à petit, il y accumule 232 000 roupies en effets et 450 000 en billets de banque. Le 29 janvier 2008, il n’y trouve que de la poussière et quelques documents en lambeaux.
Fermement sollicité pour rembourser le contenu placé sous sa protection, le directeur de la banque montre à notre épargnant – qui n’était pas venu depuis plusieurs mois – une note apposée à l’entrée de la salle des coffres, priant les clients de retirer les papiers, matériau menacé par les termites.
D’après « Termites feast on trader's money », par Amarnath Tewary, BBC News, lu le 7 avril 2008 à //news.bbc;co.uk
Photo de la victime et des dégâts 

Coupe-faim

Une piste pour combattre les insectes vecteurs de maladies ? Laura Harrington, professeur d’entomologie à l’université Cornell (États-Unis) vient de publier (Journal  of Insect Biochemistry and Molecular Biology) une liste de 63 protéines que le mâle d’Aedes aegypti (Dip. Culicidé) transfère, avec son sperme, à sa partenaire lors du coït.
Leur rôle probable est de modifier brièvement le comportement de la femelle : en particulier, elles lui ôtent le goût pour le sang des mammifères. Autres effets : la perte de l’appétit sexuel, la stimulation du développement des ovocytes et la modification de la coagulation du sang ingéré.
Il reste à caractériser une par une ces protéines et leurs actions. Puis à trouver des substances chimiques antagonistes et/ou à créer, par génie génétique, des moustiques dépourvus, par exemple, de ces protéines.
D’après « Mosquito mating mechanism could lead to new attack on dengue and yellow fever », Cornell University, lu le 10 avril 2008 à www.eurekalert.org/
PS : Ces travaux sont le prolongement de ceux menés (au même endroit) par Marian Wolfner depuis plusieurs années sur les protéines des glandes accessoires (« Acps ») du mâle de la Drosophile, qui agissent sur le comportement et la physiologie de la reproduction de la femelle, de sorte à améliorer l’« environnement » de la fertilisation. Ces « Acps » auraient également un rôle dans l’isolement reproductif et la spéciation.

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9 avril 2008

À lire sur Internet :

La punaise diabolique est de retour. Le Matin Online, 9 avril 2008.
"
Après le feu bactérien, une nouvelle menace plane sur les arbres fruitiers : des punaises diaboliques ont été repérées pour la première fois dans la région zurichoise. C'est la première apparition de cet insecte en Europe.
Halyomorpha halys, Hém. Pentatomidé   
A fait l'objet d'une Epingle en 2001 et d'un camion en 2007.

Brésil : l'armée mobilisée à Rio de Janeiro contre une épidémie de dengue, par Jean-Pierre Langellier. Le Monde, 3 avril 2008.

Réincarnation usurpatoire

Chez l’Abeille domestique, une unique femelle – la reine - assure la descendance, pondant des œufs fécondés (par plusieurs mâles) qui évolueront en femelles – ouvrières stériles ou, pour celles qui sont élevées à la gelée royale dans de grandes cellules, fertiles. Les œufs non fécondés donneront les mâles (fertiles), les faux-bourdons. Toutefois, des ouvrières peuvent se mettre à pondre ; s’ils échappent à la vigilance des sœurs de celles-ci, ces œufs évoluent en mâles (parthénogenèse arrhénotoque) – mais le cas est fort rare (0,06% des mâles).
Chez la sous-espèce sud-africaine Apis mellifera capensis, cela arrive plus fréquemment (0,8%) ce qui indique que la police de ruche y est relâchée. En outre, cette Abeille du Cap possède une propriété unique : des ouvrières peuvent donner naissance à des femelles (parthénogenèse thélytoque). Et il ne s’agit pas de quelques cas isolés, anecdotiques : reine et ouvrières sont en compétition pour la production de nouvelles reines, la part des premières étant de 23 sur 39 – résultat obtenu par l’analyse génétique des individus, dans 7 ruches.
Sur les 23, 8 seulement étaient de la famille ! La plupart étaient issues d’ouvrières d’autres colonies qui avaient réussi à s’introduire dans la ruche sans s’y faire tuer et à pondre dans les cellules royales… C’est du parasitisme reproductif.
Et les filles régulières, celles de la reine en place ? 3 ne devaient rien à un faux-bourdon. La reine aurait donc le choix d’utiliser ou non la semence des mâles…
Les reines issues de parthénogenèse sont des clones de leur mère, laquelle – simple ouvrière ou en position royale – s’est réincarnée à l’identique dans ses filles et a acquis ainsi l’immortalité…

D’après « How lowly female honeybees can be reborn as pampered queens », DailyIndia, lu le 1er avril 2008 à www.dailyindia.com/
Article source : Jordan L.A. et al., 2008. Cheating honeybee workers produce royal offspring. Proc. R. Soc. B, 275, 345–351, doi:10.1098/rspb.2007.1422
PS : l’Abeille du Cap s’est déjà fait
épingler pour sa capacité à parasiter – grâce à la même propriété - les ruches de l’Abeille africaine, A. m. scutellata, qui disparaît de son aire d’origine – mais est « réincarnée » en Amérique sous forme de l’« abeille tueuse ».

Danse toujours !

C’est bien connu : de retour à la ruche, l’ouvrière d'Apis mellifera (Hym. Apidé) qui a trouvé une source de nectar ou de pollen renseigne ses congénères butineuses sur sa localisation en exécutant une danse particulière, frétillant le long d’un parcours en huit. Le public suit et participe, c’est un fait. Mais qu’en pense-t-il (on ne sait…) et qu’en tire-t-il ?
D’après les expériences conduites par une équipe helveto-argentine, les butineuses restent perplexes. L’exploratrice rapporte à la ruche l’odeur de la fleur visitée et ce signal individuel entre en conflit avec le signal social de la danse. Dans la plupart des cas, la butineuse, surtout si elle a déjà pas mal d’heures de vol, part vers les fleurs correspondant à l’odeur qu’elle a reconnue, en ne tenant aucun compte du plan dessiné, à moins que celle qui le dessine en dansant ne sente une odeur familière.

D’après « Efforts of Dancing Bees Are Often Wasted on Distracted Audience », par Henry Fountain, The New York Times, 25 mars 2008.
Article source : Grütter C., Balbuena M.S., Farina WMM, 2008. Informational conflicts created by the waggle dance. The Proceedings of the Royal Society B, DOI10.1098/rspb.2008.0186

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2 avril 2008

À lire sur Internet :

Six pattes et deux antennes dans l'assiette ou en brochette..., par Dominique Raizon. RFI science, lu le 1er avril 2008

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29 mars 2008

À lire sur Internet :

Dard dard, comédie insecticide, écrit et mis en scène par Freddy Viau, France Soir, 29 mars 2008

Un petit ver pour la route, par  Etienne Dubuis, Le Temps, 28 mars 2008    
L'ONU envisage d'encourager la consommation d'insectes. Avec de solides arguments.

Piqûre de rappel

Un grand progrès en entomologie, avec des retombées prometteuses en médecine humaine, vient d’être accompli à l’université de l’Illinois (Chicago, États-Unis), selon un communiqué de presse de cette institution. On est parvenu à prélever l’hémolymphe d’un asticot (de Drosophile, bien sûr). Ce qui permet l’analyse individuelle de sa composition – en acides aminés en l’occurrence . Le procédé consiste grosso modo à inciser l’animal et à recueillir la goutte d’hémolymphe qui en sourd (50 à 300 nl) sur une lame par aspiration dans une pipette – tout ça sous la bino. Jusque-là, on broyait et centrifugeait plusieurs asticots ensemble. Inventeurs : Scott Shippy, prof. de chimie et Sujeewa Piyankarage, son mémorisant, qui indiquent que cette technique, développée pour l’étude de drosos transgéniques, leur servira à prélever de petites quantités de liquide chez des blattes dans le cadre d’études de neurophysiologie – et pourra aussi permettre aux ophtalmologues des analyses localisées au niveau de la rétine chez Homo sapiens.
Ça me rappelle…
Qu’à la fin des années 1960, j’avais piqué des pucerons (larves et adultes) pour en extraire de l’hémolymphe pure et sans contaminant (pour des expériences de virologie) avec une microseringue en verre obtenue par double étirement (contrôlé sous microscope) et remplie d’eau servant de piston (dilatée puis rétractée au moyen d’une résistance électrique). Avec une petite bulle d’air entre cette eau et l’hémolymphe ponctionnée (ou injectée). Un procédé que je n’avais pas inventé, et qui venait des… ophtalmologues.
D’après « Fruit Fly Phlebotomy Holds Neuroscience Promise ». UIC, lu le 25 mars 2008 à //tigger.uic.edu
Article source : Anal. Chem., 80(4), 1201 -1207, 2008. 10.1021/ac701785z.
Plus ancien : Fraval A., Lapierre H., 1969. À propos de la transmission aphidienne de virus apparemment non pathogènes. Ann. Phytopathol., 1(2), 293-296.

