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Les Épingles tout frais forgées sont au-dessus de la pile.

En épingle
L'insecte ou l'événement entomologique du jour, celui qui défraye la chronique et qui alimente les conversations en ville et dans les insectariums, sera épinglé sur cette page abricot, qui s'enrichira au fur et à mesure des événements entomologiques.

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Épingle pentacéphale d'été

Guerre des sexes, Le cactus et sa pyrale, Pourquoi les insectes sont petits ?, Biocarburer plus pour travailler moins

Le grillon et le clocher Coup de filetDistractionLa cantharide sauve, Punaises X, MushiKing, Arsticot ou Astico’art ? ,Histoire à dormir debout, Entomologie de combat : le style de la mante religieuse, Sirènes du MississippiCollète à la plage, Proton et PhotonNanotuber les mouches, Vol low cost, Importations chinoisesMouche du cheval et fièvre du pélican, Carpo bio, CharançonnageArt trop pode, Mules, Faux FourmiliersEntrave chimiqueEntomologie conjugale, Cœur de mouche…, Papillon cherche parrain, Recyclage (à l’œil), EntomomachieCafardeaux spatiaux, Vaincre la résistance, Le papillon et la chenilletteChampignon vénéneuxCafard zombifiéLe granulé est l’avenir de l’insecte, Surprises en réserveAspirée, expirée.

Camions solsticiaux

Rédaction (sauf mention contraire) : Alain Fraval

Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


27 décembre 2007

Une suggestion pour vos cadeaux de fin d'année : l'abonnement à Insectes. Cliquez ici.

À lire sur Internet : 

La recherche sur le glutamate finit en enculage de mouches, par Ophélie Neiman. Rue89, 22 décembre 2007
"A l'occasion d'expériences en vue de guérir certaines scléroses, des chercheurs ont modifié le taux de glutamate de mouches drosophiles, et ont observé avec stupeur l'apparition de parades homosexuelles parmi les insectes. Une avancée sur la relation entre comportement sexuel et communication entre neurones."

La complexité de la relation termite/champignon pourrait freiner la stratégie de lutte contre ce ravageur. IRD,  décembre 2007.
Une même espèce de termite est capable de cultiver différentes espèces de champignon. Or, la lutte contre ces ravageurs s’oriente désormais vers l’emploi de fongicides moins toxiques que les insecticides utilisés jusqu’alors. 

Le règne des Coléoptères, par J.I., Sciences et Avenir.com, 21 décembre 2007.
"Avec près de 350 000 espèces recensées, les coléoptères représentent plus de 25% des formes de vie sur la planète. Les raisons qui expliquent cette étonnante diversité font l’objet de multiples recherches."

Remontée des populations de Processionnaire du pin à la faveur de la douceur de l’hiver 2006-2007, par Hubert Pauly. Bull. DSF, décembre 2007.
à lire en complément de l'article sur Thaumetopoea pytiocampa tout frais paru dans Insectes n°147.


Camions solsticiaux

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18 décembre 2007

À lire sur Internet : 

L’arnaque aux fourmis de Chine, par Pascale Nivelle. Libération, 18 décembre 2007.
Dix mille paysans ont manifesté dans la province du Liaoning. Victimes d’une escroquerie relayée par la télé officielle, ils avaient investi dans l’élevage d’insectes censés produire un «Viagra naturel».

À noter :

Les insectes bâtisseurs (exposition itinérante, conférence), par Eric Darrouzet : 86 photographies avec de court textes explicatifs sur 16 panneaux. Dans le hall du restaurant du campus CNRS d'Orléans jusqu'à fin décembre

Aspirée, expirée

La Puce du chat, Ctenocephalides felis (Aphaniptère Pulicidé) ne survit pas à un coup d’aspirateur. Des expériences réalisées avec des larves de 3e stade (par lots de 50), des nymphes (idem) et des imagos (100 à la fois) posés sur une moquette de type « cuisine », aspirées par un aspirateur ménager muni d’une brosse puis récupérés dans le sac ont prouvé ce fait. Conséquence pratique : on se dispensera d’incinérer le contenu du sac de l’aspirateur pour garantir le succès de l’extermination.
Les deux entomologistes (de l’université de l’État de l’Ohio – États-Unis), très surpris du résultat, pensent que la mort survient par déshydratation, la cuticule des insectes étant percée au passage.  Ils ont bien vérifié que le séjour dans le sac, comme l’exposition à un courant d’air, ne sont pas mortels ; mais n’ont pas refait la manip avec un autre modèle équipé d’un autre embout…
Et, surtout, d’avoir pratiqué l’autopsie des puces crevées, ils eussent été bien inspirés !
D’après « Fleas' journey into vacuum is a one-way trip », ScienceBlog d’après un communiqué de presse de l’OSU, lu le 17 décembre 2007 à www.scienceblog.com
Article source : Hink W.F., Needham G.R., 2007. Vacuuming is lethal to all postembryonic life stages of the cat flea, Ctenocephalides felis. Ent. exper. appl., 125(2), 221-222.

À (re)lire : Captures et collections : Aspirateurs (par Alain Fraval), Insectes n°124, et Les puces du chien et du chat (par Michel Franc), Insectes n°143, 

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11 décembre 2007

Surprises en réserve
La réserve forestière d’Atewa, au Ghana, a été créée en 1926 sur 15 000 ha environ. C’est un château d’eau alimentant 3 rivières très importantes. En juin 2006, une expédition de 22 scientifiques l’a explorée et a trouvé une forêt étonnamment peu perturbée abritant une faune exceptionnellement riche. Leurs trouvailles viennent d’être publiées.
Les entomologistes mettent en avant la découverte de 8 espèces de sauterelles nouvelles pour la science, dont Tetraconcha sp. n. (Orth. Tettigoniidé), et la rencontre de 17 espèces rares de Lépidoptères, dont le géant Papilio antimachus (Papilionidé) et le très menacé Mylothris atewa (Piéridé).
À signaler également la découverte d’un Ricinule (ou Podogone) – un ordre d’Arachnides ne comptant que 58 espèces, vivant dans l’humus, et caractérisé par leur cuculus, sorte de petit couvercle recouvrant les chélicères – du genre Ricinoides.
Ces découvertes renforcent l’urgence de faire de cette forêt un parc national avec une zone tampon, mieux protégé contre les coupes clandestines et la chasse à la viande de brousse.
D’après « Incredible Batch of Rare and New Species Discovered », LiveScience, lu le 7 décembre 2007 à www.livescience.com
Photo de Tetraconcha sp. n.  
Photo de Ricinoides sp. n.

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7 décembre  2007

À voir sur Internet : 

Le cafard zombifié (voir ci-dessous) en vidéo.

Le granulé est l’avenir de l’insecte

La Cabane aux asticots – c’est le surnom d’un centre d’élevage d’insectes à l’université du Mississipi (États-Unis) tourne à plein régime. À l’origine (en 1960), il s’agissait de produire en masse (jusqu’à 10 millions d’adultes par semaine) du Charançon américain de la capsule (Anthonomus grandis, Col Curculionidé – le détesté et chanté Boll Weevil) pour des lâchers de « mâles stériles » (lutte autocide). Toujours soutenu par le ministère états-unien de l’Agriculture, l’insectarium, de plus en plus automatisé, a élevé divers insectes ravageurs (notamment des noctuelles) pour la recherche, l’industrie phytosanitaire et l’enseignement.
Son savoir-faire est parvenu aux oreilles de Neptune. Cette entreprise d’aquaculture de Boca-Raton (Floride) cherche un substitut aux farines de poisson, source de protéines qui se tarit. Son directeur passe un coup de fil : voilà ses poissons au régime entomophage, sous forme de granulés d’Ento-Protéin ™. Quatre espèces d’insectes, dont l’élevage est rentable, ont été sélectionnées - lesquelles ? Secret industriel. Des gourmets professionnels ont vérifié que cet aliment nouveau ne donne pas un goût bizarre à la chair : ils ont même constaté – et c’est un avantage commercial – que les filets ont « un peu moins le goût de poisson ».
Pour l’avenir, le provendier envisage d’installer des insectariums à proximité des fermes aquacoles partout dans le monde et d’y multiplier, éventuellement, des insectes autochtones.
D’après, notamment, « Producers may put fish on insect diet », par Bob Ratliff, MSU Ag Communications, lu le 5 décembre 2007 à //msucares.com/news
NDLR : presque la moitié du poisson consommé dans le monde est issu de l’aquaculture.

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2 décembre 2007

À noter :

XIVe Journées internationales de l’insecte de Perpignan organisées par l’Association roussillonnaise d’entomologie les 8 et 9 mars 2008
Tél. 06 08 24 94 27 ; sur Internet à //r.a.r.e.free.fr/

Cafard zombifié

Une guêpe tropicale (Pacifique, Inde, Afrique), Ampulex compressa (Hym. Sphécidé) nourrit sa progéniture avec des blattes (Periplaneta spp., Dictyoptères) qu’elle persuade de la suivre jusqu’à son terrier. Pour ce faire, elle lui administre une première piqûre, dans le thorax, qui la paralyse brièvement ; puis une seconde piqûre dans le cerveau, précisément. La batte devient définitivement léthargique, inerte ; mais saisie par une antenne, elle suit la guêpe en marchant sur ses 6 pattes. Jusqu’au fond du terrier où, de nouveau immobile, elle reçoit un œuf, d’où éclora une larve de guêpe qui la dévorera vivante, petit à petit.
Frederic Libersat et ses collaborateurs, à l’université Ben-Gourion du Néguev (Israël) viennent d’identifier comment le venin de la guêpe transforme la blatte en zombi : en bloquant l’octopamine, un neurotransmetteur (qui agit dans le système nerveux central) indispensable à la réalisation de mouvements coordonnés – comme la marche. Preuves expérimentales : une blatte zombie se voit dézombifiée par l’injection d’une substance qui débloque les récepteurs de l’octopamine et pour zombifier une blatte, il suffit de lui administrer un bloqueur d’octopamine : elle se comporte alors exactement comme l’esclave de la guêpe.
D’après « How to make a zombie cockroach », par Michael Hopkin, Nature, lu le 29 novembre 2007 à www.nature.com/news/
PS : originaire des Philippines, Ampulex compressa a été introduite à Hawaï en 1931 comme agent de lutte biologique contre les grillons et la courtilière.

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22 novembre 2007

À lire sur Internet : 

Mortel plongeon., par C.D. Sciences et Avenir.com, 22 novembre 2007.
" Grâce à des caméras très rapides, deux chercheurs du CNRS ont filmé des mouches et des fourmis se noyant dans la salive visqueuse de la plante Nepenthes rafflesiana ".

L'étude des termites pourrait permettre d'améliorer le rendement des agrocarburants, par Christiane Galus. Le Monde, 22 novembre 2007.
Des carburants à partir de bois, grâce à des enzymes produits par des bactéries de la panse rectale de termites ?
Sur le même sujet, par Cécile Dumas, sur Sciences et Avenir.com

Les OGM du futur cibleront le génome des insectes. Le Monde, 21 novembre 2007.
Des "OGM, décrits dans deux articles publiés par la revue Nature Biotechnology, le 4 novembre, mettent à profit l'interférence ARN, un mécanisme dont la découverte a valu, en 2006, le prix Nobel de médecine aux Américains Andrew Fire et Craig Mello."
Helicoverpa armigera  /   Diabrotica virgifera

Bébête show à Hollywood, par Lee Gomes (The Wall Street Journal). Article de 2001 republié par Courrier international.
" Aucun insecte n'a souffert lors du tournage de ce film."

Champignon vénéneux

Réussie par R. St. Leger (université de Maryland, États-Unis) et Chengshu Wang (académie des Sciences chinoise), la greffe d’un gène du scorpion jaune nord-africain Androctonus australis sur le champignon entomopathogène Metarhizium anisopliae décuple l’efficacité de cet agent de lutte biologique. En plus, ajouté également par génie génétique, un « commutateur » fait que le venin n’est produit que dans l’hémolymphe d’un insecte.
Deux cibles sont particulièrement visées :
-    les moustiques vecteurs, tués trop lentement jusque-là par le champignon conditionné en plaquettes à accrocher dans les habitations – la transmission de pathogènes est seulement réduite ;
-    le Scolyte des cerises du caféier, Hypothenemus hampei (Col. Scolytidé), originaire d’Afrique et désormais répandu partout dans le Monde – c’est le pire ravageur en caféières et ni la lutte chimique (endosulfan), ni la lutte biologique (au moyen de, par exemple, Cephalonomia stephanoderis [Hym. Béthylidé] ou de champignons) n’en viennent à bout dans des conditions acceptables.   
D’après « Scorpion Toxin Makes Fungus Deadly to Insect Pests », lu le 12 novembre 2007 à www.physorg.com

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15 novembre 2007

À lire sur Internet : 

Des mini-robots prennent le pouvoir chez les cafards, par  Stéphane Foucart. Le Monde, 15 novembre 2007

Nos abeilles sont toujours en dangerBelga, 15 novembre 2007.
Plusieurs virus mortels pour l'Abeille domestique ont été identifiés dans les ruchers belges.

Chikungunya : un virus mutant à la Réunion, par Martine Perez. Le Figaro, 15 novembre 2007.
" Selon l’Institut Pasteur, l’épidémie ayant touché plus de 250 000 personnes en 2006 à l’île de la Réunion aurait été provoquée par un virus muté ayant un fort tropisme pour le moustique vecteur."

Coca-Cola, c'est aussi ça... par John Vidal, The Guardian, repris dans le Courrier international du 10 nov. 2007.
À (re)lire, sur exactement le même sujet de l'emploi du coca-cola comme insecticide, "Lutte sucrée", Épingle de 2005.

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9 novembre 2007

À lire sur Internet : 

Inquiétude autour du sort des bourdons. La Tribune, 9 novembre 2007.

À noter :

Insectes médecins.  Conférence d'Elisabeth Motte-Florac, dans le cadre des rendez-vous scientifiques du CNRS,  mercredi 21 novembre 2007 à 16h30 à Montpellier. Signalé par Tela Botanica.

Cafardeaux spatiaux

Nadezhda (« espoir ») a engendré les premières créatures conçues dans l’espace. Cette blatte cosmonaute, passagère de Photon-M, venait d’atterrir et de retrouver ses éleveurs à la station de Voronezh (Russie centrale). Les 33 cafardeaux trottent et boulottent normalement. Ils se sont toutefois mélanisés plus vite que leurs congénères-témoins rampants – premier effet constaté de la microgravité expérimentée par maman.
On attend des nouvelles des vers à soie embarqués au stade nymphal.
D’après « ‘Hope’ the Russian cockroach gives birth to first space babies », Novosti, 23 octobre 2007, lu à //en.rian.ru/science/
À (re)lire, ci-dessous “Proton et Photon”.

Vaincre la résistance

Les toxines de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) sont largement employées en défense des cultures, appliquées directement ou produites par des plantes génétiquement modifiées (PGM). Exposées régulièrement ou de façon continue (cas des PGM) à la substance létale, les populations d’insectes phytophages y deviennent résistantes, en principe.
Deux cas de résistance au Bt sont avérés : il s’agit de populations de la Teigne des crucifères (Plutella xylostella, Lép. Yponomeutidé) et de la Fausse Arpenteuse du chou (Trichoplusia ni, Lép. Noctuidé) soumises à des traitements – de façon surprenante, aucun cas de résistance n’est (encore) apparu vis-à-vis de PGM.
Le niveau de résistance des ravageurs est de toutes façons sous étroite surveillance et l’on se préoccupe beaucoup de mettre au point des moyens de détruire les nuisibles résistants.
Dans ce but, un « super Bt » est à l’étude (travaux de Mario Soberón et Alejandra Bravo, National Autonomous University of Mexico). Le Bt naturel doit se lier à des récepteurs particuliers de l’intestin moyen (après quoi il provoque des trous dans les membranes cellulaires) et la résitance survient par modification de ces récepteurs. En modifiant la molécule de toxine de Bt, on obtient un « Bt » qui agit sans avoir besoin de se lier.
Quid de sa spécificité, de sa toxicité pour les autres animaux ? De très prudentes épreuves sont nécessaires.
Dans le même but, on dispose déjà de PGM exprimant deux toxines de Bt se liant à deux récepteurs différents – ce qui devrait réduire la probabilité d’apparition d’individus résistants. Et l’on expérimente une toxine (à faire produire par la plante) d’une toute autre origine : un complexe protéique tiré d’une bactérie du tube digestif d’un nématode (Photorhabdus).
D’après « Modified toxin helps crops kill resistant insects », par Heidi Ledford, Nature (doi:10.1038/news.2007.211), 1er novembre 2007.

Le papillon et la chenillette

Soit à aller récupérer (ou faire exploser) une bombe instable en terrain ennemi, avec un petit véhicule tout-terrain. À défaut de volontaire, c’est un animal qui le conduira, particulièrement qualifié pour ce genre de mission par son odorat extraordinaire et sa capacité de reconnaître les obstacles. Mais rat, chien ou singe dressés suscitent l’empathie et coûtent cher.
C’est donc un sphinx qui s’y collera. Il sera collé à l'avant de la chenillette et relié à l’ordinateur embarqué par des fils branchés sur ses ganglions. Avec un Sphinx du tabac (Manduca sexta, Lép. Sphingidé), on dispose surtout d’un récepteur olfactif très puissant couplé à un système d’orientation et de navigation qu’il suffit de savoir exploiter. L’individu coûte 3 € (bien moins que le meilleur marché des détecteurs) à l’insectarium de l’université de l’Arizona, où Charles Higgins Jr et Timothy Melano développent ce procédé. Selon leur dires, il est difficile de réussir l’opération microchirurgicale indispensable ; mais jeter à la poubelle un sphinx raté (ou se révélant malhabile) ne pose aucun problème.
D’après, entre autres, « Simple moth might command robot », par Dan Sorenson, Arizona Daily Star, lu le 5 novembre 2007 à  www.azstarnet.com
PS 1 : Robo-moth (c’est le nom de l’engin) pourrait servir aussi à guider un fauteuil roulant d’infirme.
PS 2 : à l’OPIE, on peut se procurer actuellement 6 chrysalides de Sphinx du peuplier (Laothoe populi) pour 15 €. Il faut être adhérent et n’avoir aucune mauvaise intention.
Photo de la chimère

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5 novembre  2007

À lire sur Internet : 

L’ivresse de la mouche, par J.I., Sciences et Avenir.com, 31 octobre 2007
"La découverte de gènes associés à la sensibilité à l’alcool chez la drosophile (Drosophila melanogaster) pose les bases de la recherche sur les bases génétiques de l’alcoolisme chez l’Homme."

Invasion par les coccinelles asiatiques, INRA, 30 octobre 2007
Comment la coccinelle asiatique [Harmonia axyridis] est-elle arrivée en Europe ? Pourquoi pullule-t-elle en ce moment ? Quelles sont les routes de l’invasion ? Comment s’en débarrasser ? Trois chercheurs* de l’Inra de Montpellier et de Sophia-Antipolis répondent à nos questions… 

À noter :

Conférence : Eloge des insectes. Mardi 13 novembre à 20h30, au Radiant de Caluire (par Bernard Pintureau, Guy Rodet et Bernard Mauchamp).

Nous les terriens,  de Fabrice Bartheau, du 3 décembre 2007 au 3 mars 2008, Musée d'histoire naturelle Gabriel-Foucher, Les Rives d’Auron, 18000 Bourges.
"Sous leurs airs d'Aliens sortis tout droit de films fantastiques, ce ne sont pourtant que des animaux vivant discrètement autour de nous.
Originalement mises en valeur par le fort grossissement sous un éclairage ciselant leur structure, leurs multiples formes nous donnent un aperçu de la biodiversité.
Conçue comme une galerie de portraits, cette série photographique présente les insectes sous des attitudes sévères, parfois inquiétantes mais toujours fascinantes. "

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30 octobre 2007

À noter :

La galerie Rue des Artistes présente l'exposition Insectes du 9 novembre au 1er décembre 2007 : " travaux d’artistes dont ce thème aura inspiré les interprétations les plus larges et poétiques possibles ". 

À lire sur Internet : 

Des vers, artistes complices de David Roux-Fouillet, par Philippe Mathonnet . Le Temps, 30 octobre 2007.
Vers à soie, chenilles processionnaires, tiques, moustiques... transformés en oeuvres d'art : une vingtaine de sculptures et installations et deux vidéos, présentées à la Maison Visinand (à Montreux) jusqu'u 16 décembre.

Sa majesté des mouches.  Le Devoir, 27 octobre 2007.
L'impact des changements climatiques sur les muscidés à l'étude par l'entomologiste Jade Savage, au Québec.

Deux maïs transgéniques mis en cause au sein de la Commission européenne. Le Monde, 26 octobre 2007.  
Stavros Dimas, le commissaire européen à l'environnement, veut que la Commission n'autorise pas deux maïs génétiquement modifiés, appelés Bt 11 (Syngenta) et 1507 (Pioneer), tolérants à la Pyrale du maïs, Ostrinia  nubilalis (Lép. Pyralidé).

Entomomachie

Ambiance combat de boxe, spots, caméra suspendue aux cintres, supporteurs agglutinés autour de l’estrade, d’autres devant un écran géant. Nous sommes au XXe Tournoi de combats de grillons de Pékin (Chine), organisé – pas du tout clandestinement - à l’occasion de la Semaine dorée d’octobre. Personnage remarquable : Kon Jinbao, éleveur. Sa production annuelle, 10 000 têtes. Les prix ? Gratuit dans la nature et moins de 0,5 € chez un paysan (la capitale du grillon est désormais Ningyang, province de Shandong). Mais un champion vaut jusqu’à 2 000 €.
Les concurrents (il n’y a que des messieurs) sont gardés 3 jours, hors de portée de leur propriétaire, chacun dans une petite jarre, avec une compagne, nourris tous pareil. Il y a 3 catégories : poids léger, moyen et lourd. Le combat est en 3 reprises ; gagne le grillon qui reste, perd celui qui se sauve. Rares sont les épanchements d’hémolymphe.
Les paris sont prohibés, mais ça mise gros. C’est un sport propre : il n’y a pas de dopage - ou alors très rarement…
D’après « Enter the (fighting) cricket », par Bill Schiller, The Star, 27 octobre 2007, à www.thestar.com
À (re)lire : « Les grillons », par G. et J. Cousteaux, Insectes n°129.
À (re)voir : une courte vidéo de combat (accompagnant un article en anglais).

PS : L’OPIE élève et vend, d’habitude, des grillons. Actuellement, il n’y en a plus. Une pénurie sans rapport, je pense, avec la forte demande sur les marchés chinois.

Recyclage (à l’œil)

L’Hélicone, Heliconius erato, Nymphalidé néotropical  doit le très beau rouge qui décore ses ailes (sur fond noir) au gène des yeux rouges (mutation bien connue  chez la Drosophile, fait les yeux rouges). Au cours de l’évolution, il aurait ainsi, recyclant le "colorant" existant pour l'œil,  « économisé » la création d’un nouveau gène pour améliorer sa parure aposématique. Une découverte de Bob Reed (université de Californie).
Autre résultat de l’évolution, dans chaque région, le Petit Facteur (son nom américain) exhibe sur ses ailes des motifs qui le font ressembler aux papillons toxiques locaux…
Par ailleurs, il est un des rares grands papillons à se nourrir de pollen – ce qui lui confère une longévité exceptionnelle (plusieurs mois). Les imagos se perchent en groupe durant la journée, regagnant leur dortoir (toujours le même) chaque soir.
La chenille vit aux dépens d’une passiflore.
D’après une brève de Scienceticker, lue le 26 octobre 2007 à www.scienceticker.info

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22 octobre 2007

Papillon cherche parrain

Qui n’a pas eu envie de choisir le nom scientifique d’une espèce d’insecte tout juste découverte ? Pour vous qui avez noté quelques binoms « latins » au cas où, voici l’occasion du siècle – une très belle occasion car, pour une fois, il ne s’agit pas d’une variante indiscernable d’une teigne microscopique ni de quelque insignifiant thrips mais d’un beau et grand papillon orange. De la famille des Brassolidés (Nymphalidés), du groupe des Opsiphanes, il vient d’être découvert dans le désert de Sonora (Mexique).
Proche de lui, on connaît (trop bien) O. tamarindi sous le nom commun de Chenille verte du bananier plantain, un redoutable défoliateur.
Mais foin de cette digression agricole, comment fait-on pour profiter de cette aubaine (avant le 2 novembre 2007) ? Il suffit d’aller sur le site iGAVEL  et de faire une offre. Eh oui, ce n’est pas gratuit : l’université de Floride a en effet mis aux enchères le nom (uniquement le nom, c’est bien précisé) de ce papillon nouveau pour la science ; la somme recueillie servira aux recherches sur les Lépidoptères du Mexique et à leur protection.
D’après « UF to auction naming rights for new butterfly species online », Science Centric, lu le 19 octobre 2007 à www.sciencecentric.com
NB 1: pour vous éviter de perdre du temps avec des recherches, sachez que admajoremgloriamopii est un joli nom, pas encore attribué.
NB 2 : pour vous éviter de perdre du temps avec des surenchères un peu trop faibles, sachez qu’en 2005, le nom d’une nouvelle espèce de singe (de Bolivie) a été adjugé pour 450 000 €.
Photo du papillon sans nom 

Cœur de mouche…

… bat à l’envers
La mouche, comme tous les insectes, possède un vaisseau dorsal (impair) percé d’ostioles (pairs), qui fait circuler l’hémolymphe (sans rôle respiratoire, qui baigne tous les organes) de l’arrière vers l’avant du corps. Elle respire par des trachées qui conduisent l’air des stigmates jusqu’aux tissus.
La mouche, comme (entre autres) d’autres insectes bon voiliers, possède des sacs aériens, formés par des anastomoses de trachées, qui ont plusieurs rôles : tampon, équilibre en vol et pompe à air – actionnée par des mouvements de l’abdomen, notamment (c’est bien visible chez les syrphes, par exemple). Chez les drosophiles, vu leur petite taille, on admettait jusque-là que la diffusion air vicié/air frais est passive.
Ce qui suit n’est pas dans les bouquins. Les sacs ariens thoraciques sont périodiquement dilatés par une diminution du volume de l’hémolymphe, entraînée par les mouvements du vaisseau dorsal, qui fonctionne à l’envers. Après avoir mis en évidence le phénomène de l’inversion de sens des « battements du cœur » de la Mouche bleue (à viande) Calliphora vicina (Dip. Calliphoridé), Luz Wasserthal (université d’Erlangen, Allemagne) a examiné, grâce à un système d’imagerie à infrarouges, la Mouche du vinaigre (beaucoup plus petite).
Et mis en évidence que Drosophila melanogaster a aussi le cœur qui bat périodiquement à l’envers. Restait à comprendre comment cela est possible. Armé de microscopes optique et électronique, L. Wasserthal a découvert l’existence d’une 5e paire d’ostioles, située en avant des autres, et d’un orifice à l’extrémité postérieure. Passées inaperçues de générations d’anatomistes (mais elles sont bien cachées sous des muscles et du corps gras), ces ouvertures permettent le flux inversé d’hémolymphe.
Si tout ceci est confirmé, on a là quelque chose comme la découverte d’un 3e œil, dixit Tom Miller (université de Californie). Cette avancée dans un domaine (anatomophysiologie) et sur une espèce (la droso) où l’on pensait tout savoir est effectivement tout à fait étonnante. 
D’après « New heart anatomy for fruit flies - Findings may help explain reverse heartbeats in Drosophila », par Kerry Grens, The Scientist, lu le 22 octobre 2007 à www.the-scientist.com/

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17 octobre 2007

À voir sur Internet : 

Une brève vidéo d'un combat de grillons (en Chine). CBN.com

L'Inventaire de palynologie et de botanique agricole est un
outil pour non spécialistes, mis au point et en ligne par l'équipe d'Entomologie du Magneraud (INRA). La base de données, aisément consultable, comporte :  - Les références de systématique des plantes rencontrées sur le site, leurs éventuelles propriétés mellifères et les pollinisateurs rencontrés ; -  Un registre de photos de ces plantes ainsi que des photos de pollen de ces même plantes ; - Des relevés d'observation de ces plantes lors de parcours réguliers sur le site .


Entomologie conjugale

Charles et Lois O'Brien, se sont rencontrés en 1958 dans une chaire d’entomologie (université de l’Arizona). Ils possèdent  chez eux, à Green Valley (un lotissement pour vieux en Arizona, États-Unis) 1 200 grands tiroirs vitrés sur le dessus. Dedans, 1 250 000 spécimens de Coléoptères (c’est la collection de Charles) et de Fulgoroidea (celle de Lois), pesant (ensemble) 11 000 livres (5 tonnes).
Charles a chassé le coléo sur toute la Planète, souvent lors d’expéditions loin de tout. Un jour, raconte-t-il, il a été à deux doigts d’être épinglé sur une lance. Les gens l’avaient pris pour un officiel à la recherche des voleurs de 3 cochons. Le chef de ses porteurs l’a sauvé en déployant un drapeau états-unien et en criant « American ! American ! ».
D’après « Couple amass collection with 1.25M insects », par Ellen Sussman, Wick News Service, lu le 13 octobre 2007 à www.svherald.com.
Photo du couple
NB : le webmestre, l’OPIE, son hébergeur (l’INRA) déclinent toute responsabilité en cas d’issue désagréable, voire fatale, d’une quelconque tentative de refaire où que ce soit lors d’une collecte d’insectes le coup du drapeau – particulièrement ce drapeau. Ça s’est passé au fin fond des îles Salomon, en 1960.

Entrave chimique

Les pucerons d’une colonie exploitée par des fourmis sont tout à fait tranquilles et restent là. On sait que, parfois, leurs gardiennes leur coupent les ailes, si jamais ils en ont car les fourmis sécrètent une kairomone volatile qui a pour effet d’empêcher l’apparition de formes ailées.
Mais, on (Thomas Olivier et ses collaborateurs de l’Imperial College de Londres) vient de le découvrir, il existe une autre façon de dominer les bêtes à miellat et c’est une méthode de coercition très douce. À partir de glandes situées sur leurs pattes, les fourmis déposent sur le végétal une substance chimique – déjà connue comme marqueur de territoire - qui ralentit les pucerons. Une kairomone « de freinage » ou « de traînage de tarses ».
Les  expériences se sont déroulées sous l’œil d’une caméra vidéo. En piste, des individus de Lasius niger (Hym. Formicidé) et du Puceron noir de la fève, Aphis fabae (Hém. Aphididé). Sur un papier filtre – comme sur une feuille morte - les pucerons qui n’en espèrent aucun repas se hâtent d’en gagner les bords. Sur le même substrat piétiné préalablement par des fourmis, ils avancent bien plus lentement. Ceci que des fourmis soient à proximité ou non.
D’après « Ameisen knechten Blattläuse mit Chemie », Spiegel Online, lu le10 octobre 2007 à www.spiegel.de.

Faux fourmiliers

Langue gluante et régime alimentaire à base de fourmis (et/ou de termites) caractérisent les fourmiliers – on l’a vu illustré dans le dernier Insectes . Certains oiseaux, dits « fourmiliers », dépendent de fourmis pour leur alimentation mais n’en mangent aucune, sauf par accident.
Ce sont des Thamnophilidés (comme les bataras, fourmiliers ou myrmidons) et des Fumariidés (comme les queue-grise) forestiers sud-américains. Ils patrouillent au sol en quête de petits animaux, dont des insectes.
Comme l’a confirmé et précisé l’ornithologue Robb Brumfield (de l’université de Louisiane) à l’issue d’une toute récente au Panama, ces oiseaux sont associés aux fourmis légionnaires occasionnellement, régulièrement ou obligatoirement, selon l’espèce. Dans ce dernier cas, l’association – une sorte de commensalisme – dure depuis 6 millions d’années (résultat d’une étude de phylogénie moléculaire), avec le même partenaire, Eciton burchelli (Hym. Formicidé) .
Les oiseaux accompagnent les colonnes impressionnantes et très voraces (il ne reste aucune vie animale après leur passage) de cette Fourmi légionnaire d’Amérique, happant sans en laissant un seul en réchapper les insectes (sauterelles, criquets…) et araignées qui ont été effarouchés et ont tenté de fuir.
À la façon des hérons gardeboeufs qui profitent des grands herbivores.
D’après « LSU Professor Studies Army-Ant-Following Birds», LSU News, lu le 15 octobre 2007 à ://appl003.lsu.edu/


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10 octobre 2007

À lire sur Internet :  

Les abeilles font fuir les éléphants, par C.D., Sciences et Avenir.com, 9 octobre 2007.
À (re)lire : « Lutte bio », Le Courrier de l’environnement de l’INRA n°47 (2002).

Piège d’ambre pour animaux aquatiques, par Jean-Luc Goudet. Futura-Sciences, 9 octobre 2007.

Art trop pode

Papillons de jour et de nuit, coléos, araignées, mouches, abeilles, sauterelles – et même des blattes souffleuses de Madagascar – créent, avec leurs petites pattes, des tableaux que Steven Kutcher, un Californien septuagénaire, expose en tant qu’œuvres d’art. En expliquant qu’il prépare, d’une part, une toile -en l’enduisant d’un fond humide- et, d’autre part, un insecte -en lui enduisant les tarses de peinture(s) - ; puis qu’il fait marcher le second sur la première en le réorientant autant que besoin.
D’après « The Artist Who Paints With Bugs “, Splutch, octobre 2007.
Photos et vidéo (en anglais)

PS : on a lu (on relira)
Arsticot ou Astico’art ? ci-dessous. Et l'on se souvient, à propos d'animaux peintres de Boronali et de Congo.

Mules

Farcis à la cocaïne (3 g chacun), une centaine de longicornes péruviens – déclarés insectes morts – ont été pris à l’aéroport d’Amsterdam, en juillet 2007. Vus au scanner, ils avaient une drôle d’allure. Effectivement, leur abdomen était incisé (dorsalement !) et agrafé (maladroitement !). Une faute entomologique qui aura fait perdre aux trafiquants 8 000 €.
D’après, notamment, « Bugs betray cocaine smugglers », The Times, lu le 5 octobre 2007 à www.timesonline.co.uk

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6 octobre 2007

À lire sur Internet :    

Les coccinelles asiatiques à la conquête de la France. AFP, 6 octobre 2007.
à (re)lire : "La Coccinelle asiatique Harmonia axyridis", Insectes n°135, 2005.

 Postes Canada : Des timbres qui ne manqueront pas de piquer votre curiosité. Corus Nouvelles, 5 octobre 2007.
5 insectes.

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4 octobre 2007

À lire sur Internet :            

Chaleur, odeur et pollinisation, Par Cécile Dumas, Nouvelobs.com, 4 octobre 2007.
Cycadothrips chadwicki (Thysanoptère Aeolothripidé  / Macrozamia lucida.(cycade).

L´attaque massive de la chenille des prairies
. Le Journal du Pays Basque, 4 octobre 2007.
"La chambre d’agriculture alerte les agriculteurs du risque d’une attaque d’envergure de la Cirphis, comme en 2001."
Noctuelle ponctuée, Mythimna (=Pseudaletia) unipuncta, Lép. Noctuidé. Fiche HYPPZ.

S'inspirer des plantes carnivores pour se débarrasser des cafards
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BE Allemagne, 355, 3 octobre 2007.    

Comment les [punaises hématophages] localisent-elles leurs cibles ? Techno-science, 2 octobre 2007.

Charançonnage

Cela se passe en Australie, en Nouvelles Galles du Sud. La luzerne, irriguée 
par goutte à goutte, jaunit et sèche par plaques. Effectivement, les goutteurs sont taris. La cause se dévoile en creusant : les tuyaux d’arrivée d’eau – enterrés de 30 à 40 cm - sont percés de trous de 1 à 2 mm de diamètre.
Premiers suspects : le ver blanc Heteronychus arator (« African black beetle », Col. Scarabéidé); les grillons, les souris et le fabriquant.
Ceux-ci sont vite disculpés, on attrape le coupable : il se nomme Naupactus (Graphognathus) leucoloma – alias Squamodontus hamoni -  mais est mieux connu localement comme le Whitefrinnged beetle. C’est un charançon (Col. Curculionidé) très polyphage originaire d’Amérique du Sud, qui sévit également dans le Sud des États-Unis. Ce sont les larves (13 x 4 mm), rhizophages, qui provoquent les gros dégâts. L’espèce est univoltine.
La preuve a été apportée par Adrian Nicholas, entomologiste au Department of Primary Industries de la province : placées dans un petit terrarium transparent avec de la terre, des rondelles de carotte et des bout de tuyau, sous les bonnes conditions de température et d’hygrométrie – qu’il a fallu trouver -, les larves s’activent et se précipitent sur les tronçons de polyéthylène pour y planter leurs mandibules.

D’après, notamment, « Grub's passion for plastic causes water loss », lu le 26 septembre 2007 à www.eurekalert.org
PS : les deux ravageurs cités sont des envahisseurs qui n'ont pas (encore...) pris patte en Europe.

Carpo bio

Traité génération après génération par un baculovirus (granulose) par les arboriculteurs bio de Rhénanie-Palatinat (Allemagne), le Carpocapse des pomme et des poires, Cydia pomonella (Lép. Tortricidé) est devenu tolérant à l’agent de lutte biologique. Il faut des doses100 000 fois supérieures pour venir à bout des individus les plus résistants, porteur d’un gène sur le chromosome sexuel Z. Et si l’on augmente la dose, la résistance augmentera…

D’après « Pests Thrive in Organic Apples », par Jeanna Bryner, LiveScience, lu le 2 octobre 2007 à www.livescience.com
Fiche HYPPZ du « carpo » 
"Carpovirusine" est le nom commercial de la préparation de ce virus.

Mouche du cheval et fièvre du pélican

Dans la réserve de Medicine Lake (Montana, États-Unis), la Fièvre du Nil Occidental avait tué, outre 4 habitants, 70 chevaux et un bon millier de poussins de Pélican d’Amérique. C’était en 2003. Cette année, Pelechanus erythrorhynchus est de nouveau victime en nombre (des centaines de cas) de ce virus, transmis en principe par des moustiques (Insectes n° 146, p. 13).
Or il n’y a que fort peu de moustiques ; ce sont les Mallophages qui pullulent mais ces « poux d’oiseau » qui grattent la peau de l’oisillon pour sucer le sang qui sourd ne peuvent jouer qu’un rôle accessoire dans la propagation de la maladie.
À la surprise générale, le vecteur est la Mouche charbonneuse, Stomoxys calcitrans (Dip. Muscidé), vouée – comme c’est écrit dans Insectes n°146, p. 36 – à piquer les chevaux. C’est la première fois qu’on l’observe ponctionner le sang des oiseaux.
Travail de Greg Johnson, à l’université du Montana.

D’après « Researchers investigate new suspect in West Nile deaths of pelicans », lu le 1er octobre 2007 à www.brightsurf.com/

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28 septembre 2007

À lire sur Internet :

En Croatie, l’abeille va butiner le TNT, par Laurent Rouy. Libération,
28 septembre 2007
"Un chercheur tente de dresser les insectes à débusquer les mines encore enterrées."
A (re)lire :  "L'Abeille policière", Épingle du 4 décembre 2006.