Au suivant !

Premier parmi les Coléoptères, premier des ravageurs agricoles, le Petit Ver de farine, alias le Tribolium rouge de la farine, vient de se faire décoder le génome.
Tribolium castaneum (Ténébrionidé) est mis sur dans la file d’attente des insectes à séquencer en 2003. C’est une peste des denrées cosmopolite, polyphage, résistante à la dessiccation et au malathion, le principal insecticide mis en œuvre pour en débarrasser les moulins, les silos et les cales des cargos. C’est aussi une bête de laboratoire de génétique. Richard Beeman et son équipe (au Kansas, États-Unis) entreprennent alors de produire, à partir d’une souche pure récoltée en Géorgie, une quantité suffisante pour l’analyse de l’ADN, soit 50 g d’œufs. Soit 2 millions d’œufs pondus par 100 000 Triboliums rouges. Les premiers résultats (données brutes) apparaissent en 2005.
Le TGSC vient tout juste d’achever la manip. Ce Tribolium Genome Sequencing Consortium a réuni une centaine de chercheurs de 14 pays. Du séquençage complet de cet insecte particulier, on attend des avancées dans la connaissance notamment des mécanismes de sa résistance à la dessiccation, de sa capacité à acquérir rapidement une tolérance aux insecticides. Mais aussi du contrôle des mues. On en espère des moyens de lutte plus efficaces et moins dangereux.
D’après, entre autres, « Agricultural Pest's Genome is Sequenced », par Sharon Durham, communiqué de presse de l’ARS du 24 mars 2008, lu à www.ars.usda.gov/
Le Tribolium rouge de la farine,
fiche /opie-insectes/

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26 mars 2008

À noter :

Insectes. Exposition à Morsang-sur-Orge (Essonne), du 25 mars au 5 juillet 2008.

Le mystère de Buruli

Buruli est le nom d’un ancien comté de l’Ouganda, ainsi que celui d’une maladie tropicale très négligée bien que largement répandue et invalidante, déclarée maladie émergente en 1998 par l’Organisation mondiale de la santé. De la même famille que la lèpre et la tuberculose, l’ulcère de Buruli (UB) est causé par la toxine d’une mycobactérie. Il ne se transmet pas d’homme à homme ; on l’attrape près des cours d’eau.
Plusieurs insectes aquatiques ont été soupçonnés de servir de vecteur et/ou de réservoir naturels. On a effectivement détecté des traces de l’ADN de son agent, Mycobacterium ulcerans, chez des moustiques en Australie et chez des Hémiptères Naucoridés et Bélostomatidés en Afrique. Mais les recherches, selon cette voie, sont difficiles car des mycobactéries voisines peuvent contaminer les spécimens analysés.
Une publication, signée par Françoise Portaels (Institut de médecine tropicale, Anvers – Belgique) – et 13 collègues – signale la première mise en culture d’une souche parfaitement bien caractérisée de M. ulcerans issue de Gerris (Hém. Gerridés) capturés au Bénin.
Reste à préciser le rôle de cette punaise semi-aquatique (souvent nommée « araignée d’eau »). Sa salive contient un facteur protecteur contre l’UB (travaux de l’institut Pasteur publiés en 2007). Mais comment se fait la transmission à l’homme ? Les Gerris ne piquent pas (sauf peut-être accidentellement, si on les prend en main).
L’observation de l’entomofaune aquatique et de ses relations avec les riverains apportera peut-être des éléments pour organiser la prévention.
La mise au point – et surtout l’administration aux enfants, principales victimes de l’UB – d’un vaccin, dérivé du BCG, serait la meilleure mesure contre cette maladie.
First Cultivation and Characterization of Mycobacterium ulcerans from the Environment. PLoS, doi/10.1371/journal.pntd.0000178

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24 mars 2008

Punaisé ci-contre >  

À noter :

Howard Shore et David Cronenberg présenteront en première mondiale leur opéra tiré de The Fly (La Mouche), la nouvelle éponyme de George Langelaan (1957) et du film de David Cronenberg (1986) en juillet 2008 à Paris, au Théâtre du Chatelet, avant d'être présenté à Los Angeles.

À lire sur Internet :

À La Gorgue, les fourmis sont devenues le gagne-pain de Dominique Dewulf, par marc Le Tellier, La Voix Eco,  22 mars 2008.

Papillons de Pâques

St Martin-in-the-Fields, Pompano Beach, au sud de la Floride. La messe du samedi de Pâques. Le très révérend père Bernard Pecaro émerge d’une chrysalide géante en carton pâte, déguisé en imago avec de très grandes ailes multicolores dans le dos. En même temps, 300 papillons vivants sont lâchés : « une leçon spirituelle forte pour les pré-scolaires ».
Nymphose et mue imaginale sont classiquement l’image de la mort et de la résurrection, de Jésus en l’occurence.
Mais quelle espèce de lépido ? La Floride héberge le quart des élevages d’insectes à but récréatif des États-Unis. Pour les lâchers, à la mode non seulement pour Pâques mais pour les mariage et autres fêtes, 2 espèces dominent : le Monarque d’Amérique, Danaus plexippus (Nymphalidé) – chenille sur asclépiade – et la Belle Dame, Cynthia (Vanessa) cardui (id.) – chenille sur chardon. Les bêtes sont livrées prêtes à l’envol (prévoir de les réchauffer un peu) chacune dans une papillote, le tout dans un conteneur isotherme refroidi. Compter 485 € pour un lot de 100 Monarques, les Belles Dames sont deux fois moins coûteuses.
Souvent de la fête, lui aussi, le papillon emblématique de l’État, le “black and yellow zebra longwing”, Heliconius charitonius (Heliconidé) – chenille sur passiflore. Dont on vend surtout un modèle filoguidé - image punaisée ci-dessus.
Quels sont les risques ? La North American Butterfly Association s’inquiète – voir l’Épingle «
La rentrée des papillons », de 2006 – de la pollution génétique, du braconnage accru, des maladies… Mais pour la jeunesse ? Une enfant a posé son joli papillon dans ses petites mains jointes, un lézard s’est jeté sur lui : la fille a piqué une crise.
Dans certains lieux de culte, on préfère désormais lâcher des colombes.
D’après « The butterfly becomes an Easter metaphor for the resurrection of Jesus”, par James D. Davis, Sun Sentinel, lu le 23 mars 2008 à www.sun-sentinel.com
PS : à Orlando, tout près, le parc d'attractions Holly Land propose des scènes très explicites de crucifixion et de résurrection, plusieurs fois par jour.

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17 mars 2008

À lire sur Internet :

La gelée royale, une faiseuse de reine, par J.I., NouvelObs.com, 17 mars 2008.

"Dans une ruche, ouvrières et reine proviennent des même œufs. Seule la nourriture, à base de gelée royale, conduira la larve vers un destin princier. Des chercheurs australiens ont découvert que cette mixture agit sur l’expression de certains gènes à l’origine de la différenciation entre ouvrières et reines."

Lutte biologique : un insecte efficace contre la vigne marronne à la Réunion. CIRAD, 13 mars 2008.
Cibdela janthina (Hym. Tenthredinidé)/Rubus alceifolius

Mort aux rats !