Importations chinoises

En Chine, chaque année, 10,7 millions d’hectares de forêts sont ravagés par des insectes. Ceux-ci se répartissent entre 292 espèces, dont 32 sont d’origine étrangères. Parmi elles, 16 sont apparues au cours des 28 dernières années.
Le pire de ces envahisseurs, le « Papillon blanc états-unien » est arrivé en 1970 : c’est l’écaille fileuse, Hyphantria cunea (Lép. Arctiidé), espèce nord-américaine (arrivée en France, en Aquitaine, en 1975) ennemie des arbres fruitiers et des feuillus. Pour le combattre, on lâche 5 millions d’individus du chalcidien parasitoïde des chrysalides Chouioia cunea (Hym. Eulophidé) : un moyen de lutte biologique jugé efficace, quoique lent à agir, mais beaucoup moins nocif à l’environnement que les insecticides.
D’après « Les insectes exotiques coûtent 56 milliards de yuans par an à la sylviculture chinoise », Le Quotidien du peuple, lu le 24 septembre 2007 à //french.peopledaily.com.cn/

Vol low cost

Z. Jane Wang et David Russel, de l’université Cornell (États-unis) viennent de percer le secret du vol économique. Enregistrés par des caméras à haute fréquence d’images, les imagos de libellules se sont révélés user de deux techniques. Pour décoller ou prendre rapdement de l’altitude, ils font battre leur 2 paires d’ailes de façon synchronisée. En revanche, lorsque ces prédateurs planent pour se maintenir en l’air, leurs ailes postérieures battent au même rythme que les antérieurs mais avec un temps de retard, et économisent ainsi de l’énergie.
D’après « Solving A Dragonfly Flight Mystery », communiqué American Physical Society, lu le 27 septembre 2007 à www.sciencedaily.com/
PS : cette découverte ne devrait pas laisser sans réaction le fabriquant de la libellule artificielle télécommandée I-Tek (voir notre banc d’essai dans Insectes n°146, p. 40)

Nanotuber les mouches

Quel animal vivant entier, succédant à des tissus de lapin, s’est vu obligé d’ingérer des nanotubes de carbone ?
Rappelons qu’il s’agit de formes de structure cristalline du carbone, proches des fullérènes, découvertes en 1991 (par Sumio Iijiwa) ; que ce sont les premiers matériaux industriels créés par les nanotechnologies, que leur petite taille et leurs cycles benzéniques polymérisés les rendent capables de s’insérer dans les cycles d’ADN, avec le risque de déclencher des cancers. D’aucuns militent pour l’interdiction des nanotechnologies et de leurs produits.
Ceci dit, la réponse est  Drosophila melanogaster – on pouvait s’en douter.
Des asticots de la Mouche du vinaigre gavés de milieu assaisonné aux nanotubes ont grandi, grossi, mué, se sont empupés et ont émergé exactement comme les témoins, donnant des imagos parfaits. Ceux-ci, éclairés par un rayon laser infrarouge et observés au travers d’un microscope ad hoc, ont révélé qu’ils avaient incorporé des nanotubes (repérés par leur fluorescence), présents essentiellement dans le vaisseau dorsal. En petit nombre. En effet, sur 100 millions, 1 seul traverse la paroi de l’intestin moyen et passe dans la cavité générale.
Travaux de Bruce Weisman et Katleen Beckingham, Rice University (Houston, Texas, États-Unis).
D’après « First look at nanotubes inside living animals », lu le 25 septembre 2007 à www.scienceblog.com/

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22 septembre 2007

À noter :

Le salon Insectopia  se déroulera les 17 et 18 novembre à Leffrinckoucke près de Dunkerque.
Tél. : 03 28 69 62 18. Courriel : office-tourisme-leffrinckoucke@wanadoo.fr

Quand les punaises se la jouent queer,  par Yaroslav Pigenet. 20minutes.fr  22 septembre 2007
À propos de l’insémination traumatique chez Afrocimex constrictus (Hém. Cimicidé), parasite hématophage de chauves-souris.

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18 septembre 2007

À lire sur Internet :

Des abeilles étouffeuses de frelons. Communiqué de presse du CNRS,
17 septembre 2007.
Des chercheurs du CNRS ont découvert, 
chez l'Abeille chypriote, un nouveau comportement de défense collective inconnu jusqu'ici dans le règne animal : les ouvrières étouffent leur prédateur, le Frelon oriental, en se massant sur lui et en bloquant les stigmates ainsi que les mouvements de l'abdomen nécessaires à la respiration.

Proton et Photon

Remplaçant, avec courage, leurs consœurs qui se sont écrasées le 6 septembre 2006 avec leur fusée porteuse Proton-M, les blattes passagères du bio-satellite Photon-M se portent bien, sur leur orbite. Ressortissantes de l’Institut des problèmes bio-médicaux de Russie, elles participent à l’étude des effets de la microgravité sur les organismes vivants.
Lancé le 13 septembre de Baïkonour (
Kazakstan) par une fusée Soyouz, Photon-M emporte essentiellement des expériences de l’Agence spatiale européenne, mises au point à Nordwijk (Hollande). Séjournent ainsi dans l’espace des gerbilles, des lézards, des escargots  et des Lépidoptères dont on observera la chrysalidation.
Retour sur terre le 26 septembre.
D’après, notamment, “Lizards, insects, mammals to blast into space from Baikonur”, RIA Novosty, lu le 14 septembre 2007 à //en.rian.ru/


Collète à la plage

Le très rare Collète du Nord, Colletes floralis (Hym. Colletidé), a été observé, en relative abondance, sur des plages des Hébrides (îles au nord de l’Écosse), notamment sur les Uists. Excellente nouvelle, disent les conservationnistes britanniques, qui craignaient sa disparition et redoublent d’effort pour sa protection et la surveillent de près, en tant qu’indicatrice de changements climatiques.
Cette abeille solitaire vole de mi-juin à fin août. Le mâle copule puis meurt. La femelle creuse son terrier dans le sable, à côté de ceux de congénères, d’où des agrégations de nids. La galerie peut atteindre 26 cm de profondeur – un travail remarquable pour un insecte d’1cm de long. Chaque larve est dans une cellule garnie en abondance de pain des abeilles (pollen, récolté avec les brosses des tibias postérieurs des imagos femelles, et nectar), emballée par un « sac plastique » (en lactones) sécrété par la glande de Dufour – d’où le nom commun d’abeilles à membrane des Collétidés.
L’espèce se trouve en densités très faibles, disséminée de l’Irlande (où elle a été redécouverte en 2003) à la Norvège, en bordure de prairies naturelles fleuries. On la connaît également de localisations alpines (Pyrénées, Carpathes…).
D’après « Remote Scottish islands a stronghold for one of the rarest insects in the UK”, Science Centric, lu le 13 septembre 2007 à www.sciencecentric.com


Sirènes du Mississippi

Surnommée « abeille tueuse », l’Abeille hybride d’Abeille africaine (Apis mellifera scutellata) et d’Abeilles européennes (dont  A. m. ligustica et A. m. iberiensis) poursuit sa conquête de l’Amérique. Elle vient d’arriver à la Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis), précisément dans la paroisse de Saint-ernard.
On rappellera que cet hybride a été créé
au Brésil en 1957 dans le cadre d’une expérience (réussie, d'ailleurs) d’amélioration de la production de miel en zones tropicales. Il s'est répandu vers le nord depuis. L’abeille africanisée a atteint le Texas en 1990 et s’est installée jusqu’en Californie et en Floride. Depuis 2005, on la signale en Louisiane.
Les gens sont alertés : elle est, contrairement aux idées reçues, plutôt plus petite que l’Abeille domestique habituelle mais ne tue pas tout ce qui bouge. Il faut toutefois s’en méfier, car elle est nettement plus agressive et attaque en escadrilles.
Les gens qui découvrent un nid de « killer bee » appellent les pompiers, qui se précipitent, extincteurs à feux électriques en main et sirène hurlante. Une bien regrettable pratique, ont indiqué les experts : si la mousse est efficace, le son de l’avertisseur, comme tout bruit fort, ne fait qu’énerver les abeilles et les rendre plus dangereuses. En plus d'arriver en silence, les pompiers feraient bien de se procurer des tenues spéciales.
D’après, notamment, “Fire Trucks' Sirens Bug Killer Bees, Expert Says”, CDT, lu le 17 septembre 2007 à www.wdsu.com/news/



Histoire à dormir debout

M. Clive et Mme Vicky Hames vont se coucher, et s’endorment en dépit d’un bruit - comme le vrombissement d’une guêpe. Au réveil, madame entend toujours le bruit, qui vient du lit, et soulève l’oreiller, déclenchant la fureur des guêpes (pas une, beaucoup !) qui avaient bâti leur nid entre l’oreiller et la tête du lit. Elle s’en tire avec une piqûre ; son mari est parfaitement indemne.
D’après « Oblivious couple spends the night with wasps under pillow!”, ANI, lu le 16 septembre 2007 à //in.news.yahoo.com/

Entomologie de combat : le style de la mante religieuse

 Au XVIIe siècle, alors que les Qing détrônent les Ming, Wang Lang, alias Man Shi, garde impérial né à Xixia, se retire dans un monastère à Shaolin pour se perfectionner dans les arts martiaux. Il a étudié le wushu au pied de la montagne Zu. Pourtant, il perd tous ses combats, en dépit de son application et de ses efforts.
Alors il quitte le monastère et parcourt la Chine durant 3 ans en quête de l’efficacité. Il acquiert ainsi la maîtrise de 17 boxes.  Alors il rentre. Et se fait battre, inexorablement.
Alors il s’assied dehors et… voit une mante religieuse venir à bout d’une cigale bien plus grosse qu’elle (une autre version de l’histoire indique une sauterelle). Il ramène la mante dans ses quartiers et y procède à une étude au laboratoire de son comportement de capture des proies et d’évitement de leurs réactions – autrement dit il l’agace avec une brindille et regarde bien comment elle bouge et fait avec ses pattes avant (ravisseuses).
De cette observation, il tire les premiers éléments d’un nouvel art de combat, qu’il complète, pour améliorer le jeu de jambes, avec des mouvements inspirés de ceux de singes en train de jouer.
Grâce à quoi il bat tous ses adversaires. Ceux-ci l’aident alors à perfectionner le tanglang quan, clairement posé sur ces douze principes : Zhan (entrer en contact) ; Nian (coller) ; Bang (relier) ; Tie (presser) ; Lai (s’introduire) ; Jiao (provoquer) ; Shun (progresser) ; Song (envoyer) ; Ti (soulever) ; Na (saisir) ; Feng (bloquer) ; Bi (verrouiller).
Il enseigne puis repart dans sa province natale. Par la suite, la boxe de la mante - nouvelle technique animalière de kung-fu - se divisera en deux courants : la mante religieuse souple (du nord) promue par son élève Sheng Xiao et la mante religieuse dure (du sud) par un autre de ses élèves, Lam Pok Koon. La première (ruan tanglang) comporte la Boxe de la mante religieuse des six coordinations (liu he tanglang quan) et la Boxe de la mante religieuse des huits pas (ba bu tanglang quan) tandis que la seconde (ying tanglang) a 3 variantes : la Boxe de la mante religieuse des sept étoiles (qi xing tanglang quan), celle des Arhats (luohan tanglang quan) et celle de la fleur de prunier (mei hua tanglang quan).
Cette boxe se distingue par son grand esthétisme, une exécution rapide et fluide et l’emploi de techniques destructrices. Elle est typique des formes chinoises d’arts martiaux où l’observation des animaux – ici un insecte prédateur  - joue un grand rôle.

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13 septembre 2007

Arsticot ou Astico’art ?

Au Texas (États-Unis), une trentaine d’élèves de cinquième (10 à 11 ans) accueille en classe une intervenante (entomologiste) du service de vulgarisation et d’expérimentation de l’État pour une séance de « maggot art ». Pas de l’art pour l’art, mais de l’art en forme et à but de leçon de choses et d’écologie sur les insectes.
Kim Schofield dit un mot des insectes, présente sa mygale de compagnie, montre 2 blattes souffleuses (qu’on peut caresser) puis démarre la manip : distribution de peinture liquide (à l’eau), d’une feuille de papier fort et de 3 asticots. Ces derniers, trempés dans la couleur, sont lâchés sur la feuille où ils tracent leur route. En une demi-heure, l’œuvre graphique multicolore est achevée ; on apprécie et on discute. L’asticot visqueux et désagréable a priori est désormais un gentil animal – d’autant que la peinture l’a désodorisé.
La séance finie, Kim reprend ses petits assistants plasticiens, qui resserviront la prochaine fois, ce sont des artistes résistants.
D’après “Maggot Art' Offers Children Colorful Lesson In Entomology”, Science Daily, 13 septembre 2007.
Photo
NDLR 1 : un vieux souvenir d’une vie antérieure (de chercheur) : des chenilles trempées dans de la poudre fluorescente, pour enregistrer leurs trajets nocturnes.
NDLR 2 : encore plus ancien : du temps des encriers dans les tables d’écolier, des insectes marcheurs y ont été trempés pour être lâchés sur une page blanche : de l’entomographie à l’encre violette et clandestine.

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11 septembre 2007

À lire sur Internet :

Des insectes transgéniques pour freiner la dissémination de pathogènes humains,  par Louis-Marie Houdebine. Cahiers d'études et de recherches francophones/Agricultures, (16,  4),   p. 352.

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7 septembre 2007

À lire sur Internet :

Bernard Vaissière : "Oui, les abeilles pourraient disparaître", par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences, 7 septembre 2007
"Les populations d’abeilles déclinent partout dans le monde. Le fait est connu depuis longtemps et la presse s’est récemment emparée du sujet. Bernard Vaissière, chercheur à l’INRA et un des rares spécialistes français de la pollinisation, fait pour Futura-Sciences un point sur cette question".

Un virus soupçonné de tuer les abeilles, par Yves Miserey. Le Figaro, 7 septembre 2007
"En répertoriant tous les micro-organismes présents chez les insectes malades aux États-Unis, un microbe potentiellement coupable a été mis en évidence."
IAPV = Israeli acute paralysis virus

Ils élèvent des perce-oreilles !, par Stéphane Bernay. Le Matin, 3 septembre 2007
Dans son verger de 16 hectares, Martin Rihs a lancé l'opération «Perce-oreilles». Ces insectes protègent ses poiriers en dévorant les larves du psylle.

La cantharide sauve

Elle est entière mais il s’en est fallu d’un cheveu. Un gros insecte (une blatte géante ?) s’apprêtait à en faire son repas quand elle a déclenché son système chimique de défense, projetant vers le prédateur, depuis son abdomen, un liquide caustique.
La scène n’a rien de banal car elle a eu lieu il y a 100 000 ans et qu’on en a retouvé le « cliché », où figurent notre cantharide proie – parfaite – et un bout d’antenne du prédateur. L'enregistrement se présente sous forme d’un morceau d’ambre, retrouvé au Myanmar (Birmanie). En effet, une goutte de résine est tombée, qui a fixé la scène et les protagonistes pour l’éternité.
Ce document - le premier fossile d'une attaque chimique - prouve que le mécanisme de défense des Coléoptères Cantharidés était déjà au point – peut-être avec d’autres substances répulsives – au temps des dinosaures.
D’après « Amber Specimen Captures Ancient Chemical Battle », communiqué de presse de l’univeristé de l’Orégon, lu le 29 août 2007 à //oregonstate.edu
Photo

Punaises X

Le septième art s’honore, parfois, de puiser son inspiration et de recruter ses acteurs – vivants ou dessinés – dans le monde des insectes. Nous essayons de nous tenir au courant des sorties de films entomologiques (ou avec de l’insecte dedans) et alertons lecteurs-papier et/ou internautes, quand ça vaut le coup. Dans le cadre de cet effort pour rendre plus visibles des œuvres qui échappent souvent à la rubrique cinéma du journal télé quotidien, voici l’annonce du dernier opus de David Quitmeyer, encore au stade de la pré-production, intitulé Bed bugs from hell (Punaises des lits de l’enfer ?).
Ce metteur en scène états-unien, né en 1973, sorti de l’université du Nouveau Mexique, a acquis une notoriété mondiale (auprès des amateurs) avec Slaughter disc (Disqueuse-dépeçeuse ?), réalisé en 2005 au studio Steel Web. Punaises… s’adresse au même public.
Le point de départ du scénario est l’irradiation, par une source mystérieuse, d’un matelas plein de Cimex lectularius. Les Hémiptères Cimicidés s’échappent, envahissent un motel minable et y provoquent toutes sortes de catastrophes, avant de gagner la ville voisine.
Le communiqué de presse qui annonce le film promet « des scènes de sexe, des insectes vivants et du sang ».
Il semble toutefois inutile d’en attendre une illustration animée de l’Insecte à la page de ce numéro (« Punaises !). Ce DVD ne sera pas projeté à l’OPIE, des indices concordants me laissent en effet penser qu’il ressortit à la catégorie « porno-gore extrême ».
PS : Le site officiel du film donne une brève description de la Punaise des lits – en anglais. Avec la mention de son hématophagie et quelques éléments sur sa dispersion, mais rien sur ses mœurs sexuelles (insémination traumatique).

MushiKing

Se faisant passer pour des entomologistes d’instituts de recherche, des individus écument les collines arides des monts Amanus, au sud-est de la Turquie, au grand dam des associations locales de protection de la nature. Ces Allemands et ces Japonais, en se livrant une concurrence féroce, ramassent - ou rachètent aux paysans -, pour les expédier vivants au Japon, les plus beaux spécimens du cerf-volant Lucanus cervus akbesianus (Col. Lucanidé). L’imago mâle, noir, de 60 à 90 mm de long dont 35 pour les mandibules, très beau et très combatif, est vendu 250 € pièce au Japon.
La chasse est acharnée et la sous-espèce est en voie de disparition  ; pourtant, elle n’a aucune vertu aphrodisiaque ou thérapeutique supposée. Cette destruction de masse sert à l’amusement des gamins (de 6 ans) japonais, traditionnellement très intéressés par les insectes en élevage, mais présentement fous d’un jeu vidéo .
MushiKing (le roi des insectes), basé sur des duels de lucanes (de kuwagata), se joue sur console et est accompagné d’un dessin animé. On doit acquérir des cartes à insérer dans la machine. Celles-ci s’achètent (0,6 €) jusque dans les supérettes de quartier et/ou se gagnent si l’on est vainqueur d’un combat, qui se déroule selon le principe pierre-papier-ciseaux.
La passion de posséder un très bel insecte bien vivant ne s’assouvit pas, bien au contraire, par la maîtrise de son image virtuelle…
D’après, notamment, « Video game puts bounty hunters on the trail that could wipe out the stag beetle », par Richard Lloyd Parry (depuis Tokyo). The Times, 4 septembre 2007.
À (re)lire : « Mushi », par Laurent Pélozuelo. Insectes n°145, 2e tr. 2007.


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3 septembre 2007


À noter :

La Fédération française des sociétés de sciences naturelles met gracieusement à la disposition des internautes, en pdf, des ouvrages qui ne sont plus édités, notamment des Faune de France.

Appel à contribution
En vue d'établir l'atlas des Coléoptères Scarabaeoidea Laparosticti du Poitou-Charentes et de Vendée, L'OPIE Poitou-Charentes recherche toutes données relatives à ce groupe. Toutes récoltes effectuées dans les départements suivants sont concernées : 16 (Charente) , 17 (Charente-Maritime) , 79 (Deux-Sèvres) , 85 (Vendée) et 86 (Vienne).
Contact
:  Jérôme Yvernault, coordinateur, 8, imp. Rigaud, 79000 Niort (France) ; hexapoda(a)free.fr

À lire sur Internet :

Wolbachia, le transfert (génétique) de l’année, par Cécile Dumas. Sciences et Avenir.com, 31 août 2007.

Les mouches ont un certain goût pour l’eau gazeuse, par par Cécile Dumas. Sciences et Avenir.com, 30 août 2007.

Un fossile d'orchidée révèle le passé inconnu de cette plante. Cyberpresse, 29 août 2007.
" Une orchidée fossile «collée» à une abeille dans un morceau d'ambre, mis au jour en République dominicaine, permet de reconstituer l'évolution de ces plantes au passé inconnu, révèle la revue Nature de jeudi. "

Touristes attaqués par des guêpes au Sri Lanka : 75 hospitalisations. Cyberpresse, 28 août 2007.

Une horloge circadienne dans les antennes de papillons. Techno-Science. 25 août 2007
Unité mixte "Physiologie de l'insecte, signalisation et communication", centre INRA de Versailles-Grignon.

À regarder sur Internet :

La démo (vidéo) d'un engin "save the planet " pour en finir avec les insectes, et sa présentation (en japonais).


Distraction

Ensure, assureur britannique, a calculé (par extrapolation d’une enquête faite auprès d’un millier de personnes) que les insectes sont responsables de 650 000 accidents d’auto par an, en distrayant les conducteurs. La présence d’un insecte dans la voiture perturbe 75% d’entre eux. 4% pilent, 21% lâchent le volant d’une main pour tenter d’évacuer l’intrus (sans freiner, eux). La guêpe fait plus peur que frelon (52 contre 14%).
La bonne réaction, si l’on ne supporte pas ce genre de compagnon de voyage, est de s’arrêter et d’ouvrir les vitres, le tout calmement. La prévention : rouler climatisé.
Ensure vend un filet (moustiquaire renforcée) à poser à la place de la vitre ouverte.
D’après « 650.000 accidents par an à cause des...insectes ! », Caradisiac, lu le 24 août à //news.caradisiac.com/
NDLR : les motards, apparemment ignorés par Ensure, savent rouler visière baissée et bouche fermée.

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23 août 2007

Coup de filet

« À peine entré dans le petit local biscornu, l’agent secret Ed Newcomer est pris à la gorge par une odeur fétide et rance. Qui imprègne tout. Impossible à confondre, c’est celle d’insectes morts ».
On est en Californie, chez Hisayoshi Kojima, le roi du trafic d’insectes, auprès de qui l’enquêteur de l’équivalent de l’ONCFS s’est fait passer pour un riche amateur de spécimens, morts ou vifs, d’insectes aussi rares qu’invendables légalement. Pour le mettre en confiance, il lui a déjà acheté, en plusieurs transactions menées par téléphone, 42 papillons – contre 14 977 $. Un exemple de prix ? Une Reine Alexandra (Ornithoptera alexandra, Lép. Papilionidé) : 8 500 $.
Kojima, bien approvisionné par tout un réseau international de braconniers, était fort apprécié dans le milieu et tenait à la foire annuelle aux insectes de Los Angeles le stand le mieux achalandé et le plus visité. Mais ses concurrents jaloux l’ont dénoncé et fini par obtenir qu’il fasse l’objet d’une enquête.
« Voici pour commencer votre collection », a dit le suspect à son visiteur, qui l’a vivement remercié. Un carton contenant 23 papillons épinglés, que ce dernier a, de retour à son bureau, ré-étiqueté n° 608372 comme pièce à conviction.
Kojima, jugé coupable de 18 infractions aux lois sur la capture et le commerce d’espèces en danger, a écopé de 21 mois de prison et de 38 731 $ d’amende.
D’après « Snaring a butterfly smuggler », Long Beach Press Telegram, lu le 19 août à www.presstelegram.com
NDLR 1 : le trafic de plantes et d’animaux en danger est un marché annuel de quelque 10 milliards d’euros.
NDLR 2 : l’OPIE, très légalement et à des prix très modestes, vend des insectes (vivants) à ses adhérents. Cliquer ici.

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15 août 2007

À lire sur Internet :

L'importance de l'expérience chez la fourmi japonaise, par Isabelle Brisson, Le Figaro, 15 août 2007.
Des chercheurs du CNRS prouvent que l'expérience individuelle peut modifier le comportement des fourmis. C'est le cas chez une surprenante espèce vivant au Japon et à Taïwan.
(
Cerapachys biroi, Hym. Formicidé)
 

En cas de panique, suivez la fourmi ! Par Jean Etienne, Futura-Sciences 
Alors que le souci des organisateurs d'évènements avait toujours été de dégager au maximum les voies d'évacuation de la foule en cas d'urgence, une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Monash (Australie) tend à démontrer que l'inverse serait souvent préférable.

 Le réchauffement climatique augmente la biodiversité des pucerons. Science.gouv.fr D'après les travaux de l'INRA, 26 juillet 2007. 

À noter :

Toute personne qui a des info à donner sur le Frelon asiatique,Vespa velutina, est invitée à se rendre sur le site de l'INPN, mis à jour  avec une fiche de signalement à télécharger. Quentin Rome, mémorisant sous la direction de Claire Villemant (MNHN), dépouillera le courrier adressé à vespa@mnhn.fr. Il convient de joindre une photo du frelon ou du nid pour confirmer les observations.
V. velutina, dans Insectes n°143.

Le grillon et le clocher

À l’université du Texas, à Austin (Etats-Unis), il y a un grand clocher, brillamment illuminé. Qu’on a dû éteindre durant plusieurs jours, pour tenter le limiter l’invasion – qui atteint des « proportions bibliques » - du Criquet texan, pas méchant mais désagréable et puant.
Cette année, Gryllus texensis (Orth. Gryllidé) est en avance et ses effectifs atteignent des records. Ce sont les sols mous (le temps a été fort humide), propices à la ponte, qui l’attirent sur le campus. En plus de la lumière.
D’après « Texas area battle invasion of crickets », par Kelley Shannon, AP, lu le 26 juillet 2007 à news.yahoo.com
Stridulations à écouter.  Photo du mâle.
PS : Pendant ce temps, à Édimbourg (Écosse), les gens se plaignent des fourmis volantes qui s’abattent sur leurs jardin et dans leurs cuisines. Au lieu de récriminer, les gens feraient mieux d’observer ce phénomène entomologique nuptial naturel, déclenché par les conditions météorologiques, signe que l’environnement est encore vivable.

Guerre des sexes

 L’altruisme (obligatoire…) existe dans la nature, entre frères et soeurs, où le sacrifice des uns favorise la survie des autres. Notamment chez les Hyménoptères eusociaux et les parasitoïdes. La « sélection de parentèle » est un beau sujet de recherches en biologie de l’évolution, à explorer avec les armes de l’entomologie (observations, manipulations, élevages…) et des mathématiques (modèles).
L’Hyménoptère Encyrtidé Copidosoma floridanum (alias C. truncatellum), parasitoïde de Lépidoptères Noctuidés (comme du Ni, Trichoplusia ni, aussi appelé Fausse Arpenteuse du chou), est connu depuis très longtemps pour sa polyembryonie : un oeuf donne naissance par division de l’embryon à quelque 2 000 individus, génétiquement identiques, femelles ou mâles selon qu’il a été fécondé ou pas.
On connaît de même l’existence, parmi ces « jumeaux vrais », de deux castes. La plus nombreuse est constituée de larves apodes et acéphales (comme des asticots) qui, après s’être nourris de l’hémolymphe et des tissus de l’hôte, se nymphoseront et émergeront de la momie de la chenille. La seconde, plus précoce, est constituée de «soldats», filiformes et munis de mandibules ; stériles, ils ne se métamorphoseront jamais. On s’est accordé, après bien des discussions, à leur attribuer le rôle de défenseurs «sacrifiés» chargés d’éliminer les concurrents indésirables, à savoir d'autres parasitoïdes éventuellement présents dans le corps de la chenille.
Que se passe-t-il si la concurrence est « fraternelle » ? Soit une femelle de C. floridanum qui pond 2 oeufs dans un oeuf de T. ni ; l’un donnera des femelles, l’autre des mâles. Les soldats femelles tueront la plupart des mâles, leurs frères, qui ne seront plus qu’1 sur 10 à l’émergence. Ou comment, dans un milieu confiné et aux ressources finies, aboutir, à partir de la parité, à un taux sexuel satisfaisant. C’est-à-dire avec un large excédent de femelles, plus utiles, il est vrai… Chez cette espèce, il y a guerre des sexes, entre frères et soeurs. Avec les frères qui « se sacrifient » pour leurs soeurs bien plus que la réciproque – un altruisme assez particulier.
Les Copidosoma sont intéressants également en lutte biologique où l’on emploie notamment C. koehleri contre la Teigne de la pomme de terre (Phthorimaea operculella, Lép. Géléchiidé), avec succès, bien que la présence du parasitoïde augmente la taille et la durée de vie des chenilles (stades surnuméraires), donc leurs dégâts, avant de les tuer. Ils sont enfin – et les résultats récents obtenus au Canada et en Grande Bretagne évoqués ici amèneront certainement de nouveaux développements – une source d’inspiration bien exploitée par les auteurs de science fiction.
D’après, entre autres, « Lessons From an Insect’s Life Cycle: Extreme Sibling Rivalry », par Karl Zimmer, The New York Times, 14 août 2007, lu à www.nytimes.com    

Le cactus et sa pyrale

Dans le désert de Sonora, situé à cheval sur le Mexique et les États- Unis, pousse le senita, Lophocereus schottii. Ce cactus chandelle (parfois chandelier quand il est vieux) se laisse dévorer les graines par la Pyrale du senita, Upiga virescens (Lép. Pyralidé), ravageur strictement inféodé à cet hôte. L’originalité de la situation, c’est que la pyrale assure la pollinisation du cactus, juste avant de pondre dans les fleurs qui seront dévorées par ses chenilles. 
Ce cas très particulier de mutualisme, qui pose de gros problèmes en terme d’interprétation par les théories de l’évolution, a été découvert en 1995. Dans le monde des insectes, deux autres cas sont bien connus : le Blastophage - Blastophaga psenes (Hym. Agaonidé) - et le figuier et la Fausse Teigne du yucca - Tegeticula spp. (Lép. Prodoxidé) - et le yucca. Un tel système paraît dépourvu de durabilité, le moindre déséquilibre entre les dommages infligés et le bénéfice reçu de la pyrale étant susceptible de conduire à la disparition des deux partenaires interdépendants. 
Plusieurs générations de pyrale se succèdent durant la floraison du cactus. En fait, une mortalité importante (régulière) fait que seuls 20% des oeufs évoluent en chenilles carpophages : ainsi les fruits ne sont jamais plus de 21% à être détruits par la pyrale. Totalement unique est le fait que cette association a évolué, et se maintient en présence de co-pollinisateurs, des Hyménoptères Halictidés.
Nat Holland, codécouvreur de ce cas de mutualisme, passe plusieurs mois par an dans le désert avec ses étudiants à observer la Pyrale de senita et à faire tourner ses modèles mathématiques, à la recherche de la façon dont un partenaire contrôle le développement de l’autre. Les longs trajets au milieu de nulle part sont propices à sa réflexion sur les théories écologiques et il met la dernière main à une publication où il présentera un schéma explicatif de la stabilité des communautés associant les relations prédateur-proie et les relations mutualistes.
D’après, notamment, « Which Came First, The Moth Or The Cactus? », lu le 13 août 2007 à www.sciencedaily.com   

Si les insectes sont petits… 

…C’est que notre atmosphère n’est pas assez riche en oxygène. Durant le Paléozoïque (Permo-Carbonifère), le taux d’O2 fut de 35% et des insectes géants vécurent. Dans notre air, il est de seulement 20% et leur système respiratoire – qui conduit l’air en nature directement aux tissus via les trachées – limite leur taille. 
Un examen aux rayons X de 4 Coléoptères Ténébrionidés actuels de tailles étagées, du Petit Ver de la farine (Tribolium castaneum, 2,5 mm) au plus gros (Eleodes obscura, 35 mm, 1 000 fois plus pesant), fait au Laboratoire national d’Argonne (États-Unis) a permis des mesures fines des trachées. Il en ressort que plus l’insecte est gros, plus la place occupée par le système trachéen est grande. 
D’après un modèle mathématique général établi d’après ces données, un insecte de 30 cm serait viable. Mais si on tient compte des pattes, il devient impossible de dépasser 15 cm (et 50 g), soit le gabarit record du Titan, Titanus giganteus (Col. Cérambycidé de Guyane). L’articulation thorax-patte, par laquelle doivent passer les trachées qui alimentent les muscles de celle-ci, constitue en effet un goulot d’étranglement. Il reste à examiner le cas des autres familles d’insectes…
D’après, notamment, “X-ray Images Help Explain Limits To Insect Body Size”, lu le 12 août 2007 à www.sciencedaily.com - Article source : Kaiser et al., 2007. Increase in tracheal investment with beetle size supports hypothesis of oxygen limitation on insect gigantism. PNAS, 104(32), 13198-13203.
NDLR : éleveurs, vous pouvez tenter de maintenir une atmosphère enrichie en O2 dans vos cages. Vous obtiendrez peut-être des spécimens énormes. Insectes met une option sur la relation des résultats de vos patients efforts. Compte tenu de la vitesse habituelle de l’évolution, prévoyez une publication dans le numéro 1500000146 (environ). 

 Biocarburer plus pour travailler moins 

Les plantes exotiques introduites, volontairement ou non, utiles ou nuisibles, sont d’une façon ou d’une autre une aubaine pour les entomologistes : des labos, des crédits, des embauches, des publications… Ces plantes arrivent chez l’agriculteur, l’horticulteur, le forestier, le jardinier… indemnes de tout parasite : elles poussent bien, se répandent, voire envahissent ; ultérieurement un ou plusieurs insectes phytophages de leur aire d’origine les rejoignent et – selon le paradigme – pullulent, car leurs prédateurs et parasitoïdes n’ont pas été de ce voyage. Mais – suite classique – un entomologiste avisé importera un auxiliaire de lutte biologique.
Pour faire face à la demande croissante de substituts au pétrole issus de végétaux pour servir de carburant, on utilise notamment le colza (dont la moitié de la récolte alimente cette filière) et le maïs (10%), aux cortèges de ravageurs intéressants. Mais le rendement de conversion est mauvais et comme le réchauffement climatique n’est pas encore tel que la canne à sucre puisse être cultivée, on se tourne vers des plantes exotiques, des graminées pérennes dont tous les organes – pas seulement les graines – sont transformables en bio(agro)carburants.
L’Eulalie 1, Miscanthus sinensis (d’Extrême-Orient) et le Panic raide, Panicum virgatum (d’Amérique du Nord) sont déjà présents dans nos jardins, comme ornementales. Les rares insectes qui s’en nourrissent ne sont pas présents en Europe ; la cochenille farineuse Miscanthiococcus miscanthi a bien traversé l’océan, mais vers les États-Unis. Dans un premier temps, au moins, on aura des étendues immenses et permanentes de hautes herbes agrolifères sans le moindre insecte. Biodiversité zéro. L’entomologie carburantielle 3 n’explosera pas, ne recrutera pas, ne passera pas de convention avec l’OPIE… Et pour ajouter au désastre, si ces graminées miracle ont – d’après les premiers essais – un ennemi animal en Europe, il en sera question non pas dans Insectes mais dans Lapins…
NDLR :
l'eulalie est parfois appelée herbe à éléphant ou roseau de Chine ;
agrole/agrolifère/agroléiculture : pétrole, huile de pierre ; gazole, huile de gaz ; agrole, huile de plante cultivée ;
peut-on y rattacher à l'entomologie carburantielle l’étude de la Mouche du pétrole ?
l'ennemi animal repéré est Oryctolagus cuniculus, Mam. Lagomorphe. En français le Lapin de garenne.


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23 juillet 2007

À noter :

Invasions biologiques et traits d'histoire de vie. Deuxièmes rencontres francophones. Colloque organisé par l'INRA, Rennes, du  14 au 16 novembre 2007. Thème : Variabilité, plasticité et adaptation. Organisation, programme.

Épingle pentacéphale d'été

Le 70e insecte au génome (mitochondrien dans ce cas) décrypté est la Sauterelle mormone, Anabrus simplex (Orth. Tettigoniidé). L’auteur du travail est Daniel Fenn, jeune étudiant en entomologie à l’université Brigham Young (États-Unis).  

Un patineur artificiel – à 6 pattes recouvertes de téflon - patine sur l’eau à l’université Canergie Mellon (États-Unis) ; très petit et léger (6 g), il se maintient grâce à la tension superficielle et avance (10 fois moins vite qu’un Hémiptère Gerridé, son modèle) par la force de deux actionneurs piézo-électriques. Photo 

Le lavage de cerveau assure une partie du contrôle de la ruche, selon des chercheurs de l’université d’Otago (Nouvelle Zélande) qui ont montré que la reine d’Apis mellifica empêche, par le truchement d’une phéromone, les jeunes ouvrières d’associer une odeur à un stimulus négatif – un effet qui disparaît ches les abeilles âgées, on ne sait pourquoi.

À Harvard (États-Unis), on regarde voler une mouche - un travail payé par l’Armée. Le diptère, en feuillets de carbone et plaquettes de polymères électriquement déformables assemblés par des procédés originaux de micro-usinage, est le premier du genre. Il préfigure une armée d’espions et de renifleurs volants. Photo 

Pour se distraire en jouant au dresseur de demoiselles, l’engin volant à propulsion électrique fabriqué (en fibre de carbone) par la firme hongkongaise WooWee imite une libellule dans sa forme et dans son bruit. Il est capable de nombreuses figures de vol, piloté à distance (moins de 15 m), ce ci pendant 7 mn avant une recharge de 20 mn. Vidéo 

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15 juillet 2007

À lire sur Internet :

Evolution accélérée en cas de danger, par Cécile Dumas, NouvelObs.com, 13 juillet 2007
L’exemple des papillons bolina des îles Samoa montre que l’évolution peut aller très vite au sein d’une population lorsque son existence même est menacée.
Hypolimnas bolina (Lép. Nymphalidé) / Wolbachia

Attaque sur Washington

C’est le siège du Département d’État qui est visé : des escadrilles entières d’engins volants effrayants envahissent bureaux et salles de l’immeuble Harry S. Truman. « Comme si l’insurrection en Irak et le combat contre le Terrorisme  ne suffisaient pas… » soupirent les victimes, entre deux accès de panique et au milieu d’une certaine désorganisation.
Les États-Unis font face : une note a été distribuée au personnel. Il s’agit ni plus ni moins que de la Guêpe cicadicide, qui n’agresse les gens qu’en riposte ou si on marche dessus.
Sphecius speciosus (Hym. Crabronidé) est un gros insecte : 4 cm de long. La femelle commence sa vie sexuelle en creusant un terrier (0,3 à 1, 20 m de long) ramifié avec des nombreuses logettes. Puis elle part en chasse de la cigale Tibicen spp. (Hém. Cicadidés) et garnit chaque logette d’1 à 4 individus (selon leur calibre) et pond un œuf dans la dernière stockée de chaque lot. Ce sera une future femelle (comment fait-elle ?) là où la provende de sa future progéniture est la plus abondante.
Les mâles, du dehors, les surveillent et se les disputent, examinant de fort près tout ce qui peut ressembler à une femelle prête à copuler. Dans un environnement bureaucratique, il peut s’agir d’un(e) fonctionnaire…
D’après, notamment, «  ‘Killer' Wasps Menace State Department ”, par Matthew Lee, AP, lu le 13 juillet 2007 à //news.yahoo.com
Photo


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9 juillet 2007

Amat victoria curam

La victoire aime l'effort. Et le lac Victoria méritait bien ceux, couronnés de succès, du professeur James Owang et de son équipe de l’Uganda National Agricultural Research pour venir à bout de l’Eichornie à pied gras. On l’a vu à la télé, sur National Geographic (Strange Days On Plant Earth), on l’applaudit au congrès annuel des « biologistes des plantes » (Chicago, États-Unis, 8 juillet 2007).
Appelée également jacinthe d’eau, Eichhornia crassipes (Pontederiacée) est une plante envahissante – et indirectement dangereuse pour les riverains, offrant notamment des gîtes aux moustiques vecteurs. Faucardage, ramassage manuel et traitement au 2.4-D  n’ont que des effets très fugaces. L’arme de la victoire : une paire de charançons phytophages, Neochetina bruchi et N. eichhorniae (Col. Curculionidés). Leurs larves creusent des galeries dans la plante, qui moisit, pourrit et coule.
La jacinthe d’eau, originaire du Brésil, est apparue  en 1884 en Louisiane. En 1989, on l’a repérée sur les rives du lac Victoria. Sa répartition est désormais mondiale (zones tropicales) et c’est partout une peste. On ne lui a trouvé comme utilité que de débarrasser des eaux polluées de certains métaux lourds et de nourrir des canards. Les deux auxiliaires de lutte biologique - importés d’Amérique du Sud – ont fait leurs preuves – efficacité et innocuité – dans le Sud des États-Unis , dans les années 1970 – puis en Australie et en Afrique du Sud.
D’après, notamment, « Biocontrol of Invasive Water Hacinth Contributes To Socioeconomid And Human Improvements in Africa », lu le 8 juillet 2007 à www.sciencedaily.com
Images

PS : un autre insecte est à épingler au tableau d’honneur, comme participant à cette « bio-éradication », Niphograpta (Sameodes) albiguttatis (Lép. Pyralidé).