En 1920, l’île australienne de Lord Howe, 1 x 12 km, volcanique, dans la mer de Tasmanie (à 2 h d’avion du continent), perd son phasme endémique ; Dryococelus australis (Pha. Phasmatidé) – et l’espèce est déclarée éteinte. C’est dans l’estomac du Rat noir, Rattus rattus, débarquéen 1918, qu’a fini ce bel insecte, de 15 cm de long, aptère, aux pattes robustes.
Dans les années 1930, des grimpeurs à l’assaut de Balls’Pyramid (un  minuscule îlot, à une vingtaine de kilomètres en pleine mer, culminant à 525 m, très escarpé et sans aucun arbre) découvrent un spécimen mort. Ce n’est qu’en 2001 qu’on repère une population d’une trentaine d’individus sous un buisson de Melaleuca. En 2003, 2 couples sont prélevés, un pour un éleveur, l’autre pour le zoo de Melbourne. L’élevage réussit finalement – on dispose de quelques douzaines d’individus - et il est question de réintroduire notre phasme sur Lord Howe.
Sauf qu’il faut se débarrasser au préalable des rats. La Fondation pour les parcs et réserves naturelles prévoit de répandre des appâts empoisonnés par hélicoptère.
Au grand dam d’associations naturalistes qui trouvent le procédé inadmissible, vu les risques encourus par les gens et les bêtes – notamment 2 espèces d’oiseaux.
Ce à quoi les Parcs et Réserves répondent que rien qu’en considérant le coût de la prédation exercée par le Rat noir sur les graines de palmier ornemental (kentia), soit 625 millions de dollars par an, non seulement l’éradication sera largement remboursée mais la palmiculture débarrassée du rongeur verra ses bénéfices augmentés, sur 30 ans, de 5,7 millions de dollars. Donc on envoie les hélicos.
D’après, notamment, « Reintroducing one of the world's rarest insects », par John Platt, Plenty, lu le 17 mars 2008 à www.plentymag.com/
Une Brève du Courrier, «
Réapparition », de février 2001. 
Une photo du mâle (à grosses cuisses) 
1 dollar australien = 0,6 €.

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13 mars 2008

À voir sur Internet :

Une démo en vidéo de 2 insectes télécommandés (vivants).
À (re)lire sur ce sujet : Zombiptères, Insectes n° 141 (2006).
À guetter : la sortie du prochain Insectes, avec une grosse épingle "Zombiptères (suite)". 

À lire sur Internet :

Les robots de demain prendront exemple sur les cafards. Dépêche AFP.

Attrape-mouches

Valant 19,95 $ des États-Unis (beaucoup moins en euros), le piège Vénus est capable d’attirer un insecte (à condition de disposer l’appât ad hoc), de refermer ses mâchoires vertes sur lui (si les piles ne sont pas à plat) et de le précipiter vivant dans un tube transparent où on pourra procéder à des observations entomologiques intéressantes : une Mouche domestique, dans cette situation, invoque-t-elle Belzébuth ou se toilette-t-elle de ses pattes arrière ?
D’après « Venus Fly Trap snaps shut on its prey, just like the real thing », lu le 13 mars 2008 à //dvice.com/
Infographie animée de l’engin

Chasse-thrips

Les Cycadales, plantes ressemblant vaguement à des palmiers, n’ont guère évolué depuis « avant le temps des dinosaures » (soit grosso modo 300 millions d’années). Dans cet ordre, les Macrozamia, genre australien, ont une fécondation entomophile – on l’a découvert récemment – assurée par Cycadothrips albrechti (Thys. Aeolothripidé), qui vit dans les cônes mâles.
Ces cônes émettent une odeur attractive pour le thrips à faible concentration. Le thrips se couvre forcément de pollen. Comment l’envoyer vers un cône femelle? En produisant l’odeur à forte concentration – elle devient alors répulsive – et, plus étonnant, en augmentant la température. Le thrips, délogé, se trouve attiré par un cône femelle, qui émet également une odeur discrète. Là, il abandonne des grains de pollen, puis s’en va. Nul besoin de dispositif complexe : il n’y a rien à manger pour lui en ce lieu.
D’après, notamment, « Cycad Plant Uses Heat, Odor to Attract Pollinating Insects », par David Gutierrez, lu le 11 mars 2008 à www.naturalnews.com
À (re)lire :
Les Thrips (par Alain Fraval). Insectes n°143 (2006).

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6 mars 2008

Punaisé ci-contre >

À lire sur Internet :

Des chauves-souris imitent les techniques aérodynamiques des insectes. Cyberpresse, 28 février 2008

La Pyrale de la pomme de la discorde

C’est un entomologiste à la retraite qui l’a détectée à Berkeley, en Calfornie (États-Unis), en 2006. La Pyrale brun pâle de la pomme, Epiphyas postvittana (Lép. Tortricidé), alias LBAM (Light Brown Apple Moth), est une tordeuse envahissante originaire d'Australie, déjà naturalisée en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle Calédonie, à Hawaï et en Grande-Bretagne (introduite en Cornouailles en 1931). Les papillons ont une livrée variable, les mâles étant souvent bicolores, et sont très difficiles à identifier : on a recours à des tests ADN.
C’est un ravageur très redouté a priori car sa chenille, polyphage, s'attaque à plus de 250 espèces de plantes sauvages et cultivées, menaçant les productions de pommes, amandes, carottes, citrons, pêches, noix, roses, avocats, fraises, raisin… La chenille, qui vit sous un abri puis dans une toile en soie, ne provoque souvent que des dégâts superficiels mais les fruits sont invendables. Le LBAM a 3 à 5 générations annuelles, plus ou moins chevauchantes, sans interruption hivernale.
En Californie, dans les zones agricoles, on a d’abord traité au chlorpyrifos, rapidement abandonné au profit du Bt, selon les préconisations et sous la surveillance du California Department of Food and Agriculture (CFDA) qui a, bien entendu, mis en place une quarantaine stricte.
La situation a rapidement évolué : l’insecte sévit dans les agglomérations et il a été décidé de l’éradiquer au moyen d’épandages massifs par aéronefs de l’analogue de synthèse de la phéromone de rapprochement des sexes émise par la femelle : lutte par confusion sexuelle.
À propos de confusion… un débat fait rage qui oppose différentes approches du problème. En premier lieu, le public (urbain et péri-urbain) est partagé sur la nécessité de s’en prendre au papillon et surtout, les témoignages de malaises (voire pire) ressentis après l’épandage de la « phéromone » s’accumulent. Les arboriculteurs et agriculteurs, qui traitent déjà contre d’autres tordeuses, souhaitent vivement n’avoir pas à affronter cette nouvelle venue. En tous cas, il convient de protéger la Central Valley, en y consacrant tous les moyens, quitte à relâcher la pression en ville.
Et les « scientifiques » ? Pour certains, ce n’est pas un animal dangereux vu qu’il ne cause pas de dégâts dans certaines aires envahies (Nouvelle-Zélande, Hawaï…). Pour d’autres, il suffit d’attendre un peu, les perce-oreilles et autres campophages indigènes l’élimineront. D’aucuns sont persuadés que l’espèce est là depuis longtemps et font remarquer qu’elle n’a pas provoqué de catastrophe. Autre avis : on a là l’occasion unique de procéder à une éradication d’envahissante avec une méthode élégante, sans insecticide. Pour beaucoup, il est trop tard pour espérer éradiquer, il faut « ménager » l’intrus et lui appliquer un bon programme de lutte intégrée, associant insecticides, lutte biologique et, dans les cas favorables, lutte par confusion (ce qui réussit en Nouvelle Zélande, dans les vergers).
L’USDA, après avoir réuni des experts internationaux, a conclu qu'il faut continuer les efforts d’éradication, avec l’appui de fonds fédéraux. Les autorités de la Baie prévoient le premier épandage aérien le 1er août. Et invitent les habitants à des réunions d’information.
D’après « Experts question plan to spray to fight moths », par Jane Kay, San Francisco Chronicle, lu le 6 mars 2008 à //sfgate.com/
Photo du papillon
Aspect des dégâts sur feuille