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3 juillet 2007

À lire sur Internet :


Le règne du papillon monarque, par H. Aridjis. lepetitjournal.com, 3 juilet 2007.
"Le Mexique, le Canada et les Etats-Unis se sont entendu mercredi 27 juin pour protéger le papillon monarque, menacé par la coupe illégale d'arbres au Mexique qui détruit son habitat hivernal.Des représentants des trois pays à la Commission de coopération environnementale (CCE), réunis dans l'Etat Mexicain de Michoacán, où des millions de monarques passent l'hiver, se sont engagés formellement à soutenir des efforts de préservation du papillon. Le voyage annuel de 5 500 kilomètres des monarques des forêts de l'est du Canada et d'une partie des Etats-Unis vers les montagnes du centre du Mexique est considéré comme une merveille scientifique et esthétique."
Homero Aridjis, poète mexicain originaire de Contepec, Michoacán, défend sa forêt et les papillons Monarque depuis son enfance.
Danaus plexippus / Pinus religiosa

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30 juin 2007

À lire sur Internet :

Une chenille urticante dans les bois franciliens. Par Clotilde Cadu, Le Monde, 30 juin 2007.
La Processionnaire du chêne, Thaumetopoea processionea

Les pucerons grands gagnants du réchauffement climatique. Par Pierre Kaldy, NouvelObs.com, 29 juin 2007.
Le nombre d’espèces de pucerons a augmenté de 20 % depuis 30 ans constatent les chercheurs de l’INRA à partir de relevés dans toute la France.

Marteau vs. fourchette

Le carabe malacophage Damaster blaptoides (Col. Carabidé) se présente sous deux formes bien différentes : l’une costaude avec une tête large, l’autre grêle avec une tête fine. Un polymorphisme que Junji Konuma et Satoshi Chiba (université de Tohoku, Japon) rapportent à leur spécialisation alimentaire, suite à des expériences de prédation vis-à-vis d’escargots terrestres. Les grosse-tête sont avantagés face à des proies à la coquille fine avec une ouverture petite – qu’ils broient de leurs puissantes mandibules ; les petite-tête sont les spécialistes des cagouilles à grosse coquille largement ouverte – par laquelle ils se faufilent.
De grosses mandibules impliquent une capsule céphalique vaste pour contenir les muscles puissants qui les meuvent ; l’accès direct au corps de la proie devient impossible. Au contraire, les petites mandibules sont peut mordantes mais la tête reste étroite ce qui permet d’aller au fond du limaçon.
Il y a là un mécanisme de sélection naturelle divergente qui maintient la diversité tant chez le prédateur que chez la proie.
D’après « Käferform verrät Tischmanieren”, lu le 27 juin 2007 à www.scienceticker.info/
Article source : The American Naturalist (2007) 170:90--100 DOI: 10.1086/518182
Photo  


Mémoire royale

On connaît les fourmis ponérines Pachycondyla villosa et P. inversa (Hym. Formicidés) pour leur polygynie (plusieurs reines non apparentées cohabitent dans une fourmilière), leur hiéarchie (parmi les reines) et leur capacité de se reconnaître individuellement (entre reines) à l’odeur.
L’équipe danoise de l’université de Copenhague qui les étudie particulièrement vient de montrer que ces reines possèdent une mémoire d’une durée surprenante. Ayant habitué l’une à l’autre deux femelles pendant 24 heures, nos myrmécologues les ont séparées et fait cohabiter avec d’autres reines, pendant 24 heures également. Puis elles leur ont ménagé une rencontre. Qui s’est bien passée, l’agressivité est restée faible, comme si elles ne s’étaient pas quittées. Parce que les deux camarades souveraines se sont reconnues.
Cette capacité extraordinaire est avantageuse : il suffit d’une bagarre pour établir la hiérarchie, après quoi, chacune sait qui est qui et peut vaquer à ses travaux sans stress.
D’après « Gutes Gedächtnis bei Ameisenköniginnen », lu le 24 juin 2007 à www.scienceticker.info/
Article source : Biology Letters, DOI 10.1098/rsbl.2007.0224


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25 juin 2007

 Hanoi : les libellules végétales de la route Thanh Niên. Vu Phuong Mai. Le Courrier du Vietnam, 22 juin 2007.
"À Hanoi, depuis quelques mois, on vend de curieux insectes dans la route Thanh Niên, qui longe la rive orientale du Lac de l'Ouest. Il s'agit de libellules ou de criquets en feuilles de cocotier, qui séduisent autant les petits que les grands. "

À noter :

Insectes sociaux 2007, colloque de la section française de l'UIEIS : Toulouse du 3 au 5 septembre 2007.
Programme

Célèbre inconnu

Le 21 juin, plus de 75 000 internautes de tous les continents avaient vu, sur YouTube, la video du « Fantôme du parking du palais de justice de Santa Fe ». Un truc blanc brillant planant devant les pare-chocs des autos, enregistré le 15 au matin par la vidéosurveillance. Revenant, canular, reflet ?
Un journal local de cette ville du Nouveau Mexique (États-Unis) en appela à Benjamin Radford, un expert expérimenté (qui s’était frotté entre autres au monstre du Loch Ness). Soit c’était un nuage de graines de cotonnier (mais ça n’aurait pas été poussé par le vent ainsi), soit un arthropode très proche de l’objectif de la caméra, hypothèse expérimentable.
Voilà donc notre expert qui pose sur la caméra, à 7 h du matin, des coccinelles et d’autres insectes, puis va se poster devant l’écran de surveillance. Passent, sur la lentille frontale, les bêtes à bon dieu, pas brillantes. À 7 h 26, il est « payé de sa peine » : apparaît un OVNI tout pareil. Un insecte parmi les « autres ». Dont genre et espèce resteront à jamais un mystère.
D’après « Courthouse 'Ghost' Video Mystery Solved ”, un exclusivité pour LiveScience, lue le 21 juin 2007 à www.livescience.com
La vidéo

Autorité, penitence et deuil

C’est ce que symbolise, dans notre culture le violet, couleur associée également au secret, à la mélancolie et à la tristesse, ainsi qu’à la fusion amoureuse.
Pas pour le Bourdon terrestre (qu’on sait inculte) : le violet, c’est gravé dans ses gènes, signifie pitance abondante.
À preuve la manip d’entomologistes allemands, sur Bombus terrestris (Hym. Apidé), consistant à élever des individus adultes en laboratoire, en ne leur offrant que des fleurs artificielles bleues ou violettes. Une fois lâchés dans la campagne, ces bourdons vont visiter les fleurs (naturelles) violettes.
Une préférence innée – et profitable, les fleurs de cette couleur sont les meilleures pourvoyeuses de nectar.
D’après « Bees Have Favorite Color ”, par Charles Q. Choi, LiveScience, lu le 19 juin 2007 à www.livescience.com


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20 juin 2007

À lire sur Internet :

La pyrale ne se fie pas qu’à son nez. par
Cécile Dumas, Sciences et Avenir.com, 20 juin 2007.
"Qui se ressemble s’assemble… Chez les pyrales, le choix du partenaire n’est pas seulement une question d’odeur."
Travaux de Sergine Ponsard (CNRS) et Denis Bourguet (INRA) sur la Pyrale du maïs, Ostrinia nubilalis (Lép. Pyralidé).

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19 juin 2007

À lire sur Internet :

Paludisme : une synergie insecticide-répulsif efficace contre les moustiques vecteurs, par Marie Guillaume-Signoret.
Fiche d’actualité scientifique IRD n°270 - 18 juin 2007.
"L’utilisation abusive et inadéquate de certains insecticides, notamment les pyréthrinoïdes, a provoqué le développement d’une résistance parmi certaines populations de moustiques vecteurs de maladies. Ils deviennent ainsi insensibles aux traitements auxquels ils sont soumis. Des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires ont mis au point une nouvelle stratégie de lutte contre Anopheles gambiae, principal vecteur du paludisme en Afrique, en combinant un insecticide non-pyréthrinoïde et un répulsif. L’intérêt de ce mélange, imprégné sur des moustiquaires, s’est révélé bien plus avantageux que la simple addition de leurs activités, puisqu’une forte synergie est apparue entre ces deux composés. Les résultats, encourageants, montrent un taux élevé de mortalité chez les moustiques, y compris ceux qui sont résistants. Ces travaux contribuent au développement de nouvelles stratégies qui permettent de combattre efficacement le danger que représentent ces moustiques résistants."

Danses et chants révolutionnaires

Grâce à un dispositif astucieux, un mémorisant états-unien, Andrew Pierce (22 ans), a montré que la reine ne gouverne pas : elle pond et ce sont les ouvrières (âgées) qui décident. Une révolution – tant on était habitué à considérer ces dernières comme des exécutantes complètement inféodées à leur souveraine et génitrice. Nous sommes, on l’a compris, dans une ruche d’Abeille domestique. Où l’on danse et l’on chante.
On connaissait la danse vibratoire dorso-ventrale (tout à fait différente de la célèbre danse en 8), où une abeille en saisit une autre et fait vibrer son dos et son abdomen, ce qui n’a pas de signification précise. Ce secouage rassemble les individus et augmente l’activité.
On savait les reines capables de chanter – cela s’entend de l’extérieur de la ruche – émettant par la vibration de leurs muscles alaires amplifiée par les parois du thorax des sons (que l’on décrit comme ressemblent à ceux du canard ou du klaxon imités par une trompette jouet) – dès avant la sortie de leur cellule. Il s’agit surtout de chants guerriers annonçant une bataille entre jeunes reines.
Cette danse et ce chant servent, c’est la découverte, à inciter la vieille reine à essaimer et à voler jusqu’au nouvel emplacement. Des butineuses – qui n’avaient guère de contact ave la reine jusque-là – s’en rapprochent, au travers de sa cour, et se mettent à la secouer. La reine réduit prise de nourriture et rythme de ponte, devient plus active. Alors intervient le chant, par le chœur des ouvrières. Le secouage cesse dès l’envol ; le chant continue dans l’essaim.
Il est tentant de faire des analogies avec l’organisation politique d’une autre espèce eusociale, l’homme. En tous cas, les butineuses « exécutives » ne constituent pas un groupe défini au sein de la colonie. Et leur cerveau est vraiment très petit…
D’après, notamment, « Undergraduate research shows leaderless honeybee organizing », communiqué de presse de l’Université de Caroline du Nord à Charlotte, lu le 14 juin 2007 à www.eurekalert.org


Entomologie militaire (suite…)

Un document de l’Armée de l’air des États-Unis intitulé « Harrassing, Annoying, and 'Bad Guy' Identifying Chemicals » signé Wright Laboratory, daté de 1994, provoque l’indignation d’associations gays américaines, qui soulignent que de nombreux homosexuels ont servi loyalement l’armée américaine. Et qui concourent, avec les opposants aux armes chimiques (y compris non létales), à faire connaître son contenu depuis 2005. Les apiculteurs ne se sont pas manifestés, à notre connaissance. Et pourtant...
Ces 3 pages, en effet, exposent un programme de recherche complet, prévu pour s’achever en 2000, doté de 7,7 millions de dollars, sur des substances chimiques à déverser sur l’ennemi, ses routes et ses ressources. À côté d’excitants sexuels capables d’amener les soldats à des comportements honteux (supposés tels), l’arsenal comporte des attractifs et des renforçateurs d’agressivité pour des insectes piqueurs – les abeilles sont citées -, mordeurs ou destructeurs de récoltes et d’équipements (supposés efficaces).
Un bien bel échantillon d’idées brillantes – qui sont restées dans les cartons (pour autant que l’on sache).
D’après, entre autres « Quand l’armée américaine planchait sur une "bombe gay" », par Laurent Suply, Le Figaro du 13 juin 2007.
Le document de l’US Air Force est en ligne à www.sunshine-project.org/ rubrique ‘Aphrodisiac’ biochemical weapons.
À (re)lire « Entomologie militaire », par Alain Fraval, Insectes n°140, pp. 31-32.


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13 juin 2007

À noter, à diffuser...

Le directeur de la Réserve écologique de Churute (Équateur), Bruno Yanez, met à disposition d'un(e) étudiant(e) locaux et  terrain  pour  dresser un inventaire entomologique. Contact : Samuel Perichon 

À lire sur Internet :

Comment les araignées tissent-elles leur toile ? Par Jean-Luc Nothias, Le Figaro, 13 juin 2007.

 Après le chien et l'homme, le cafard

Comme l'a annoncé une Épingle de mars 2006 titrée " Cafard de Pavlov", une équipe japonaise était sur la piste de la mise en évidence de réflexes conditionnés chez la Blatte américaine, Periplaneta americana (Dict. Blattidé). Elle vient de publier son succès : le cafard est bien la troisième espèce du règne animal (après le chien et l'homme) à les manifester.
La production de la salive, en effet, augmente en réponse à un stimulus olfactif (vanille ou menthe) perçu par les antennes, lequel a été précédemment associé à un stimulus gustatif (eau sucrée appliquée sur les pièces buccales). L'effet dure 1 jour.
Peut-être que la blatte, animal "simple", permettra d'élucider le mécanisme nerveux des réflexes conditionnés, un mystère persistant depuis Pavlov (1927).
Article source : Pavlov's Cockroach: Classical Conditioning of Salivation in an Insect, par Hidehiro Watanabe et  Makoto Mizunami. PloS1.

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5 juin 2007

À lire sur Internet :

La pyrale se disperse-t-elle suffisamment pour limiter durablement la résistance au maïs Bt via la stratégie « haute dose/refuge » ? Par
Ambroise Dalecky, Denis Bourguet et Sergine Ponsard. Cahiers d'études et de recherches francophones / Agricultures, 16(3), 171-176.

Le Frelon asiatique (Vespa velutina), par C. Villemant et J. Haxaire, 2007.Fiche illustrée de l'Inventaire national du Patrimoine naturel.

Les papillons se protègent derrière des ultrasons. par Cécile Dumas, NouvelObs.com, 1er juin 2007.
Pour éloigner les chauves-souris qui veulent les manger, certains papillons imiteraient les ultrasons émis par des papillons toxiques.

L’attaque des vampires volants

La Planète se réchauffe, en voici un indice, nous apprend Suomen Luonto (« La Nature finandaise ») dans sa livraison de juin : des papillons vampires d’Asie du Sud-Est arrivent en nombre en Finlande ! L’article (en finnois) est illustré de la première photo jamais prise d’un imago piquant un pouce humain et se repaissant du sang ponctionné.
Il s’agit de Calyptra (Calpe) thalictri, Lépidoptère Noctuidé eurasiatique qui n’est point très rare en France. C’est un papillon piqueur de fruits (cf Insectes n°145, pp. 3 et suivantes).
D’après, notamment, « Global warming brings vampire moths to Finland », dépêche Reuters du 4 juin 2007, lue à www.reuters.com

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29 mai 2007

À lire sur Internet :

Des fourmis qui font le pont..., par Cécile Dumas,
NouvelObs.com, 28 mai 2007.
"Pour faciliter les déplacements de leurs troupes, certaines fourmis se servent de leur corps pour remédier aux aléas de la route. "

Mort massive des abeilles : le mystère persiste, par  Brigitte Trahan, Cyberpresse,  28 mai 2007.

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27 mai 2007

Dévorées vivantes

Au grand dam de certains amis des animaux (de certains d’entre eux), dans des zoos chinois, les soigneurs livrent à leurs tigres des proies vivantes : poules, canards, vaches… Ce qui réjouit fort un certain public.
À la grande satisfaction des soigneurs et du public du zoo de Brookfield (dans la banlieue de Chicago, États-Unis) tous les pensionnaires, notamment les dragons barbus, chiens sauvages d’Afrique et Garrulaxes à crête blanche, dévorent toute crue et gigotante une provende gratuite surgie de la terre : Magicicada septemdecim (Hém. Cicadidé). Cette cigale périodique, attendue dans le Nord du Midwest depuis 17 ans, a émergé avec une semaine d’avance.
D’après « Les "zoos de l'horreur" chinois provoquent l'indignation des associations », Le Monde, 24 mai 2007, et « Cicadas a tasty treat for zoo animals », dépêche AP lue le 26 mai 2007 à //news.yahoo.com |
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23 mai 2007

Le CCD, c’est le SHB ?

Le CCD, c’est le syndrome de disparition des abeilles (colony collapse disorder) qui frappe depuis novembre 2006 l’apiculture dans 24 États états-uniens ainsi qu’en Europe (Grèce, Italie, Pologne, Portugal et Espagne). J’ai rapporté ici (Épingle « Portées disparues… »), le soupçon porté sur les ondes radio des téléphones portables.
Le SHB est bien connu de nos lecteurs, c’est le "small hive beetle", Aethina numida (Col. Nitidulidé), originaire d’Afrique, signalé en novembre 2002 par l’ Épingle « Le Petit Pilleur des ruches » (appelons-le PPR) puis portraituré dans Insectes en 2004 par Ruth Hauser sous le titre « Aethina tumida : la menace se précise ».
D’après les chercheurs de l’ICIPE (International Centre of Insect Physiology and Ecology, à Nairobi au Kenya) et de l’USDA (ministère états-unien de l’Agriculture), le responsable du CCD est le SHB. L’Abeille domestique africaine supporte bien le PPR : elle le déloge, voire déménage avant la catastrophe. En revanche, l’Abeille domestique européenne - celle qu’on élève outre-Atlantique – est désemparée. Sans l’aide de l’apiculteur (inspections, traitements ad hoc bien faits, entrée de ruche modifiée…) elle se laisse piller. Bien plus – et c’est l’explication avancée pour le CCD – elle ne supporte pas une odeur générée par le PPR et s’enfuit. Cette modification fatale de l’environnement chimique de la colonie serait due à une fermentation, provoquée par un champignon symbiotique du PPR, nécessaire pour la digestion du pollen.
À suivre…
D’après «African Scientits Hold Key to Beetle Invasion of U.S., EU Hives”, par John Mbaria, allAfrica.com, lu le 22 mai 2007 à //allafrica.com

Majorité perdante

Comment maintenir dans une population une diversité génétique suffisante pour que la selection naturelle joue, alors que les caractères différents, issus de mutations, sont normalement éliminés ? Comment combattre l’obésité chez Homo sapiens ?
Deux importantes questions auxquelles un asticot apporte une réponse – partielle – et un espoir - bien lointain.
La Mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster) possède un gène de régulation du comportement de recherche de nourriture. Ses deux allèles (fors er forR) sont présents dans un lot et déterminent des individus « posés » ou « excités ». La manip de chercheurs canadiens a consisté à élever, durant un an, des drosos et à compter les asticots, en ayant préalablement marqué une catégorie avec un gène exprimant une protéine fluorescente. Sur un milieu alimentairement pauvre – où la compétition est forte -, les individus qui ont la meilleure fitness sont ceux qui sont en effectif moindre dans le lot.
Avantage aux minoritaires. Voici un cas – on en connaît peu – de sélection inversement dépendante de la densité.
Reste à vérifier que cela se passe ainsi en dehors du laboratoire.
Reste aussi à examiner ce qui peut nous arriver – car nous possédons ce même gène - selon que nous sommes 
fors ou forR
D’après “Survival of the rarest: fruit flies shed light on the evolution of behavior - Gene studied also found in humans”, communiqué de l’université de Toronto du 6 mai 2007, lu le 22 mai 2007 à www.sciencedaily.com
Article source : Fitzpatrick M.J. et al., 2007. Maintaining a behaviour polymorphism by frequency-dependent selection on a single gene. Nature, 447, 210-212.


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21 mai 2007

À lire sur Internet :

Le maïs transgénique Monsanto 810 produit une toxine insecticide de manière erratique, par Hervé Morin, Le Monde du 21 mai 2007.

À lire :

Enquête : frelon tueur, les scientifiques au secours des abeilles.
Science et Vie, 1076, mai 2007
"C'est le nouvel enemi des apiculteurs. Vespa velutina, le frelon venu d'Asie, terrorise les ruchers du Sud-Ouest de la France. Pour contrer l'invasion, les chercheurs remontent la trace du prédateur. Et les abeilles organisent la résistance."
NDLR : Le 24 juillet 2006 était lancée ici, en Epingle, l' "Alerte au Frelon asiatique".

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9 mai 2007


À lire sur Internet :

Une encyclopédie de la biodiversité terrestre lancée sur le Web. Le Monde, 9 mai 2007.
Adresse  internautique.