Lutte bio bio

Conotrachelus nenuphar est un Curculionidé nord-américain (inconnu jusque-là en Europe) très redouté des arboriculteurs « organic » (bio), car si le « plum curculio » se maîtrise bien à coups d’insecticide, aucun moyen autorisé en bio n’est efficace contre lui.
Le Charançon américain des prunes développe 1 à 2 générations par an ; sa larve creuse dans les fruits en formation, les fait tomber prématurément et y achève son développement avant de se nymphoser dans le sol.
Si les fruits par terre étaient éliminés, les populations du ravageur chuteraient. Quel moyen pratique, non destructeur et peu onéreux (et bio) mettre en œuvre, s’est demandé Jim Koan, arboriculteur producteur de pommes à cidre à Clayton Township dans le Michigan ? Un animal auxiliaire (allochtone) !
Premier essai avec Gallus gallus (espèce sud-asiatique) – mais les poules ont surtout pris des bains de soleil avant qu’un Canis familiaris (espèce ouest-asiatique) voisin ne mette fin à leur mission. Seconde tentative avec Numida meleagris (espèce nord-africaine) ; mais les pintades, fort actives et dures à la tâche, se sont fait repérer, elles aussi par des hyperprédateurs de notre C. nenuphar, des oiseaux de proies (Aves, non dét.).
Le troisième choix aura été le bon, résultat contrôlé par des entomologistes de l’Université de l’État : Sus scrofa (espèce ouest-asiatique), introduit dans les parcelles sous forme d’un mâle et de 3 femelles, a boulotté – et digéré quasi complètement, ce fut vérifié – toutes les larves avec toutes les pommes tombées. Il s’est multiplié au-delà de l’effectif souhaitable et notre arboriculteur un peu éleveur a procédé à la régulation de la population de l’auxiliaire de lutte biologique sous forme de mise sur le marché de viande de porc (bio).
D’après « Mich. apple orchard owner uses hogs in fight against beetle », par J. Prichard. WSBT2, lu le 4 mars 2008 à www.wsbt.com/
Photo de la larve 

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28 février 2008

Punaisé ci-contre >
LN 1899
La Nature, 1899.

À lire sur Internet :

Guerre de fourmis, par J.I. NouvelObs.com, 28 février 2008.
Les fourmis européennes ont du souci à se faire : une espèce invasive, provenant d’Eurasie, particulièrement agressive est en train d’envahir leur territoire. Il s'agit de la première fourmi invasive connue à s'être établie dans les régions tempérées d'Eurasie.
Fourmi aztèque, Lasius neglectus (Hym. Formicidé)., 

Les "abeilles tueuses" sont devenues encore plus fortes
. Dépêche AFP, 26 février 2008.

Tape à l’œil

Depuis un siècle et demi, on explique que les ocelles présents sur les ailes des papillons (notamment) protègent ceux-ci de prédateurs, qui y voient les yeux d’un de leurs propres prédateurs.
Vérification faite, par Martin Stevens et son équipe (université de Cambridge, Royaume Uni), il n’en est rien. La preuve par de faux papillons aux ailes en papier ornées de dessins d’yeux stylisés ou réalistes - ou d’autres motifs - et au corps en ver de farine (condition posée par les moineaux du coin pour participer à la manip.) épinglés sur les arbres. Au bout du compte, ce sont les leurres les plus voyants, les plus criards, qui sont attaqués les derniers.
D’après « Visual loudness, not eyespots, protects insects from predators », Qj.net, lu le 24 février 2008 à //science.qj.net/
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22 février 2008

À noter :

Insectes et arachnides du monde entier. Exposition à Coulanges-la-Vineuse (Yonne). Florian Révillon/Cédric Foutel. Du 16 février au 2 mars 2008.

Entomologie et emploi 

Trente postes - de journaliste, de rédacteur en chef, de cadreur et de technicien - sont ouverts à la télévision turkmène. Ceci depuis qu’une blatte s’y est montrée, pendant le JT du soir, se promenant sur la table. Et que des téléspectateurs ont téléphoné à la chaîne pour dire que ce qu’ils voyaient dans le poste faisait que leur dîner ne passait pas. Et qu’aussitôt le président du Turkménistan, Kurbanguly Berdymukhamedo, a fait virer les 30 titulaires des postes susdits.
D’après « Cockroach gets 30 television workers fired », par Megan Levy, The Telegraph, 22 février 2008, lu à www.telegraph.co.uk/

Déguisement juvénile

Des chercheurs japonais (Haruhiko Fujiwara et coll., National Institute of Agrobiological Sciences) viennent de mettre en évidence un rôle nouveau pour l’hormone juvénile des insectes.
C’est en effet la diminution de sa production qui transforme l’aspect de la chenille de Papilio xuthus (Lép. Papilionidé). Aux premiers stades, celle-ci (qui vit notamment sur citrus), imite une fiente d’oiseau, noire et blanche. Au dernier stade, elle est verte et ressemble à une feuille.
D’après « Hormone governs caterpillar's bird dropping disguise », par Julie Steenhuysen. Reuters, 21 février 2008, lu à //uk.reuters.com
Photo des 2 formes de chenille.

Famille composée

Chez la Guêpe de l’est, Vespula maculifrons (Hym. Vespidé), espèce nord américaine, la reine s’accouple avec plusieurs mâles. Et la polyandrie favorise le succès de la colonie.
C’est le résultat des travaux de M. Goodisman, J. Hoffman et E. Kovacs, qui ont d’abord recherché la paternité des ouvrières, par des tests ADN. Après avoir constaté que chaque mâle était père d’un nombre égal de guêpes, ils ont mis en regard le nombre de partenaires de la reine et deux critères de « succès » : le nombre de cellules de futures ouvrières et celui des reines filles (ce sont elles seules qui hiverneront, une fois fécondée). Au-delà de 4 pères, le guêpier produit significativement plus de reines, qui auront plus de chances de survivre à la mauvaise saison.
Les recherches s’orientent vers le rôle de certains gènes dans la différenciation des castes au sein de colonies où les individus ont des génomes très semblables. Où l’on ne constate, en dépit de l’hétérogénéité paternelle, aucun conflit.
D’après « Research uncovers the social dynamics of yellow jackets », Physorg.com, lu le 18 février 2008 à www.physorg.com

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18 février 2008

À noter :

Mesurer et prendre en compte la biodiversité en agriculture : l’exemple des oiseaux et des insectes liés à l’activité agricole. Stage gratuit, les 13 et  14 mars 2008 à Toulouse (Haute-Garonne). Renseignements : Solagro.

Le Termite et la fourmi, deux sociétés, deux mondes. Palais de la Découverte, Paris, du 14 février au 31 août 2008.

À lire sur Internet :

Le mystère de la disparition des abeilles reste entier, par
Gaëlle Dupont. Le Monde, 18 février 2008

Chikungunya : le moustique progresse dans le Midi, par Jean-Michel Bader. Le Figaro, 15 février 2008.

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début février 2008

Zombiptères (suite)

Rappel : les Zombiptères sont un tout petit ordre– mais un ordre militaire1  – d’insectes télécommandés. Ils sont apparus à l’Anthropocène – en mars 2006 dans les colonnes d’Insectes, p. 26 du n°1412 , sous ce titre inédit.
Les voici réépinglés car, sur la base d’une
vidéo montrée à la mi-janvier 2008 au salon des MEMS (micro-electro-mechnanical systems) de Tucson (Arizona, Etats-Unis), journalistes et blogueurs en font leur miel. Quoi de neuf ?
Côte est, au Boyce Thompson institute (Ithaca, New-York), des papillons de Sphinx du tabac (Manduca sexta, Lép. Sphingidé), volent d’une aile, de l’autre, en fonction du signal électrique commandé par l’expérimentateur. L’insecte a été opéré au stade nymphal, 7 jours avant l’émergence : il se retrouve3  avec une sorte de peigne géant (7 x 8 mm ; 0,5 g) planté transversalement dans le ptérothorax et auquel ses tissus ont adhéré.
Côte ouest, à Berkeley (Californie) des Cétoines vertes du pêcher, Cotinis mutabilis (= C. texana, Col. Scarabéidé), portent des électrodes piquées dans leur « cerveau ». Au bout des fils, là aussi, un opérateur qui envoie du courant : négatif, l’insecte bat des ailes et décolle ; positif, il replie toute sa voilure et se pose ; à droite, il tourne à gauche – et réciproquement.
Des dispositifs autonomes (avec récepteur radio et batterie) seraient au point mais n’ont pas été dévoilés. Les militaires états-uniens, qui financent ces travaux, veulent des systèmes beaucoup plus petits, légers et complexes, avec une source d’énergie, un microprocesseur, des capteurs – au moins.
Mais qu’espèrent-ils ? Des espions agiles, furtifs, bon marché (et pas procéduriers en cas de pépin) : des mouches pour aller moucharder dans une caserne de l’ennemi.
L’entomologiste se gardera de tout commentaire : il s’agit de science militaire4. Bien appuyé sur les fondamentaux de sa discipline, il ne pourra se dispenser de penser que les Zombiptères ne voleront ni ne crapahuteront pas par temps froid, ni dans un brouillard insecticide, ni dans un léger nuage de phéromone, ni… Et ne comptez pas sur lui pour livrer à l’ennemi le secret de la moustiquaire.
L’entomologiste, ses connaissances historiques rafraîchies et précisées à la lecture d’Insectes n°149, p. 17, sera tenté de penser que le but ultime de ces machinations est de profiter de l’effet Dejean : en pleine bataille, le général en chef ennemi, curieux, ramasse un curieux coléo, le pique dans son casque ; le zombiptère coléoïde l’identifie à l’ADN d’un des ses cheveux, signale sa position : un missile vaporise le tout.
1  Et le secret du même nom pèse sur cette branche de l’entomologie appliquée. L’ordre regroupe, à ma connaissance, 2 espèces, nommées dans le texte. En anglais, ce sont des cyborg insects.
2  Épingle en ligne 
3 On ne peut pas se mettre dans sa peau mais on (re)lira les Épingles « Les insectes ont-ils mal ? » et « L’énigme du sphinx », p. 38 d’Insectes n°148,.
4  L’idée proviendrait d’un récit de science fiction de Thomas Eston, Sparrowhawk, paru en 1990 et mettant en scène des « roachsters » génétiquement améliorés et munis de télécommandes, très perfortmants. Mais des pirates informatiques les détournent…