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8 mai 2007

Pour éteindre la Fourmi de feu

La Fourmi de feu, Solenopsis invicta (Hyménoptère Myrmiciné), débarquée de bateaux dans les années 1930, a envahi - faute d'ennemis sur place - une douzaine d'États des États-Unis, attaquant les animaux, les fils électriques, les récoltes et provoquant des nids de poule dans les routes. Des dégâts évalués à 6 milliards de dollars par an. La lutte chimique, appliquée fourmilière par fourmilière, permet juste de les limiter.
Pour combattre autrement la fourmi importée, deux agents de lutte biologique d'Amérique du Sud, son aire d'origine, ont été recrutés : un protozoaire pathogène Thelohania solenopsae et une "mouche décapiteuse", Pseudacteon tricuspis (Diptère Phoridé), dont l'asticot, issu de l'oeuf pondu sous la cuticule de la fourmi, se développe dans sa tête ; parvenu à maturité, l'asticot sécrète un enzyme qui détache et fait tomber ladite tête (une des premières Épingles).
Malgré tout, cette fourmi prospère : elle est 10 fois plus nombreuse en Amérique du Nord que là où elle est autochtone – et où ses populations sont maîtrisées par de très nombreux ennemis naturels.
Parmi ces derniers, un virus à ARN repéré en 2002 en Floride – SINV-1 est son nom – semble pouvoir être efficace. Il provoque l’extinction d’une colonie infectée en 3 mois. Mais ceci n’est observé qu’au laboratoire, et est la conséquence du stress lié au transport et à la mise en élevage. Pour sa mise en œuvre en tant qu’auxiliaire de lutte biologique, on envisage de l’incorporer à des appâts. Dans la nature, il semble bien que son vecteur soit une mouche décapiteuse (Pseudacteon spp.).
L’éradication de cette envahisseuse généralement haïe est souhaitée ; pourtant, elle rend des services, notamment en dévorant les tiques dans les prés et divers ravageurs dans les champs de coton et de maïs.
D’après, entre autres, « Red fire ants facing killer virus », par Betsy Blaney, dépêche AP lus le 7 mai 2007 à news.yahoo.com
À toutes fins utiles, le génome du virus
Image : P. tricuspis attaquant des ouvrières de S. invicta 


 
Un régime qui fait peur

La formule « au pain sec et à l’eau » résumerait ce qui attend les Nord-Américains (et d’autres Terriens) et ce qu’ils doivent craindre – si on ne trouve pas le moyen de guérir l’Abeille domestique du CCD (Colony Collapse Disorder).
Les apiculteurs (et les entomologistes) ont sonné l’alarme dès l’automne dernier. Ce printemps, tout le monde s’inquiète de la capacité des États-Unis (où le phénomène est le plus marqué) à produire désormais assez de nourriture. En effet, Apis mellifera (Hym. Apidé), insecte importé d’Europe par les premiers colons, y est l’agent pollinisateur de 90% des plantes à fleurs cultivées (fruits, légumes, plantes fourragères). Un tiers de l’alimentation humaine dépend de plantes entomophiles et, selon le ministère états-unien de l’Agriculture (USDA), l’Abeille domestique assure 80% de leur fécondation. Un apport annuel de 15 milliards de dollars, a-t-on chiffré.
27 États sont touchés et les pertes hivernales de cheptel sont 5 fois plus importantes que d’habitude. Pourquoi les butineuses disparaissent-elles (sans laisser de traces) ?. Un agent pathogène (lequel ?) est probablement le coupable, sans doute avec la complicité d’autres facteurs, dont des pesticides. On cherche. A. mellifera se distingue des autres insectes par son faible équipement en enzymes de détoxification et en moyens de juguler les parasites et pathogènes.
Il y a déjà eu, dans l’histoire récente, des mortalités importantes et le cheptel a été vite reconstitué chaque fois.
D'après, notamment, "Honeybee die-off threatens food supply, par Seth Borenstein, dépêche AP, lue le 3 mai 2007 à news.yahoo.com
Voir ci-dessous « Portées disparues, la faute au portable ? »



Blé contre blatte

Le Muséum des sciences naturelles de Houston (Texas, États-Unis) paye ¼ de dollar (18 centimes) tout cafard vivant qui lui est apporté – ceci dans la limite de 1 000 individus. L’espèce recherchée est commune là-bas, c’est la Blatte américaine Periplaneta americana (originaire d’Afrique). Il s’agit de peupler des vivariums exposés à côté du Cockrell Butterfly Center, où seront montrés également des termites et des bousiers.
Nancy Greig, responsable du département d’Entomologie, assure que ce n’est pas un jeu ni un coup de pub : elle avait fait passer le mot, étant vraiment en manque de blattes. Mais quelqu’un en a parlé à la presse…
D’après « Quarters for cockroaches », par Eric Berger, Houston Chronicle, lu le 2 mai 2007 à www.chron.com
Cette coquerelle est en vente à l’OPIE, bien plus cher (1 € et un pouième par tête) et en bocal.

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3 mai 2007

À noter :
Les insectes. Les conférences de la Cité, à 18 h 30 à l'auditorium de la Cité des sciences et de l'industrie, Paris (XIXe) – www.cite-sciences.fr
Jeudi 24 mai : Insectes : qui sont-ils ?, par Jérôme Casas, CNRS / Université François Rabelais, Tours.
Jeudi 31 mai : Les modes de communication chez les insectes, par Michel Renou, INRA.
Jeudi 7 juin : Les insectes sociaux : alliances et conflits reproductifs, par Serge Aron, FNRS, Bruxelles.

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À lire sur Internet :

États-Unis : les abeilles victimes d'un mal mystérieux, par Yves Miserey, Le Figaro, 2 mai 2007
"Le syndrome d'effondrement des colonies (CCD) se caractérise par le fait que les ouvrières ne retournent pas dans la ruche. Un phénomène inexpliqué qui pourrait avoir des origines multiples."
Voir ci-dessous.

À noter :

Insectes. Les 16 et 17 juin. Portes ouvertes des Ateliers de la Cour Roland : de "La vie cachée" à "Insectes cannés-paillés" en passant par "Libellule musicale". à Jouy-en-Josas (Yvelynes).  ateliers.cour.roland@free.fr - Tél. 01 39 46 69 96 - www.ateliers-cour-roland.asso.fr

Association à bénéfice émergent

Les Wolbachia sont des bactéries Rickettsiacées endosymbiotiques d'Arthropodes (et de Nématodes), très communes, qui manipulent la reproduction de leurs hôtes. Elles se transmettent de mère en fille et l’association avec leur hôte devrait ressortir au mutualisme, or elles se comportent comme des parasites, avec des effets variés. Dans de nombreux cas, chez les insectes, la présence de Wolbachia change le sexe des individus de mâles, sans « intérêt », en femelles, aptes à assurer la perpétuation de la bactérie, bien qu’affectées d’une fécondité réduite.
De nombreux théoriciens ont prédit que, à l’instar des mitochondries, ces symbiontes deviendront probablement des auxiliaires, au terme d’une évolution qui prendra le temps qu’il faut, quelques milliers ou millions d’années.
Depuis deux décennies, Andrew Weeks, de l’université de Melbourne (Australie) suit la présence de Wolbachia chez Drosophila stimulans (Dip. Drosophilidé), en Californie. L’infection, durant ce temps, s’est étendue de plusieurs centaines de kilomètres, vers le nord. Au départ, elle provoquait une baisse de fertilité (estimée au laboratoire) de 15 à 20 %. Vingt ans plus tard, le comptage sous la bino de plus de 200 000 œufs de la drosophile montre que la fertilité des mouches hébergeant Wolbachia est accrue de 10% - on en ignore le mécanisme physiologique.
La prédiction théorique est vérifiée ; la surprise vient de la vitesse de cette évolution, sans commune mesure avec ce à quoi on s’attendait.
D’après “Parasites Evolve from Bad to Good”, par Charles Q. Choi, Live Science, lu le 26 avril 2007 à www.livescience.com

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28 avril 2007

À lire sur Internet :

La mouche, par Véronique Maurus. Le Monde, 28 avril 2007.
" 'Bien sûr, le lendemain, j'ai dessiné trois mouches !' raconte Plantu en riant."


27 avril 2007

À noter :

Libellules, entre ciel et eau. Muséum de Nantes, du 27 avril  2007 au 6 janvier 2008. Tél. :  02 40 99 26 20.

À lire sur Internet :

La chenille processionnaire du pin, par Jean-Claude Martin.Dossier Futura Sciences.  26 avril 2007.
"Thaumetopoea pityocampa (Lép. Notodontidé) est un des plus grands ravageurs forestiers en France mais aussi sur l’ensemble des pays méditerranéens. Se nourrissant d’aiguilles de pins et de cèdres, elle provoque un ralentissement de la croissance de l’arbre mais aussi une vulnérabilité plus forte aux maladies et aux autres ravageurs des forêts. C’est également un problème de santé publique." 

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24 avril 2007

À noter :

Rêves de Nature, 5 et 6 mai 2007 ; Festival FIFI,  du 4 au 7  octobre 2007.
OPIE-Laguedoc-Roussillon
Jardin de la digue d'Orry, av. Torcatis, 66000 Perpignan.
Tél. : 04 68 57 27 49 et 06 20 63 49 47.  Site Internet
Contact : Jacques Douay, opielr.educ@wanadoo.fr

Espionnage

Chez la Punaise marron, Euschistus heros (Hém. Pentatomidé), ravageur du soja, les imagos mâles et femelles d’un même pied se « parlent » par le truchement d’ébranlements transmis par le végétal (ceci tout comme notre Punaise verte). L’émetteur fait vibrer le support grâce à des muscles de l’avant de l’abdomen, le récepteur perçoit le message par ses tarses. Ce sont des messages d’amour qui s’échangent ainsi. Et Madame punaise pondra beaucoup d’œufs…
Mais une espionne écoute sur la ligne, branchée uniquement sur la fréquence punaise femelle, qui repère Madame (qui ne l’intéresse pas en soi) et donc sa ponte, la provende qu'elle recherche. L’indiscrète est de l’espèce Telenomus podisi (Hym. Scélionidé), parasitoïde oophage.
Cette première observation d’un espionnage « parasitoïdaire » est due à R. A. Laumann - du laboratoire de Bioécologie et des Substances sémiochimiques des insectes, à Brasilia (Brésil) - et à ses collaborateurs. Et vérifiée par le relevé des réactions de T. podisi sur des substrats artificiels reproduisant les vibrations.
D’après, entre autres, “Parasites Eavesdrop on Stink Bug Sex Talk”, par Melinda Wenner, LiveScience, lu le 19 avril 2007 à www.livescience.com
À (re)lire : La communication sexuelle chez la punaise verte : entendre et sentir (par Michel Renou ), Insectes n°135 (2004)  


Gène d’appoint

Le Puceron vert ou rose du pois, Acyrtosiphon pisum (Hém. Aphididé), européen d’origine et maintenant cosmopolite, dépend pour sa reproduction de Buchnera aphidicicola, bactérie symbiotique transmise de mère en fille dans les lignées de virginipares et plus ou moins tolérante aux fortes températures.
Au labo d’entomo de l’université de l’Arizona, à Tucson (États-Unis), où on élève en masse des Pucerons du pois de différentes lignées, une assistante a la surprise de constater que, au sein d’une même souche, la protéine de choc pour laquelle code le gène ibpA de la bactérie est produite en quantité centuple chez certains pucerons – qui survivent à un stage à 35°C. À partir de cette mise en évidence d’une mutation, faite accidentellement, diverses expériences sont menées qui montrent notamment que les pucerons de labo sont, par rapport aux pucerons sauvages de Tucson, intolérants au chaud – qui tue leurs symbiontes et les stérilise : la bactérie fournit donc à son hôte des substances indispensables à sa reproduction, sans participer à sa nutrition.
Par ailleurs, l’examen des promoteurs des 2 formes du gène ibpA révèle qu’ils sont dissemblables mais que, lors de la réplication, le passage de l’un à l’autre est facile. Ce serait le mécanisme grâce auquel A. pisum s’adapte aisément à un climat plus chaud ou plus froid.
Ces résultats paraitront dans PLoS Biology de mai 2007. Au programme de l’équipe, les effets de l’état du gène ibpA de B. aphidicicola sur les A. pisum au champ.

D’après « Why Some Aphids Can't Stand The Heat », communiqué de presse de l’université de l’Arizona lu le 19 avril 2007 à www.sciencedaily.com
La fiche HYPPZ du Puceron vert ou rose du pois   
Les pucerons, en 2 épisodes, dans Insectes141 et n° 142 (2006).

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19 avril 2007

À lire sur Internet :

Réchauffement climatique : un risque accru de pandémies ? Par Paul Benkimoun, Le Monde, 19 avril 2007.

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18 avril 2007

À noter :

Insectes, entre art et science. Confrontation de travaux d'artiste aux plus belles collections du monde - exposition conçue par Simon Messagier. Du 26 avril au 10 septembre 2007, au Carré d'art à Colmar.

Portées disparues, la faute au portable ?

Aux États-Unis, depuis l’automne dernier, les apiculteurs observent avec stupeur que les ruches sont soudain abandonnées par les ouvrières. Ne restent que la reine, le couvain et quelques jeunes ouvrières. Nul n’a jamais retrouvé les butineuses fugueuses et, paraît-il, aucun pilleur de ruche délaissée, nul insecte ni rongeur ni ours ne s’approche de cette provende habituellement très convoitée.
Le phénomène, appelé CCD (colony collapse disorder) touche la moitié des États. Sur la côte ouest, 60% des populations d’abeilles « commerciales » a disparu, 70% sur la côte est. Ce printemps, des apiculteurs européens (au Royaume uni, en Allemagne, au Portugal, en Suisse) ont signalé l’« introduction » du CCD – mais les services vétérinaires n’ont pas confirmé la chose. En France, dans certaines zones, les apiculteurs constatent depuis plusieurs années des disparitions importantes parmi leur cheptel. 
De nombreuses causes ont été avancées : varroatose et traitements inappropriés, autres parasites, maladies, intoxication, dégradation des ressources, surexploitation, réchauffement du climat…
À l’université de Landau (Allemagne), un travail préliminaire mené sous la direction de Jochen Kuhn met en cause les ondes radio générées par le trafic des téléphones portables. En effet, les abeilles placées à proximité d’un portable ont peu de chances de retrouver leur ruche. Des études plus solides sont en route.
On connaît depuis longtemps l’aversion des abeilles à traverser les trouées sous les lignes électriques à haute tension et les apiculteurs en tiennent compte pour placer les ruches en transhumance.
On ne peut que rapprocher cette alerte sur les dangers potentiels des portables sur l’Abeille domestique (voire sur d’autres insectes qui ont besoin de s’orienter…) des craintes d’atteintes au cerveau de pratiquants frénétiques du portable, étayées par certaines recherches, effacées par d’autres…
D’après, notamment, « Werden Bienen tot telefoniert? », par Holger Dambeck, Spiegel Online, lu le 16 avril 2007 à www.spiegel.de
À (re)lire :
Pesticides et mortalité des Abeilles domestiques,  par Eric Darrouzet, Insectes n° 142 (2006), en ligne.

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16 avril 2007

À lire sur Internet :

Le "Théâtre du monde" de Huang Yong Ping insupporte les protecteurs des animaux au Canada. Les Cahiers d'Alain Truong, 8 avril 2007.

Les îles Galapagos nécessitent des soins intensifs à cause des nuisances humaines. Territoires 21, 13 avril 2007.
"Les études montrent que 60% des 1.880 plantes locales sont menacées. Nous avons détecté 490 espèces d'insectes introduits et 53 espèces de vertébrés nouveaux dont 55 particulièrement invasifs",
à (re)lire : "Les insectes introduits aux Galapagos" (d'après Stewart B. Peck, John Heraty, Bernard Landry et Bradley J. Sinclair), Insectes n°115 (1999).

À regarder sur Internet :

"Les insectes sont nos amis" - clip vidéo entomologiquement incorrect.

À examiner, à diffuser :

Offre d'emploi pour un(e) chargé(e) d'études entomologiques (CDD 6 mois).

Cafard blanc

La gent termite, qui se croyait à elle seule un ordre, celui des Isoptères, devra sans doute se résigner à n’être qu’une famille de Blattodea, celle des Termitidés ?
Le travail de séquençage du génome de 107 espèces de Dictyoptères (blattes, mantes et termites), mené par Paul Eggleton au Natural History Museum de Londres (Royaume uni), conduit à un arbre phylétique qui impose ce reclassement.
Les termites sont des blattes dont le caractère eusocial a masqué jusque-là leur apparentement réel. On les savait déjà fort proches d’une famille de Blattodea, les Crypocercidés, riche de 9 espèces (des Appalaches aux États-Unis, de Russie et de Chine), d’un seul genre, Crypocercus. Ces petites blattes (2 à 3 cm) sont saproxylophages et subsociales, vivant par « familles » d’une vingtaine dans le bois décomposé, qu’elles digèrent notamment grâce au même protozoaire endosymbionte que les termites.
D’après, notamment, « Termites are ‘social cockraches’ », BBC News, lu le 15 avril 2007 à news.bbc.co.uk

Portées disparues, la faute au portable ?

Aux États-Unis, depuis l’automne dernier, les apiculteurs observent avec stupeur que les ruches sont soudain abandonnées par les ouvrières. Ne restent que la reine, le couvain et quelques jeunes ouvrières. Nul n’a jamais retrouvé les butineuses fugueuses et, paraît-il, aucun pilleur de ruche délaissée, nul insecte ni rongeur ni ours ne s’approche de cette provende habituellement très convoitée.
Le phénomène, appelé CCD (colony collapse disorder) touche la moitié des États. Sur la côte ouest, 60% des populations d’abeilles « commerciales » a disparu, 70% sur la côte est. Ce printemps, des apiculteurs européens (au Royaume uni, en Allemagne, au Portugal, en Suisse) ont signalé l’ « introduction » du CCD – mais les services vétérinaires n’ont pas confirmé la chose. En France, dans certaines zones, les apiculteurs constatent depuis plusieurs années des disparitions importantes parmi leur cheptel. 
De nombreuses causes ont été avancées : varroatose et traitements inappropriés, autres parasites, maladies, intoxication, dégradation des ressources, surexploitation…
À l’université de Landau (Allemagne), un travail préliminaire mené sous la direction de Jochen Kuhn met en cause les ondes radio générées par le trafic des téléphones portables. En effet, les abeilles placées à proximité d’un portable ont peu de chances de retrouver leur ruche. Des études plus solides sont en route.
On connaît depuis longtemps l’aversion des abeilles à traverser les trouées sous les lignes électriques à haute tension et les apiculteurs en tiennent compte pour placer les ruches.
On ne peut que rapprocher cette alerte sur les dangers potentiels des portables sur l’Abeille domestique (voire sur d’autres insectes qui ont besoin de s’orienter…) des craintes d’atteintes au cerveau de pratiquants frénétiques du portable, étayées par certaines recherches, effacées par d’autres…
D’après, notamment, « Werden Bienen tot telefoniert? », par Holger Dambeck, Spiegel Online, lu le 16 avril 2007 à www.spiegel.de

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11 avril 2007

À noter :

Claire Villemant et Philippe Blanchot exposeront cet été des "Portraits d'insectes" lors de l'exposition intitulée "Très grands, très petits" (organisée dans le cadre d'Arts et Sciences en Limousin. 2007, tricentenaire de la naissance de Linné et Buffon), salle Latreille à Tulle du 19 juin au 31 juillet 2007. Conférence de C.V. le 4 juillet.
Contact :  piblanchot@wanadoo.fr

L'évolution des chrysomèles évolue

Coléoptéristes, vos ouailles sont le quart du monde vivant connu en nombre d’espèces (350 000). On vous a inculqué que la diversification – gage de réussite en terme d’occupation des milieux et des niches écologiques – du groupe s’est faite en même temps et en lien (co-évolution) avec celle des plantes à fleurs (Angiospermes), ceci depuis le Paléozoïque (il y a 280 000 d’années).
Coléoptéristes, apprenez que, suite à l’étude de 3 gènes du ribosome, menée au Natural History Museum (Londres, Royaume uni), d’un très complet échantillon de Chrysomélidés (famille de 40 000 phytophages), cela ne s’est pas passé ainsi.
Les phyllogénies des chrysomèles et des végétaux supérieurs ne sont ni congruentes, ni contemporaines. Ces coléos sont sur Terre (avec leurs tarses cryptopentamères et leur tête dans les épaules) depuis bien plus longtemps (quelques dizaines de millions d’années) que les Angiospermes : ils apparaissent (les fossiles le confirment) au Crétacé tardif. Parmi eux, les monocotylédonophages (croqueurs de graminées, de palmiers…) sont apparus à deux reprises – alors que vous les connaissez comme monophylétiques.
Il faut, pour expliquer leur radiation – adaptation au cours de l’évolution à des ressources végétales diverses – éléborer des hypothèses différentes de la co-évolution – et plus compliquées.
Coléoptéristes, vos chrysomèles, des donacies au Doryphore, en sont arrivées là, aux espèces que vous connaissez, en passant par des changements de régime alimentaire divers : des chemins de spéciation plus complexes que la voie imaginée jusque-là.
D’après “Disputing Coevolution In Herbivorous Insects: Do We Need A Paradigm Change?”, Science Daily, lu le 11 avril 2007 à www.sciencedaily.com
Article source : Gómez-Zurita J., Hunt T., Kopliku F., Vogler A.P., 2007. Recalibrated Tree of Leaf Beetles (Chrysomelidae) Indicates Independent Diversification of Angiosperms and Their Insect Herbivores. PLoS ONE, 2(4): e360. doi:10.1371/journal.pone.0000360  En ligne in extenso, avec les arbres phylogénétiques, et en anglais.