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 9 février 2008

À lire sur Internet :

Premier cas de résistance d'un insecte à l'insecticide d'un coton OGM. AFP, 8 février 2008
Ver de l’épi de maïs, Helicoverpa zea (Lép. Noctuidé) / toxine Cry1Ac de Bacillus thuringiensis (Bt).

À voir (et à écouter) sur Internet :

Les termitières valent de l'or, par Dominique Raizon. RFI. 6 février 2008.
" Une nouvelle science, le bio-mimétisme, s’inspire du fonctionnement naturel des écosystèmes pour résoudre des problématiques humaines. Ainsi, par exemple, les architectes s’intéressent de près à la manière dont les termites construisent leurs édifices et les orpailleurs se fient aux indications géologiques fournies par les termitières. Rencontre avec Maximilien Quivrin, entomologiste, spécialiste des insectes sociaux. "

Criquet aspirine

Les travaux de Med Robertson et de Corinne Rodgers, à la Queen’s university (Kingston, Canada) déboucheront-ils sur un nouveau traitement de la migraine ?
C’est le Criquet migrateur africain, Locusta migratoria migratorioides (Orth. Acrididé) qui sert de modèle – et non, pour une fois, la Drosophile. En examinant comment son système nerveux réagit à un stress puissant – chaleur et privation d’oxygène – nos chercheurs se sont aperçus que les mécanismes ioniques sont très semblables à ceux qui se manifestent dans le cerveau d’une personne migraineuse en crise. L’équilibre potassique (entre l’intérieur et l’extérieur du neurone) est rompu.
Chez le criquet, ceci apparaît comme une réponse adaptative : l’individu tombe en catalepsie, pour attendre le retour de conditions vivables. Et chez l’Homme ? L’hypothèse d’un mécanisme pour calmer une surexcitation chez les gens prédisposés est avancée.
On a déjà réussi à préconditionner des criquets à résister mieux au stress. Les études chez les patients humains sont en cours.
D’après «Studying the lowly locust could lead to improved migraine drugs for people », communiqué de presse du Quenn’s News Centre, 7 février 2008, lu à qnc.queensu.ca/

Sécurité aérienne 

Un gros morceau d’insecte (non déterminé) se retrouve dans le carburateur tout juste remonté sur le moteur d’un Cessna et c’est la panne : les deux occupants s’en tirent indemnes (Osteen, Floride, août 1994). En juin 1989, à La Salle (Colorado), le pilote d’un vieux coucou restauré est allé aux vaches, dans un champ de luzerne qui n’aurait pas dû se trouver là (zone d’aterrissage d’urgence autour de la piste), à cause d’un nid d’Hyménoptère (en terre) dans le circuit du kérosène ; l’avion a capoté et l’homme a été blessé. Un accident semblable et pour la même raison est arrivé à un hélicoptère qui s’est retrouvé soudain à court de carburant et a dû se poser en catastrophe dans une clairière : deux blessés. Etc. La liste est longue.
Les guêpes aiment également nidifier dans le tube de Pitot du badin d’un avion stationnant. Tout particulièrement d’un Airbus et il leur suffit d’une heure pour installer leur squatt. L’indicateur de vitesse ne marche plus ; le pilote en général s’en aperçoit à temps, freine et fait demi-tour. Ainsi sur l’aéroport de Brisbane (Australie), la compagnie Qantas a connu au moins 5 incidents sérieux, durant l’été 2006. Dans 2 cas, l’avion s’est arrêté en bout de piste, les pneus à plat, dans un nuage de fumée.
Un temps, les guêpes ont été accusées de s’être immiscées dans les freins. Disculpées de ce méfait par les enquêteurs, elles ont bel et bien été condamnées à l’extermination. Une inspection soigneuse de l’aéroport, en avril, a permis de découvrir et de détruire 30 nids de guêpes (non déterminées). Puis les autorités se sont résolues à pratiquer la surveillance chaque semaine : avec de bons résultats.
D’après, entre autres, « Wasp infestation aborts Qantas flights », The Australian , lu le 5 février 2008 à www.theaustralian.news.com.au/
PS : sous ce titre, on pourrait signaler les très nombreux accidents survenus lors de traitements insecticides par aéronefs.
PPS : le seul incident noté lors de la préparation du lancement du laboratoire spatial Columbus, ce 7 févvrier 2008, aura été la découverte d'une guêpe (non déterminée) dans la soute de la navette. Déclaration de Bernardo Patti, chef du projet à l'ESA. Quelqu'un a des nouvelle des insectes embarqués (sciemment) ?

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1er février 2008

À voir sur Internet :

Petits Pois / Carottes. Court métrage d'animation par Cedric Berthier, Jean-Sébastien Leroux et Maximilien Royo .
Dans l'obscurité d'un frigo grouille une multitude de larves. L'une d'elle est loin de s'imaginer ce que lui réserve sa future vie de mouche.."

Danger : pièges

Le piège-bouteille appâté à la bière sucrée figure dans la panoplie de l’entomologiste récolteur, qui l’utilise avec parcimonie et précaution, car il connaît son manque de sélectivité : viennent y mourir guêpes, abeilles et pollinisateurs divers, mouches et autres Diptères, Coléoptères et papillons (noctuelles notamment) – et frelons.
Le Frelon asiatique, Vespa velutina (Hym. Vespidé)  figure depuis 2006 dans l’entomofaune de France. Prédateur de l’Abeille domestique, qu’il capture volontiers à l’entrée de la ruche, il est la bête noire des apiculteurs qui veulent sa destruction.
Les nids, perchés dans les arbres, sont gros et bien visibles en hiver. Leur empoisonnement in situ doit impérativement être suivi de leur incinération, faute de quoi des oiseaux pilleurs sont intoxiqués par l’insecticide.
Février est l’époque de la sortie des fondatrices (futures reines) : c’est le moment de les capturer. Le piège à bière sucrée semble tout indiqué mais il n’a jamais été essayé scientifiquement dans ce rôle. Son emploi à proximité des ruches est tolérable, pas sa mise en œuvre le long des pièces et des cours d’eau (où les frelons s’abreuvent) : un tel piégeage de masse – sans appât spécifique - ne peut que se traduire par un massacre d’insectes utiles (auxiliaires), voire protégés.
L’installation du Frelon asiatique, espèce « invasive » provoque des dommages économiques et écologiques certains ; leur destruction n’importe comment ne conduira pas à leur éradication et ne fera qu’aggraver son impact.
À (re)lire l’Épingle du 24 juillet 2006 «
Alerte au Frelon asiatique »  et l’article de Claire Villemant et al. « La découverte du frelon asiatique Vespa velutina » 
Exemple de piège « à frelon » 

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29 janvier 2008

À lire sur Internet :

Migrations illégales, par Robert Solé. Le Monde  du 27 janvier 2009.

Art (de la promotion) et insectes

Pour l’éternité Roy Orbison (1936-1988) survit dans Orectochilus orbisonorum (Col. Gyrinidé). C’est Quentin Wheeler – directeur de l’International Institute for Species Exploration (université de l’Arizona, États-Unis) - qui a nommé ce gyrin indien en l’honneur du “plus grand chanteur du monde” (dixit Elvis Presley). Pour sa production lexicale, Q. Wheeler est bien connu, y compris de nos services : je l’ai épinglé en 2005 pour avoir créé, pour 3 silphes nouveaux pour la science, les noms d’espèce bushi, cheneyi, rumsfeldi. L’annonce a été faite lors d’un concert commémoratif, le 25 janvier 2008 ;  Q. Wheeler y a en outre présenté
Whirligig, infographie signée Charles J. Kazilek, « œuvre d’art entre Warhol et Darwin ».
D’après « Whirligig beetle named after the music legend Roy Orbison », lu le 29 janvier à www.sciencecentric.com
À (re)lire l’Épingle « Entomologistes célèbres ».

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25 janvier 2008

À consulter sur Internet :

DAISIE, la base de données européenne sur les espèces invasives  - dont  1 517 d'invertébrés terrestres - est en  ligne. (site en anglais).
Lire le communiqué de presse de l'INRA.

Fourmis, avalanches, etc.

Les caféières (nous sommes au Mexique) sont des milieux très homogènes : plantations équiennes, sujets plantés au cordeau. La fourmi forestière tropicale Azteca instabilis (Hym. Formicidé), consommatrice de miellat, aux nids installés dans les anfractuosités des troncs, y vit en abondance, mais sur quelques arbres seulement – où ses colonies s’entassent. Pourtant, à l’instar de bien d’autres fourmis, elle se propage par essaimage de reines et devrait occuper tous les étages de tous arbres.
Pour comprendre la cause de cette curieuse répartition, une fois écartés tous les facteurs de l’environnement, il a fallu se tourner vers la physique des tas de sable, d’une part, et examiner soigneusement la vie des insectes en milieu caféier, d’autre part.
Le tas de sable est un bon modèle de système SOC – auto-organisé critiquement -, passant d’un état métastable à un autre sous l’effet d’une très petite perturbation : il suffit en général d’ajouter 1 ou 2 grains pour déclencher une avalanche sur le flanc du tas. 
Dans la caféière, l’occupation des arbres par les fourmis est décrite par ce modèle d’avalanches, avec dans le rôle du tas les colonies en train de grossir et dans celui du grain, un parasite de fourmi, une « mouche décapiteuse » (Dip. Phoridé). Qui trouve d’autant mieux ses hôtes que les colonies sont plus importantes. 
L’analyse statistique des fréquences des tailles de groupes de nids conforte l’hypothèse du modèle « avalanches » : celles-ci suivent en effet une loi de puissance, typique de la criticité. 
La répartition lacunaire de la fourmi est due à la mouche décapiteuse. Ce résultat de recherche mathématico-entomologique est loin d’être une curiosité, car il réoriente la protection phytosanitaire du caféier. 
En effet, la fourmi est étroitement associée – nourriture contre protection - à la Cochenille verte du caféier, Coccus viridis (Hém. Coccidé). Celle-ci reste un ravageur supportable pour peu que son prédateur principal, une coccinelle, se maintienne.
La condition est que les larves et les imagos – tous deux prédateurs - puissent vivre, alors que leurs besoins sont différents. La larve, protégée par des sécrétions cireuses de l’appétit des fourmis (qui lui épargnent même l’attaque de ses propres ennemis) profite des lieux où les fourmis et les cochenilles sont rassemblées. L’imago, sans défense, doit trouver à se nourrir entre ces zones. La répartition particulière des fourmis est donc indispensable au maintien de ce système mutualiste multiple.
Les planteurs de caféiers voient bien la fourmi favoriser leur ennemi la cochenille ; en conséquence, ils luttent ordinairement contre elle. Le résultat de cette étude doit les inciter, au contraire, à la respecter de façon à ne pas déséquilibrer ces relations complexes entre espèces : elles empêchent des pullulations pouvant mettre en péril leur récolte.
D’après, notamment, « Ants And Avalanches: Insects On Coffee Plants Follow Widespread Natural Tendency », lu le 23 janvier 2008 à www.sciencedialy.com
Référence : Vandermeer, J., I. Perfecto, Phlpott S.M., 2007. Clusters of ant colonies and robust criticality in a tropical agroecosystem. Nature (sous presse).
Déjà épinglée, la
Mouche décapiteuse, Pseudacteon tricuspus
Photo d’Azteca 
 

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18 janvier 2008

À lire sur Internet :

Des chercheurs découvrent un nouveau facteur dans le système immunitaire. Cordis, 17 janvier 2008.
Une équipe internationale de chercheurs a découvert un nouvel élément commun au système immunitaire de la drosophile, de la souris et de l'homme. La molécule, appelée Akirin (terme japonais qui signifie «clarifier les choses»), joue un rôle majeur dans le déclenchement de l'immunoréaction innée.

Le dernier repas du moustique, par J.I. Sciences et Avenir.com, 18 janvier 2008.
"Des scientifiques travaillent à la mise au point d’une molécule qui perturberait le métabolisme des moustiques, les empêchant ainsi d’éliminer les toxines présentes dans le sang humain dont ils se délectent."

Et voici le robot qui fait mouche, par Mirco Tangherlini. Le Matin Online, 16 janvier 2008.
En première mondiale, des ingénieurs de l'EPFL se sont inspirés de la mouche pour concevoir un robot volant de façon totalement autonome.
Nouvo/Laetitia Wider - 16/01/2008

Fourmi fructifiée

Dans la canopée amazonienne vit Cephalotes atratus (Hym. Formicidé), sous l’œil d’une équipe de chercheurs états-uniens (Dudley, Yanoviak et Kaspai). Engagés dans l’étude des capacités de cette fourmi à planer (et à regrimper sur son arbre), ils ont découvert le premier cas d’un nouveau type de manipulation parasitaire d’un insecte – et illustré l’importance de la sérendipité en entomologie tropicale.
En mai 2005, ils observent parmi les ouvrières de cette fourmi toute noire, des individus à l’abdomen rouge et relevé. Une nouvelle espèce, pensent-ils d’abord. Mais leur ressemblance avec les baies mures alentour les frappe et une hypothèse bien meilleure prend forme. Les fourmis seraient « fructifiées » par un parasite qui profiterait, pour sa dissémination, de l’appétit d’oiseaux trompés par leur forme mimétique.
Deux ans plus tard, le mécanisme est démonté, vérifié et le manipulateur identifié : c’est Myrmeconema neotropicum (Nématode Tétradonématidé). Les cycles de la fourmi-hôte et du parasite sont bien coordonnés : c’est au stade larve que la fourmi s’infeste, par les miettes de fèces d’oiseaux que les nourrices leur rapportent. Les nématodes s’accouplent dans le gastre de la nymphe. Quand l’ouvrière adulte a fini de soigner le couvain et sort récolter, son abdomen est tout juste devenu rouge. Ses pas deviennent lents… elle s’arrête. Et se fait becqueter par l’oiseau (un Tyrannidé ou un Embérézidé) – qui se détourne toujours d’une fourmi qui bouge.
Des Cephalotes à abdomen en petit fruit rouge figurent depuis longtemps dans les collections, étiquetées comme une variété.
D’après « Ant parasite turns host into ripe red berry, biologists discover », par Robert Sanders. UC Berkeley News, lu le 16 janvier 2007 à www.berkeley.edu/
Photo d’une ouvrière fructifiée au milieu de baies 
À (re)lire, 2 Épingles : « Ça plane pour elles »   et « Ça plane pour elles (suite) »  parues en 2005 et 2006.


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11 janvier 2008

À lire sur Internet :

La girafe et l'éléphant sont les garants de l'association entre un acacia et une fourmi, par Sarah Brock. Le Monde, 11 janvier 2008.

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9 janvier 2008 

À lire sur Internet :

Les apiculteurs s'inquiètent pour leurs abeilles, après l'autorisation d'un nouvel insecticide, par Gaëlle Dupont. Le Monde, 9 janvier 2008.  
"Le ministère de l'agriculture a annoncé, mardi 8 janvier, l'autorisation d'un nouvel insecticide en France, le Cruiser, produit par l'entreprise suisse Syngenta. Il servira à protéger le maïs destiné à l'alimentation animale - l'essentiel des surfaces - contre un insecte qui s'attaque aux racines, le taupin."
Cruiser, MA = thiamethoxam.