De l’œuf à la chenille

Pour fabriquer un vaccin contre la grippe (de l’homme), il faut des œufs (de poule), beaucoup de temps (6 à 9 mois) et des précautions méticuleuses qui n’empêchent pas des ratages.
À Meriden (Connecticut, États-Unis), chez Protein Sciences Corp., on a produit en moins de temps et à cop sûr un vaccin nommé FluB10K, efficace, sans effet secondaire chez les patients et sans risque pour les laborantin(e)s (la technique ne met en œuvre aucun virus vivant). Les essais cliniques ont été menés pendant l’épisode grippal 2004-2005 sur quelque 300 personnes.
Un succès total – mais le procédé nouveau n’est pas encore homologué pour autant – obtenu grâce à la Légionniaire d'automne (alias Ver du maïs), Spodoptera frugiperda (Lép. Noctuidé), dont les chenilles (leurs tissus) ont pris la place des œufs, non sans avoir été contaminées par un baculovirus (virus d’insecte) génétiquement modifié.
Article source : Treanor et al., 2007. Safety and Immunogenicity of a Baculovirus-Expressed Hemagglutinin Influenza Vaccine. A Randomized Controlled Trial. JAMA, 297, 1577-1582 (Résumé en ligne et en anglais)

Regarder voler les mouches

La loi de Lévy décrit des processus stochastiques qui sont caractérisés par la présence d'effets de "mémoire", c'est-à-dire par des corrélations à long terme entre les événements. Elle permet d’étudier les périodes d'inversion des pôles magnétiques terrestres, les tremblements de terre, les données financières, le vol de l’albatros et… celui de la Mouche du vinaigre.
Volant « librement » sous une cloche au sommet de laquelle une substance odorante intéressante est cachée, la drosophile effectue des trajets en ligne droite de diverses longueurs entrecoupés de virages sur l’aile (à angle droit), d’une façon que l’analyse des vidéogrammes de la manip révèle optimale (suivant la loi de Lévy). La mouche, à la recherche d’une odeur très ténue et localisée, se déplace de façon à la fois à ne pas perdre de temps dans un lieu où il n’y a rien et à explorer l’espace en entier.
On savait depuis toujours que la Mouche du vinaigre arrive dans le verre de vin (de loin, quelques centaines de mètres) très vite. Le travail mené à Rothamsted (Royaume uni) révèle comment elle s’y prend.
On retiendra que la drosophile fait tout autre chose que tourner en rond bêtement. Et que regarder voler les mouches est une science.
D’après, entre autres, “How Fruit Flies Find Your Wine”, par Jeanna Bryner, LiveScience, lu le 4 avril 2007 à www.livescience.com
Article source : Reynolds A.M., Frye M.A., 2007. Free-Flight Odor Tracking in Drosophila Is Consistent with an Optimal Intermittent Scale-Free Search. PLoS ONE, 2(4), e354. En ligne in extenso (et en anglais).à 
Sous « Regarder voler les mouches », Le Courrier (n°49) a publié (en juin 2003) une Brève sur les acrobaties aériennes de Drosophila melanogaster.

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31 mars 2007

À lire sur Internet :

Des acariens, témoins d’anciennes civilisations ! Communiqué IRD, 29 mars 2007
Analyser et dater les changements socio-économiques dans les sociétés andines avant la conquête espagnole vers 1535 est une tâche difficile surtout quand ces civilisations n’ont laissé aucune trace écrite. La reconstruction de ces évolutions et leur datation en milieu rural sont maintenant possibles grâce à un minuscule organisme, l’acarien oribate...

Réservoirs réserve

 C’est un dépôt de carburant de l’armée des Etats-Unis, sur la péninsule de Palos Verdes, au-dessus de Los Angeles (Californie). Sur ses 80 et quelques hectares survit le « papillon le plus rare du pays », l’Azuré de Palos Verdes, Glaucopsyche lygdamus palosverdesensis (Lép. Lycénidé). La population est petite, 200 individus, mais c’est mieux que les 50 de 2003 et surtout que l’extinction constatée dans les années 1980 - avant la réapparition saluée en 1994.
Cette sous-espèce est (trop) exigeante : elle ne vit que d’une sous-espèce d’Astragalus trichopodes, une Fabacée détruite par l’urbanisation, les routes et le trafic hors piste. Univoltine, elle passe l’été, l’automne et l’hiver à l’état de chrysalide, dans le sol ou les gousses.
La restauration de cet azuré, menée activement depuis 1994, passe, d’une part, par la protection de l’astragale et du milieu où elle pousse (l’Armée collabore) et, d’autre part, par la multiplication d’individus en captivité. Son élevage est particulièrement difficile. Les jeunes chenilles, très sensibles aux microsporidies et cannibales doivent être élevées individuellement sur milieu artificiel et les plus âgées mises à l’abri des mandibules du Perce-oreilles « européen », Forficula auricularia (Derm. Forficulidé). Pour la copulation, les imagos disposent de cages ad hoc, ce qui évite l’accouplement artificiel, employé au début.
Cet élevage « de masse » reste délicat, coûteux et peu productif. En 2007, on a obtenu 720 chrysalides et la presse (locale) vient d’être conviée à assister à l’émergence des papillons.
D’après, entre autres, « Rosier outlook for Palos Verdes blue butterfly », par Deborah Scotch, Los Angeles Times, lu le 26 mars 2007 à www.latimes.com
Photo
NDLR 1 : en élevage lui aussi pour son sauvetage, l’Azuré de Karner, Lycaeides melissa samuelis, mangeur de lupin dans la région des Grands Lacs.
NDLR 2 : un voisin en danger, mais il en survit quelques milliers, l’Azuré d’El Segundo, Euphilotes battoides allyni, habitant des terrains de l’aéroport de Los Angeles.
NDLR 3 : également très menacé, par les quads et autres 4x4, E. pallescens arenamontana, épinglé en 2006 sous le titre « Bleu des cross ».
NDLR 4 : en Amérique du Nord, ont dit « bleu » et non « azuré ». De la même espèce que le héros de cette histoire, G. l. couperi, très répandu, pas du tout menacé, est un papillon populaire, appelé Bleu argenté au Canada.

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27 mars 2007

À lire sur Internet :

 Le Fipronil sera autorisé dans les champs en Europe, Par Y. M., Le Figaro,  27 mars 2007
 Accusée de décimer les abeilles, la substance insecticide qui avait été interdite en France a reçu l'autorisation de Bruxelles. Le cas du Gaucho sera examiné plus tard.

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25 mars 2007

À noter :

XVe Colloque de la physiologie de l’insecte,  à Rennes du 9 au 11 juillet 2007
Autour de ces thématiques suivantes seront privilégiées : bBiologie du comportement, écologie chimique, évolution et développement, immunité et vection, neurobiologie et signalisation, nutrition, relations hôtes-symbiotes, toxicologie et résistance aux insecticides.
Contact : Denis.Tagu@rennes.inra.fr

À lire sur Internet :

Un an à regarder voler les papillons des jardins français, par Isabelle Brisson, Le Figaro,  le 24 mars 2007
L'Observatoire des papillons des jardins donne son premier bilan après un an de fonctionnement.

Un plan de campagne contre la Petite fourmi de feu. Tahitipresse.pf, 15 mars 2007.
Wasmannia auropunctata, fourmi particulièrement agressive, s'attaque non seulement à la faune autochtone mais aussi aux mammifères introduits. La ministre du Tourisme et de l'Environnement, Maïna Sage, a présenté les grandes lignes d'une campagne de lutte contre cette espèce invasive, repérée il ya 2 ans, et présente désormais dans 25 "foyers" à Tahiti.

Fourmis blanches, monastiques, urbaines, noires

Les Termites (Isoptères) sont capables de choisir, entre 2 blocs composites identiques, celui qui contient la plus forte teneur en bois, ceci sans toucher ni voir l’autre bloc. Ce sont les vibrations du matériau qui les renseignent. Une nouvelle piste pour la protection des bâtiments (Resarch Australia, lu le 22 mars 2007 à www.scienceblog.com).

Des fourmis (Hyménoptères Formicidés) arboricoles s’abattent sur les moines d’un temple bouddhiste malaisien – et les mordent cruellement (l’un d’entre eux a dû être soigné à l’hôpital). Comment s’en débarrasser alors qu’il est interdit de faire violence à toute créature ? L’aspirateur s’est révélé inefficace. Tout juste est-on autorisé à se secouer pour faire tomber la fourmi (The Washington Times, lu le 1er mars 2007 à www.washingtontimes.com)

Atta sexdens rubropilosa, fourmi coupeuse de feuilles, vit à la fois dans Sao Paulo (Brésil) et aux alentours. Dans la ville, le climat est plus chaud de quelques degrés, en raison des surfaces asphaltée ou bétonnées qui captent mieux la chaleur que les terres. L’Atta urbaine supporte 42°C plus longtemps que l’Atta des champs ; mais – et à la surprise des expérimentateurs – les deux récupèrent aussi vite et bien après un séjour à 0°C. Un élément pour imaginer l’avenir de l’entomofaune sur la Planète surchauffée qu’on prévoit ? (LiveScience, lu le 27 février 2007 à www.livescience.com)

Dans la province du Liaoning (Chine), Weng Zhen Dong a, durant 2 ans, vendu à des fins médicinales pour 400 millions de dollars de fourmis noires « très rares ». À raison de 10 000 yuans – soit quelque 1 000 € - la boîte (en carton) pleine. Laquelle, pour les autorités, ne valait pas plus de 20 €. L’éleveur a été qualifié de danger pour la société, de l’engeance de ceux qui abusent de la confiance des gens. En vertu de quoi il a été condamné à mort. (lu le 21 mars 2007 à www.sfgate.com)

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22 mars 2007

Tête nucléaire

« Une bombe atomique les épargnerait probablement, mais quid d’une décapitation ? »
Une blatte survit des semaines durant à l’ablation de la tête, affirme Joseph Kunkel (université du Massachusetts à Amherst, États-Unis) dans le Scientific American du 15 mars 2007, alors que l’homme, soumis au même traitement, se vide immédiatement de son sang, indispensable à l’oxygénation des tissus, et cesse de respirer, le cerveau ne transmettant plus les ordres nécessaires aux muscles ad hoc : il décède. Et notre vulgarisateur d’expliquer que les blattes n’ont pas de réseau de vaisseaux sanguins où il est nécessaire de maintenir la pression adéquate jusque dans les capillaires. « Quand vous leur ôtez la tête, le cou se bouche, par simple coagulation ». Et d’indiquer que ces vermines respirent par des trachées débouchant par des stigmates sur chaque segment : pas besoin de contrôle nerveux central. Et puis que ce sont des poïkilothermes bien plus économes en nourriture que les humains : un repas leur suffit pour subsister des semaines. Ainsi, précise Kunkel, un cafard sans tête reste simplement immobile, jusqu’à ce qu’un prédateur le mange ou qu’un microbe l’infeste. Alors, il est vraiment mort.
La tête, de son côté, survit - les antennes bougent durant des heures  - avant de tomber en panne sèche.
Christopher Tipping, entomologiste au Delaware Valley College, raconte dans le même article qu’il a procédé à des décapitations soigneuses de Periplaneta americana (Dict. Blattidé) sous la bino, colmatant l’ouverture avec de la cire dentaire. L’insecte est capable de réactions simples et bouge si on l’excite.
Un neuroentomologiste de l’univerisité de l’Arizona, Nick Strausfeld, fait remarquer in fine que les blattes sont capables d’apprentissage et possèdent une mémoire formidable. Mais qu’elles perdent totalement ces facultés pour peu qu’il leur manque le moindre morceau…

NDLR 1 : les insectes décapités ont bien mérité de la science. Les très célèbres expériences de Wigglesworth sur des punaises hématophages Rhodnius prolixus (Hém. Réduviidé) décapitées et réunies par un tube (« parabiose ») ont permis de comprendre la régulation hormonale de la mue et du développemement des insectes (cf « Le développement des insectes : mues et métamorphoses », par Michel Lamy, Insectes n°118, 2000). Tout récemment, on a progressé dans la connaissance de la production d’aptères et des ailés chez les pucerons (Aphis craccivora en l’occurrence) par en notant le devenir de la progéniture larviposée par des femelles décapitées…
NDLR 2 : cette Épingle ne peut se lire indépendamment de l’article paru dans La Nature en 1901 : « Résistance à la décapitation et à la submersion », tout frais en ligne sur la page Belle Époque.
NDLR 3 : la  Fourmi de feu, Solenopsis invicta (Hym. Myrmiciné), a pour ennemi (auxiliaire de lutte biologique) la Mouche décapiteuse, Pseudacteon tricuspus  (Diptère Phoridé), dont l'asticot, issu de l'oeuf pondu sous la cuticule de la fourmi, se développe dans sa tête ; parvenu à maturité, l'asticot sécrète un enzyme qui détache et fait tomber ladite tête (Épingle « Sales mouches et compagnie » )
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20 mars 2007

À lire sur Internet :

Un moustique transgénique pour contrer le paludisme ? Par Hervé Morin, Le Monde, 20 mars 2007.
On a lu, on (re)lira, dans Insectes n°144, p. 41, "Moustique aseptique", daté du 12 décembree 2006.

À visiter :
Exposition et découverte du papillon, à Vinzenac (Ardèche), du 19 au 27 mai 2007. Contact.
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14 mars 2007

À lire sur Internet :

"Dann kafé, n’a point d’tryaz" ou le droit à l’erreur chez Fopius arisanus. Par Matthieu Damian, Témoignages, 13 mars 2007.
(Lutte biologiqiue contre les mouches des fruits - Dip. Tephritidés - par Fopius arisnus, Hym. Braconidé)
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12 mars 2008

À lire sur Internet :

Etude chorologique des espèces culicidiennes de l’Afrique méditerranéenne. Par  Tabti N. & Hassaïne K ., Recy.net, 12 mars 2007.

Gare au gorille... à morpions ! Skynet Blog, 9 mars 2007.

Apiphonie

L’apiculteur qui visite une ruche écoute le bourdonnement produit par les abeilles : il sait qu’un ton grave signifie une agressivité réduite – situation favorable pour lui, qu’il maintient à coup de bouffées de son enfumoir. Il connaît aussi le changement de ton qui accompagne le déclin ou la mort de la reine.
Les chercheurs d’une jeune pousse issue de l’université du Montana (États-Unis) viennent de découvrir que le bourdonnement collectif des abeilles est bien plus riche en informations. Chaque agresseur chimique (molécule toxique dans l’air) ou biologique (Varroa ou autre parasite) induit un bourdonnement particulier, au bout de 30 secondes. L’oreille est incapable de reconnaître les différents tons mais un ordinateur – qui reçoit et traite le signal d’un microphone judicieusement placé - sait le faire de façon fiable.
Les ouvrières ne dorment jamais et sont prêtes à donner l’alerte à toute heure, via un signal relayé par satellite s’il le faut. Pour pas cher.
Les militaires et forces de sécurité sont très intéressés. Les apiculteurs aussi, d’autant plus que l’analyse du son des abeilles renseigne aussi sur leur identité taxinomique (sous-espèce, race, degré d’hybridation…).  
D’après « Researchers Decipher Tje Buzzing Of Bees », communiqué de presse de l’université du Montana publié le 6 mars 2007, lu à www.physorg.com

Production de masse

'French Agricultural Research Inc.' n’est pas le futur nom mondialisé de l’INRA mais celui d’une PME du Minnesota (États-Unis) fondée et dirigée par M. et Mme French, un entomologiste et une chimiste. Avec leurs 10 employés, ils produisent bon an mal an 250 millions d’œufs.
Des œufs de Diabrotica spp. (Col. Chrysomélidé), chrysomèles des racines du maïs, au nombre de 175 millions et des œufs de 9 autres espèces d’insectes d’intérêt. Le gros client, c’est l’amélioration des plantes, c’est-à-dire des semenciers qui mettent à l’épreuve de nouvelles variétés résistantes. L’enseignement agricole et la recherche publique achètent également de grosses quantités chez French, qui livre dans divers pays (pas en France).
Il faut 2 ans pour mettre au point un élevage, 3 de plus pour rentrer dans ses frais. Les investissements sont coûteux : notamment, une enceinte climatisée (French en possède 7) coûte près de 100  000 €.
L’affaire semble durable. Par sélection, les populations de ravageurs s’adaptent aux moyens de lutte développés contre eux, et ceci plus vite souvent que prévu. Et les agriculteurs changent de variétés et modifient leurs assolements. De nouveaux essais sont donc sans cesse nécessaires.
D’après « Private firm raises insects for resaerch worldwide », par Andrea Johnson, Iowa Farmer Today, lu le 5 mars 2007 à www.iowafarmer.com

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8 mars 2007

À lire sur Internet :

Les insectes ravageurs placés sur écoute. Par Frédéric Ervel, News.fr, 7 mars 2007.
Les stocks de céréales sont la proie de nombreux insectes. Plus tôt l'invasion est découverte, meilleur sera le traitement. C'est l'objet d'un dispositif de détection acoustique mis au point par l'INRA.
(Recherches menées par Francis Fleurat-Lessard, INRA Bordeaux.)

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3 mars 2007

À lire sur Internet :

Eradiquer le fléau de la mouche tsé-tsé en Afrique. Par Stéphane Ballong, Le Monde, 3 mars 2007.
(par lutte autocide - lâchers de mouches mâles stériles)

De la fin du Régent à la faim de l'abeille. Par Stéphanie Maurice, Libération,  3 mars 2007
" Le fabricant du pesticide interdit veut montrer que l'insecte souffre de malnutrition."

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28 février 2007

À lire sur Internet :

Quand les microdrones copient les libellules. Par Matthieu Quiret. Les Échos, 28 février 2007
Une équipe de l'Onera tente de concevoir des robots sur le modèle de la libellule. Les essais au banc ont débuté, mais les applications militaires sont lointaines

À noter :

Symposium International  « La lutte biologique pour enrayer l’invasion des plantes invasives », 22-27 avril 2007, à La Grande-Motte (Hérault), organisé en liaison avec le Complexe international de lutte biologique Agropolis (CILBA) de Montpellier.
Signalé par Tela Botanica. Le programme est en ligne, bien sûr en anglais. On y repère de nombreuses communications sur des insectes auxiliaires.

Vient de paraître : 

Les Chiasognathinae des Andes. Par Fortuné Chalumeau et Bernard Brochier, Taita Publishers, 279 figg., 324 pp. 2007. Lire la présentation de l’ouvrage.

Pour mémoire : Les Cerambycidae (Coleoptera) des Petites Antilles. par Fortuné Chalumeau et Julien Touroult, Pensoft, 160 pp. 