Le caloptéryx éclatant élu "animal de l'année 2008". Swissinfo, 8 janvier 2008
"En choisissant cette libellule des cours d'eau aux ailes chatoyantes comme «animal de l'année», l'association de défense de la nature Pro Natura veut sensibiliser au problème de la raréfaction des paysages naturels."
Calopteryx splendens, Odon. Caloptérygidé.
photo - cliché Michel Riou

 
Pourquoi le poisson-archer tire-t-il toujours droit au but ? Par Jean Etienne, Futura-Sciences.
à (re)lire : Le Poisson archer (par Bruno Didier), Insectes n°130.

Quand les tsé-tsé aiment, elles y reviennent, par Jérémy Bouyer, CIRAD, 13 décembre 2007
"Certains insectes, comme l’abeille ou le moustique, font preuve de préférences acquises quant au choix de leur nourriture ou de leurs gîtes de reproduction. Des chercheurs du Cirad et leurs partenaires viennent de montrer que la mouche tsé-tsé est également influencée par son expérience quant au choix de ses hôtes préférentiels."
cf Insectes n°145

À noter :

Sortie "Fabre est vivant", le 24 mai 2008. Détails ici.

À voir sur Internet :

Les trésors culinaires de la forêt thaïlandaise. TF1 (reportage 12 mn).
"Le commerce des insectes grillés connaît un vrai essor en Thaîlande. Sauterelles, punaises d'eau, crapauds voire scorpions, les insectes n'ont rien à envier aux animaux de la ferme."

La faute au portable (suite)

Max Clark et Peter Hawkes, entomologistes sud-africains examinent les conséquences possibles des ondes électromagnétiques sur les insectes. Une étude de 5 ans dont les résultats devraient être publiés cette année. Ces deux derniers étés, avec l’aide d’étudiants, ils ont collecté plus d’1 million d’insectes sur 24 sites où les rayonnements ont été mesurés. Il semblerait que l’entomofaune soit plus pauvre là où les ondes sont les plus puissantes. Mais ce sont aussi les lieux les plus perturbés par toutes sortes d’activités humaines.
L’étude a été lancée à l’initiative et sur les fonds de Strilli Oppenheimer (épouse du magnat du diamant Nicky O.), désolée de voir les insectes se raréfier dans son jardin.
D’après « Modern technology may be bugging SA insects », per Tony Carnie. The Pretoria News, 4 janvier 2008, lu à www.iol.co.za/
Les abeilles victimes elles aussi ?
En épingle en 2006.

L’horloge et le compas

Pour retrouver leur pineraie d’hivernage à Michoacán au bout d’un voyage de plusieurs milliers de kilomètres du Canada au Mexique, les Monarques d’Amérique (Danaus plexippus, Lép. Nymphalidés) utilisent compas et horloge perfectionnés. Tout ceci logé dans un petit groupe de neurones de leur petit cerveau.
Le papillon se sert de  la position du soleil pour déterminer son cap mais doit la corriger en fonction de l’heure.
Dans deux articles publiés début janvier 2008 par les PLoS, S.M. Reppert et ses collègues (neurobiologistes à l’université du Massachusetts, États-Unis) apportent des connaissances nouvelles et surprenantes.
Le fonctionnement de l’horloge interne d’un insecte (comme de tout animal) repose sur la synthèse et la destruction d’une protéine au cours d’un processus durant approximativement 24 heures et se répétant en boucle, calé par la perception de l’alternance jour-nuit. Les études de la souris et de la drosophile avaient dévoilé deux mécanismes, censés valables l’un pour les vertébrés, l’autre pour les insectes, faisant intervenir notamment le cryptochrome (CRY), une protéine soluble apparentée aux photolyases, enzymes photoactivables par la lumière bleue. Chez la droso, CRY agit comme photorécepeur pour les cellules constituant l’horloge tandis que chez la souris, chez qui la lumière passe par l’œil, il participe au fonctionnement de l’horloge.
Grâce à des outils de génétique moléculaire, l’équipe de Reppert a mis en évidence un second crypotochrome (CRY2) qui intervient comme le CRY de souris, en plus du CRY phototransmetteur (comme chez la droso).
C’est un mécanisme tout à fait original, qui fait plutôt penser à celui propre aux mammifères, connu jusque-là du seul Monarque d’Amérique.
Le second de volet de l’étude consiste à dresser un inventaire des gènes transcrits chez les migrants et les non migrants. L’équipe déjà catalogué 10 000 EST (expressed sequence tags, ou étiquettes de séquences transcrites), soit la moitié de ce que possèdent les ganglions cérébraux du Monarque, et s’attelle au décryptage complet de ce génome, en partenariat avec l’entreprise SymBio Corporation.
Reste également à découvrir les processus physiologiques et les dispositifs anatomiques qui permettent à l’horloge de corriger le compas solaire et de faire en sorte que le papillon suive sa route.
Le Monarque d’Amérique, papillon extraordinaire par sa migration, célèbre et emblématique, utilisé pour familiariser les enfants avec les insectes et pour la cause de la protection des habitats, se révèle un « modèle » précieux pour l’étude de l’intégration des données spatiales et temporelles chez les animaux.
D’après « Scientists discover molecular basis of monarch butterfly migration », Biology News, lu le 7 janvier 2008 à www.biologynews.net/
Sur les capacités de migration des différentes sous-espèces de D. plexippus, voir la contribution d’Antoine Lévêque à notre
FAQ,
Sur la régulation temporelle des activités des insectes : « Une horloge dans les antennes de papillons ». Fiche de Presse Info. INRA, 22 juin 2007, en ligne à www.inra.fr/presse.

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4 janvier 2007

À lire sur Internet :

Deux chercheurs français soulèvent une hypothèse - La mortalité des abeilles serait due aux traitements chimiques, par Virginie Roy. Canoë,  28 janvier 2007  
…aux traitements chimiques effectués dans les ruches par les apiculteurs eux-mêmes.

à quatre pattessauterelle-pois moscovite

Pour alerter le public sur l'avénement possible de légumes OGM, Greenpeace a demandé des affiches à une agence russe, BBDO Moscow. Les créations d'Andrey Iliassov et son équipe, photographiées par Goran Tacevski montrent un scorpion-carottes, un curieux quadrupède-oignon au bec pointu juché sur des pattes de tipule et une sauterelle-pois. Laqelle a 4 pattes. Licence artistique ou réf(v)érence à la Bible ?
D'après  "Genetic Engineering Insects", lu le 2 janvier 2007 à www.print.duncans.tv/
On (re)lira l'encadré " Quatre pattes, mais lesquelles ? " dans l'article 
Les insectes de la Bible (par Remi Coutin),  Insectes n°138 (2005) ainsi que La sauterelle de la basilique de Vézelay (par Vincent Albouy).

Le "taon" des dinosaures

Entre la fin du Trias, il y a 230 millions d’années, et la limite Crétacé-Tertiaire (dite K-T) située il y a 65 millions d’années, les dinosaures ont « régné » sur la Planète, d’un bout à l’autre de la Pangée, pas encore fractionnée en continents séparés. La plupart ont disparu ; survivent les oiseaux, descendants des Théropodes.
Plusieurs théories ont été émises pour expliquer leur disparition. La plus en vogue fait intervenir une sorte d’hiver nucléaire succédant à des incendies cataclysmiques provoqués par la chute d’une météorite ou par des éruptions volcaniques massives. La plus récente implique les insectes.
L’hypothèse d’épizooties transmises par des insectes piqueurs, affectant progressivement et globalement ces reptiles, est compatible avec la chronologie de l’extinction. Celle-ci ne s’est, en effet, pas produite instantanément : elle aurait pris des centaines de milliers d’années, voire quelques millions. Sans doute des catastrophes naturelles sont survenues à cette époque : elles auraient fragilisé les dinosaures, qui auraient été achevés par les insecte et les agents pathogènes transmis.
L’hypothèse entomologique est défendue par deux spécialistes des fossiles de l’ambre. Ils y on trouvé, datant de la fin du Crétacé, trace de deux protozoaires : Leishmania et Plasmodium. Ils ont également repéré des nématodes, des trématodes et des protozoaires dans les fèces fossiles de dinosaures ; des parasites intestinaux pouvant être véhiculés par les insectes coprophages.
C’est à la fin du Crétacé que les relations se sont établies entre insectes vecteurs et pathogènes. Avant qu’une certaine immunité s’installe, les animaux les plus gros ont succombé aux maladies : il ont pu être affamés par le changement de flore (expansion des plantes à fleurs), la concurrence des insectes phytophages et la pénurie causée par les nouvelles maladies des plantes, transmises par… les insectes.
D’après « Insect attack may have finished off dinosaurs », Science Centric, lu le 3 janvier 2008 à www.sciencecentric.com
Vient de paraître (janvier 2008) : What Bugged the Dinosaurs? Insects, Disease and Death in the Cretaceous, par George Poinar et Roberta Poinar. Princeton University Press, 296 p.

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L’énigme du sphinx

Comment la mémoire persiste au travers de la métamorphose ?
Plus précisément quel est le mécanisme qui fait qu’un papillon se souvient d’une expérience – une odeur en l’occurrence - vécue à l’état de chenille ? Deux hypothèses : a) l’odeur persiste, sous forme de traces, dans l’environnement ou sur la cuticule tout au long de la chrysalidation ou b) les remaniements des tissus lors de la nymphose ne sont pas si profonds qu’on l’admet et des connexions synaptiques y « survivent ».
D.J. Blackiston et ses collègues, à l’université de Georgetown (États-Unis), travaillent sur le Sphinx  du tabac, Manduca sexta (Lép. Sphingidé). C’est une bête de laboratoire, facile à élever et à disséquer et, par ailleurs, connue pour ses capacités mnésiques : la chenille retient une leçon (un choc électrique) 5 semaines et rivalise dans ce domaine avec le Grillon provençal.
Ayant conditionné des chenilles à éviter une odeur (celle de l’acétate d’éthyle - AE) associée à un choc électrique (80 V alternatif appliqué via le substrat), ils mettent les papillons à l’épreuve de l’olfactomètre (très classique tube en Y) : ces derniers préfèrent nettement l’air ambiant à l’AE. Les larves conditionnées jeunes – au stade III – oublient tout lors de la métamorphose ; seules celles conditionnées au stade V conserveront le conditionnement.
Les résultats sont les mêmes si les chrysalides sont lavées pour éviter toute contamination par des traces d’AE.
La mémoire persistante serait donc liée à des structures neuronales construites à la fin de la vie larvaire.
Le phénomène est soupçonné depuis longtemps ; sans disposer de travaux aussi précis, on a mis en évidence chez d’autres insectes holométaboles cette mémoire transnymphale : la Mouche domestique, la Drosophile, le Charançon du blé, l’Hyménoptère parasitoïde de pucerons Aphidius ervi, la fourmi Cataglyphis cursor. Il faudra désormais tenir compte sérieusement de ce phénomène dans les études de spécialisation alimentaire, de reconnaissance clonale et de spéciation sympatrique. Ainsi que dans la gestion des élevages : notre Sphinx du tabac, une fois papillon, voit les couleurs différemment selon le milieu artificiel qui a nourri sa chenille…
Article source : Blackiston D.J., Silva Casey E, Weiss M.R., 2008. Retention of Memory through Metamorphosis: Can a Moth Remember What It Learned As a Caterpillar? PLoS ONE, 3(3): e1736. doi:10.1371/journal.pone.0001736

Le lien entre Sphinx et Sphinx : c’est dans Parles-vous entomo ?, par Bruno Didier, Insectes n° 142 (2006),
en ligne.

Les insectes ont-ils mal ?

Ils ne crient ni ne pleurent et se plaignent encore moins. Plus sérieusement, ils n’apprennent pas à éviter ce qui blesse, ce qu’on considère comme le rôle positif et adaptatif de la douleur chez les vertébrés. Et il est banal d’observer un criquet ou un puceron qui continue à mâcher son brin d’herbe ou à ponctionner la sève tandis qu’il est déjà à moitié dévoré par une mante ou une coccinelle (respectivement) ou grignoté de l’intérieur par un parasitoïde. Autres indications : un insecte amputé d’un tarse appuie son moignon sur le substrat avec la même force que si son membre était intact et l’on n’a jamais vu un insecte tenter de protéger une plaie. Certains comportements ressemblent superficiellement à ceux de vertébrés (tortillements suite à l’application d’un stimulus agressif, réactions de défense par la projection d’un liquide corrosif ou d’un son) ou favorisent la survie des congénères (phéromones d’alarme). Mais les anatomophysiologistes nous enseignent qu’ils ont un système nerveux « trop simple » (sans cortex cérébral, notamment) et dépourvu de neurones nocicepteurs.
On admet donc que les insectes ne ressentent pas la douleur1 .
Et l’asticot de se faire embrocher vif sur l’hameçon sans émouvoir le pêcheur2 .
Mais, on l’a découvert récemment, l’asticot3  possède des neurones multipolaires analogues à ceux qui chez les vertébrés assurent la nociception. Ils innervant l’épiderme et possèdent un canal ionique « painless » indispensable (chez les vertébrés) à la perception des stimulus nocifs. Par ailleurs, l’asticot se tortille si on le pique.
Une équipe de l’université de Stanford (États-Unis), mettant en œuvre des techniques de ciblage génétique et de photoactivation de la rhodopsine – qui permettent de bloquer ou de réactiver des neurones – vient de montrer que ces neurones multipolaires sont nécessaires à la réaction de l’asticot. Et que celle-ci aurait un certain caractère adaptatif : si l’on approche de sa cuticule une épingle chauffée, l’asticot s’arque à sa rencontre – et non pour s’en éloigner, comme on aurait pu le penser. Plus efficace pour faire dévier l’oviscapte d’un parasitoïde, Leptopilina boulardi (Hym. Eucoïlidé), en l’occurrence ?
Ce n’est sans doute pas un simple réflexe, car ses mouvements impliquent de nombreux muscles et sont visiblement coordonnés depuis un « étage supérieur » du système nerveux.
On connaît un peu mieux la physiologie nerveuse de l’asticot (pris comme modèle d’insecte) mais la réponse, à ce stade, reste non, les insectes ne souffrent pas4 .
D’après, notamment, « Do insects feel pain? », par Mo, lu le 1er décembre 2007 à //scienceblogs.com
Photo du parasitoïde 
[1] La question est posée, assez souvent. Des entomologistes on parfois réfléchi à la question, comme Wigglesworth. Un forum états-unien a organisé un vote. Le cas des invertébrés est fréquemment abordé à propos de homards, coupés en deux ou ébouillantés vifs.
[2] Et de se faire disséquer tout aussi vif par l’entomologiste expérimentateur.
[3] Celui de la Mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster, alias la droso, évidemment.
[4]Ce qui ne dispense pas de veiller à leur ménager de bonnes conditions d’élevage.

Nouveau régime

Partie d’Amérique du Sud, la Fourmi d’Argentine, Linepitema humile (Hym. Myrmicidé), s’est répandue dans pratiquement toutes les régions de la Planète au climat méditerranéen. Petite, agressive et rustique, elle voyage avec les plantes et les produits agricoles. Entomophage, elle élimine la plupart des fourmis indigènes et bien d’autres insectes (et affame les lézards et autres insectivores). Elle forme des colonies géantes (s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres). Il n’y a pas de ce fait de « guerres » entre nids, comme dans son aire d’origine. Ses effectifs (de 500 à 20 000 individus au m2) ne semblent limités que par la ressource alimentaire
Ayant observé cette fourmi pendant 8 ans, au sud de San Diego (Californie, États-Unis), David Holway et ses collègues ont fini par déterminer leur régime alimentaire (par analyse des isotopes de l’azote). Nouvellement arrivées, les Fourmis d’Argentine vivent de l’hémolymphe des fourmis locales. Puis leur régime change et elles s’alimentant de miellat de pucerons et de cochenilles.
Ceci explique leur pullulation dans les zones semi-arides nouvellement urbanisées et leur expansions géographique grâce à elles. Les maisons y sont en effet entourées de jardins irrigués où poussent, bien engraissées et abreuvées, toutes sortes de plantes favorables aux Homoptères.
On savait déjà que cesser d’arroser autour des villas limite fortement l’infestation de ces fourmis.
D’après « Success Of Invasive Argentine Ants Linked To Diet Shifts », ScienceDaily, 18 décembre 2007, lu à www.sciencedaily.com/
À (re)lire l’Épingle «
Aridoculture »

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Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


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