Contact : F. Chalumeau 

Cœur de mouche

Une équipe de physiologistes sous la houlette de Roelf Bodner (Burnham Institute, Californie, États-Unis) annonce une avancée importante en gériatrie, visant la maîtrise des arythmies cardiaques. Ces désordres très graves sont liés au fonctionnement des canaux potassiques de la membrane de la cellule du myocarde, nommés KCNQ1, qui contrôlent la relaxation après chaque contraction.
Or, les mêmes canaux, pilotés par le même gène, sont présents dans la paroi du vaisseau dorsal de Drosophila melanogaster (célèbre Diptère). Et des individus mutants de la Mouche du vinaigre présentent des arythmies qui seraient fatales à un humain ; ils les supportent (l’hémolymphe des insectes n’a pas de rôle respiratoire) et se prêtent à toutes les manips exigées par les expérimentateurs. Étudiés grâce à un appareillage ad hoc (capteurs d’accélération, de débit, de pression, vidéo et logiciels traduisant et intégrant les mesures), ils sont un outil formidable pour les chercheurs. Qui attendent de ces travaux de meilleurs chances de survie des personnes âgées.
Une fois de plus, merci la Mouche du vinaigre !
D’après « Fruit flies may pave way to new treatments for age-related heart disease“, communiqué de presse du Burnham Institute, lu le 27 février 2007 à www.eurekalert.org

 Vivre maintenant, enfanter plus tard

La Blatte cendrée d’Afrique, Nauphoeta cinerea  (Dyc. Blabéridé), n’est pas un animal de compagnie des plus agréables. Elle pue et s’évade. Elle peuple pourtant de nombreux terrariums, comme proie vivante pour des reptiles et des batraciens d’une part, comme animal de laboratoire d’autre part.
C’est ainsi qu’à Exeter (Royaume-Uni), elle fait l’objet d’une étude de biologie de l’évolution, menée par Patricia Moore et ses collègues. Cette blatte pseudovivipare (la larve éclôt à la sortie de l’oothèque) vit un an et a une portée (de 30 cafardeaux) tous les 2 mois, chacune résultat d’une unique copulation, avec un mâle choisi. En fait, il y a 2 types de femelles : celles qui produisent des ovocytes et les maintiennent « frais » jusqu’à la fécondation, même si celle-ci survient tard, suivie d’une larviposition « normale » et celles qui laissent leurs ovocytes mourir si le « bon » mâle ne s’est pas présenté tout de suite. Les premières sont globalement plus fertiles – un avantage vis-à-vis de la sélection naturelle ; les secondes sont défavorisées de ce point de vue mais, en cas de mauvaises conditions (pénurie de nourriture), la réallocation des ressources pour leur métabolisme - en récupérant la matière des ovocytes – leur aura permis de survivre.
Une double stratégie curieuse. En tous cas, l’espèce, cosmopolite dans toutes les régions tropicales, prospère – et pas seulement dans les cages.
D’après « The Cost of Keeping Eggs Fresh: Quantitative Genetic Variation in Females that Mate Late Relative to Sexual Maturation “, par P.J. Moore et al., The American Naturalist, mars 2007, signalé par ScienceBlog, lu le 28 février 2007 à www.scienceblog.com

La Mouche grain de sable (suite)

 L'Apiocéride des sables de Delhi sera-t-il éradiqué ou sauvegardé ? Une dure bataille est engagée à Colton, petite ville au sud de Los Angeles (Californie, états-Unis) qu’un article de Buglife, traduit et publié par mes soins en 2003 dans Le Courrier de l’environnement de l’INRA, a relatée. Une bataille à propos de cette grosse mouche floricole à la larve myrmécophile, « grain de sable qui grippe le progrès américain ».
Raphiomidas terminatus abdominalis (Dip. Apiocéridé), appelé là-bas Delhi Sands flower-loving fly, protégé au niveau fédéral, ne subsiste plus que sur quelques centaines d’hectares.

À Colton, donc, la bataille fait toujours rage. Une bataille contre la mouche… caillou dans la chaussure des investisseurs et aménageurs. Aux dernières nouvelles, les édiles se sont penchés (encore) sur son cas, ont constaté que sur un terrain dévolu à cette protégée on voit des ordures, des sans-logis et des véhicules tout terrain en action, et se sont fixés un but : libérer les quelque 50 ha vacants de ce « 
Colton Superblock », pour y construire des commerces, des parcs et des résidences. En échange, et pour aller dans le sens de la loi fédérale qui veille par juges interposés sur cet encombrant insecte, la Ville surveillerait les installations et les activités sur une zone au sud de l’autoroute et s’autoriserait à y poser, s’il le faut pour que la vie de ladite mouche ne soit pas perturbée, des barrières.
D’après “Officials move to protect rare insect”, par Stephen Wall, Inland Valley Daily Bulletin, lu le15 janvier  2007 à www.dailybulletin.com/
À (re)lire absolument, dans Le Courrier de l'environnement n°49, juin  2003, « La Mouche grain de sable, Raphiomidas terminatus abdominalis, grippe le progrès américain », par
par David Lonsdale et Matt Shardlow. 
Photo de R. terminatus abdominalis

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22 février 2007

Entomogaz de combats

 Qui s’occupe de nous (nous, habitants d'une planète agressée) donner les moyens de réduire les émanations de méthane (combattre l'effet de serre) et de produire de l’hydrogène (lutter contre le gaspillage des carburants fossiles) ? L’armée des états-Unis, au travers du Join Genome Institute (JGI). Et avec l’aide de qui ? Des insectes, précisément de blattes et de termites.
Le JGI pratique la métagénomique, c’est-à-dire recherche les applications pratiques de la connaissance du génome d’organismes vivants - très divers. Ce dans l’espoir de mettre au point des procédés plus efficaces de dépollution, d’extraction de métaux, de production de diverses substances.
Les termites (Isoptères), grâce à la faune de symbiontes qu’ils hébergent dans leur panse rectale, sont très intéressants. En effet, ils sont capables de transformer la lignocellulose, principale composante de la biomasse végétale, et les acides humiques en gaz d’intérêt : méthane et hydrogène. Et ce avec un rendement inégalé : le termite génère 2 litres d’hydrogène à partir d’une feuille de papier A4. Si la fonction des microorganismes symbiotiques des termites est à l’étude depuis 80 ans, on sait fort peu de choses sur leur fonctionnement. D’où le programme de séquençage lancé en 2006.
En 2007, c’est notamment Methanomicrococcus blatticola qui est sur la paillasse. C’est une bactérie méthanogène sans paroi rigide, a priori facile à domestiquer. On la trouve chez les blattes (Dictyoptères), les termites, les vers blancs (larves de Coléoptères Scarabéidés), et les mammifères ruminants. Du séquençage de son génome, on attend la capacité de réguler les émanations de méthane des bestiaux.
Et Bicyclus anynana ? On ne saurait imaginer d’autres intentions de la part de l’Armée états-unienne que l’avancement des sciences pour le renforcement de la protection de la biodiversité lorsque son service de métagénomique a mis ce papillon (Lép. Satyridé), connu pour ses ocelles variables, à son programme 2006, pourtant déjà bien fourni.
D’après The Community Sequencing Program et une brève du Monde du 22 février 2007.
À (re)lire l’Épingle Lepidoptera Publicitae de novembre 2006 - sans imaginer que l’US Army se prépare à utiliser ce papillon comme messager, au cas où Internet serait détruit.

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16 février 2007

À lire sur Internet :
Les abeilles dans un monde sans Gaucho, par Yves Miserey, Le Figaro, 15 février 2007
"L'UNAF, l'un des trois syndicats apicoles français, estime que depuis l'interdiction du Gaucho et du Régent, la situation s'est améliorée. Une affirmation qui attend confirmation."
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12 février 2007
À visiter :
Papillons en liberté - Mythes et légendes.  Insectarium de Montréal (Canada), du 23 février au 29 avril 2007.  
Annonce détaillée.

À lire sur Internet :
Disparitions massives d’abeilles aux Etats-Unis. Par Cécile Dumas, NouvelObs.com du 12 février 2007.
"Un mal mystérieux dépeuple certaines ruches aux Etats-Unis. Les abeilles meurent massivement et en peu de temps. Des chercheurs tentent de trouver la cause pour stopper l’hécatombe."

Melitaea ogygia découverte en Provence. Sur Lepinet.
Qui "ressemble en effet comme deux gouttes d’eau à sa congénère Melitaea (=Cinclidia) phoebe, répandue assez largement en France." (Le Grand Damier, Lép. Nymphalidé).
Avec un appel aux observateurs bénévoles.
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9 février 2007

Le vol des insectes en pilotage automatique, par Yves Miserey. Le Figaro, 9 février 2007.
"Les mouches et les abeilles régulent automatiquement leur vol à partir des images défilant au sol. Un phénomène qui intéresse l'industrie aéronautique."
Le commiuniqué de presse du CNRS "Y a-t-il un pilote dans l'insecte".

De l’utilité des antennes

 Soit un papillon de nuit, le Sphinx du tabac (Manduca sexta, Lép. Sphingidé) par exemple. Coupons-lui les antennes et lâchons-le : il vole n’importe comment, se cogne et s’écrase au sol. Relevons-le et recollons-lui ses antennes : il repart d’un vol hésitant mais c’est beaucoup mieux. C’est la manip qu’a réalisée Sanjay Sane, de l’université de Washington (états-Unis) – qu’il a décrite (en d’autres termes) dans Science (du 9 février 2007). Il en déduit que l’antenne joue chez les papillons qui ne peuvent se fier à des repères visuels – ils volent la nuit – le rôle des haltères des Diptères : un détecteur de changement de position à base de capteur inertiel, situé à la base de l’appendice qui détecte les accélérations. Des observations plus fines montrent que l’antenne vibre en  vol et que l’insecte perçoit les variations de ces mouvements très fins et les interprète en termes de changement d’assiette ou de cap. Outre les mécanorécepteurs de la base, l’antenne porte sur toute sa longueur des récepteurs chimiques, essentiels pour le butinage. Notre Sphinx antennotectomisé mourra de faim : il ne reconnaît plus les odeurs des fleurs.
D’après “Mystery of Moth Flight Uncovered”, par Andra Thompson, lu le 9 février 2007 à www.livescience.com

Pourquoi les phyllies ?

 À cause, en bonne partie, des primates, pas les modernes éleveurs en terrarium mais leurs ancêtres chasseurs entomophages d’il y a 47 millions d’années. À cette époque, il y avait aussi des lézards et des oiseaux qui aimaient, eux aussi, les insectes. Pour échapper à la vue de ces prédateurs, les phyllies, du même ordre des Phasmides que les phasmes-bâtons, se camouflaient en feuilles, elles.
Des paléontologistes et zoologistes allemands, viennent d’exhumer, à Messel, un fossile de 63 mm de long. C’est la première phyllie fossile découverte, hormis 2 spécimens de l’ambre de la Baltique. Elle est nommée
Eophyllium messelensis et sa découverte est publiée dans les PNAS, le 9 février 2007.  Les phyllies vivent de nos jours surtout en Asie sud-orientale ; leurs représentants ont fort peu varié depuis et ne comptent que 63 espèces, contre quelque 3 000 de phasmes-bâtons.
De ces derniers, E. messelensis  possède  quelques caractères morphologiques et la discussion va bon train pour déterminer quel groupe est apparu le premier, si les phyllies ont évolué peu à peu avec le succès des plantes à feuilles ou rapidement.
D’après “
Scientists discover first fossil of a leaf insect”, par Lisa Zyga, lu le 9 février 2007 à www.physorg.com
Photo

Travail de fourmis pour tous 

 Le projet Antarea a pour but de dresser l'inventaire des espèces de Fourmis (Hym. Formicidés) présentes sur le territoire français. Il s’agit de mettre à jour et de compléter les données réunies par Francis Bernard dans son ouvrage Les fourmis d'Europe occidentale et septentrionale, paru en 1968 chez Masson (Paris). Ceci avec l’aide d’entomologistes amateurs volontaires pour prospecter et récolter sur le terrain : prélever dans le nid une douzaine d'ouvrières, dans le meilleur des cas des sexués mâles et femelles et, pour des espèces comportant des castes, 3 de chaque (minor, médium,  major) ; les envoyer dans l’alcool à 70° avec une étiquette précisant lieu et date ; envoyer à un coordinateur régional. Les échantillons seront déterminés à l’espèce. Sous l’autorité scientifique du prof. Henri Cagnant.
Point n’est besoin d’être myrmécologue. Le projet Antarea compte sur votre participation.
Tous les détails de l’opération sont sur le site Antslab à www.akolab.com/antarea/index.php

Photo : Myrmica scabrinodis

L’entomofaune du dinosaure

Deux ichnofossiles, datant du Crétacé tardif, viennent d’être découverts sur des os de dinosaure. Cubiculum ornatus, de Madagascar, se présente sous forme de cavités ovoïdes creusées dans l’os spongieux et dans l’os compact : des logettes de nymphose d’un Coléoptère Silphidé. Osteocallis mandibulus, trouvé au même endroit et dans l’Utah (états-Unis) est un ensemble de rainures sinueuses superficielles, un peu comme des galeries de scolytes : les traces de prise de nourriture d’un insecte nécrophage.
Les ichnofossiles (ou traces fossiles) témoignent de l’activité biologique d’organismes dans ou sur des substrats. On les ordonne selon une classification éthologique. C. ornatus ressortit aux Domichnia et O. mandibulus aux Pascichnia.
D’après “Continental Insect Borings in Dinosaur Bone: Examples From the Late Cretaceous of Madagascar and Utah”, par E.M. Roberts et al., lu le 7 février 2007 à www.redorbit.com

Dyal qui dort, calpine qui dîne

 Le Dyal, c’est Copsychus albospecularis, un Turdidé (oiseau). La calpine, c’est Hemiceratoides hieroglyphica, un Noctuidé (insecte Lépidoptère). Cela se passe à Madagascar.
Dans la sous-famille des Calpinés, les imagos munis d'une trompe vulnérante percent les fruits pour en aspirer le suc - cas de Gonodonta nutrix, ravageur des agrumes - ou la peau d’un mammifère pour en prélever le sang.
Les autres papillons buveurs de larmes ont une trompe molle, sans épines, et prélèvent sans violence les larmes d’animaux placides : antilopes, éléphants, crocodiles…, qui sont absents de l’île.

Article source :
“Malagasy birds as hosts for eye-frequenting moths”, par Roland Hilgartner.  Biology Letters (DOI: 10.1098/rsbl.2006.0581)
Photo 


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6 février 2007

Mutualisme ravageur

 À quoi cela sert-il aux pucerons et autre opophages de transmettre aux plantes dont ils se nourrissent des virus phytopathogènes, ceci sans en souffrir ? Des chercheurs de l’université Zhejiang et de l’Académie chinoise des sciences ont montré, pour la première fois, une relations mutualiste (à bénéfices mutuels) : le vecteur profite de la dissémination du virus. Une vieille hypothèse est confirmée, sur un cas particulier très démonstratif.
La Mouche
blanche du tabac, Bemisia tabaci (Hém. Aleyrodidé), est un envahisseur mondial très agressif, nuisible typiquement aux cultures florales et véhiculant des begomovirus très dangereux pour le tabac et la tomate. C’est le biotype B de l’aleurode, originaire d’Afrique du Nord et répandu avec le commerce des fleurs, qui est préoccupant.
L’expérience des entomologistes chinois a consisté à élever en parallèle ce B. tabaci B, allochtone, et B. tabaci ZHJ1, autochtone, sur des plants de tabac sains et virosés. Sur ces derniers, « B » voit sa fécondité et sa longévité multipliées par 12 à 18 et par 6 à 7, respectivement. « ZHJ1 » se développe pareillement sur les 2 tabacs.
Grâce au virus qu’il inocule à la plante-hôte, « B » pullule très vite, prend la place des aleurodes autochtones et dissémine massivement le virus. Ceci aux dépens de la plante nourricière.

D’après, notamment, « Whiteflies And Plant Viruses Can Help Each Other To Speed Up Biological Invasion “, Science Daily, lu le 2 février 2007 à www.sciencedaily.com/
Article source : Jiu M, Zhou XP, Tong L, Xu J, Yang X et al , 2007. Vector-virus mutualism accelerates population increase of an invasive whitefly. PLoS ONE 2(1): e182. 
Photo de B. tabaci B

Drôle de genre

 À l’origine de la découverte d’une exception (quasi unique) à la règle (quasi générale) de l’haplodiploïdie des Hyménoptères (chez qui les mâles, haploïdes, sont issus des œufs non fécondés)… un étudiant canadien. Qui, n’arrivant pas à sexer des chalcidiens Nasonia vitripennis (Hym. Ptéromalidés) présentant des caractères femelles et d’autres mâles (« gynandromorphes »), envoie ses bêtes à un labo hollandais dépendant de l’université de Groningue. Là, surprise du professeur Leo Beukeboom : des femelles – pour la plupart stériles - sont issues de parthénogenèse et n’ont qu’un jeu de chromosomes (haploïdes).
La souche canadienne de cet insecte fort répandu, parasitoïde de pupes de Diptères Cyclorrhaphes et commercialisé comme auxiliaire de lutte biologique, est extraordinaire. 
Cette trouvaille confirme la grande diversité, résultat de l’évolution des animaux métazoaires, des mécanismes de différentiation des sexes, lesquels sont d’ailleurs peu durables, mais aboutissent toujours à 2 sexes.
D’après “The unique sex genes of the jewel wasp”, par Laura Durnford, lu le 30 janvier 2007 à www.radionetherlands.nl/, reprise de :Beukeboom L.W. et al., 2007. Haploid Females in the Parasitic Wasp Nasonia vitripennis. Science, 315(5809), p. 206, 12 janvier 2007, DOI: 10.1126/science.1133388
Dessin

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2 février 2007

À lire sur Internet :

Longévité: l’odorat limite les effets de la diète. par Cécile Dumas, NouvelObs.com, 2 février 2007
"Les diptères en restriction calorique dont l’odorat était ainsi excité ont vécu plus longtemps que les mouches qui mangent normalement mais moins longtemps que les mouches au régime qui n’avaient rien à sentir."
(Drosophila melanogaster)

L'abeille, sentinelle écologique, par Patrick Straub, Futura Sciences, le 1er février 2007. 
Un grand dossier en 9 chapitres-pages :  
De la cueillette à l’apiculture, L'abeille, La communication, L'anatomie, Les maladies et les prédateurs, Les produits de la ruche, L’apiculture, L’apithérapie, L’abeille africaine ou abeille tueuse.

Barberousse au zoo

 Au Royaume-Uni, la fourmi Formica rufibarbis (Hym. Formicidé) a presque disparu, ne vivant plus que sur un site – et dans un nid – au Surrey, ainsi que sur les îles Scilly – plusieurs colonies. Cette espèce des landes a disparu du fait de la destruction de ce milieu, cultivé ou planté, et des zones de sols nus qu’elle affectionne. Elle est aussi victime, mais là l’homme n’y est pour rien, de l’esclavage – d’autres fourmis qui emportent larves et nymphes pour les élever dans leur fourmillière.
Pour restaurer des populations viables, il est prévu de procéder à des élevages au zoo de Londres, puis de réinstaller la fourmi dans des lieux convenablement restaurés, eux aussi. Un budget de 50 000 £ est alloué. Un défi car nul n’est parvenu à obtenir la reproduction de cette fourmi en élevage.
La biologie de F. rufibarbis n’est que partiellement connue ; particularité étonnante, elle a des colonies comportant uniquement des mâles et d’autres, distinctes, composées de femelles. Pour l’élevage envisagé, on prélèvera des femelles du Surrey et des mâles des Scilly.
Le programme prévoit d’installer 40 colonies chaque année, jusqu’à ce que la population soit assez forte pour subsister sans assistance.
D’après «Rare red ants get a helping hand “, BBC News, lu le 29 janvier 2007 à news.bbc.co.uk/ 
Fiche INPN (l’espèce n’est pas protégée en France).
Photos 

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28 janvier 2007

À lire sur Internet : 

La coccinelle asiatique menace les espèces indigènes en Suisse. Romandie News, 26 janvier 2007.

Colza - Des attaques de taupins, de plus en plus fréquentes en Bourgogne. Terre-net, 26 janvier 2007.
"Depuis le début des années 2000, des dégâts parfois graves provoqués par les taupins, ont été signalés sur colza en Bourgogne et en particulier dans le Nord-Est de l’Yonne. Ce sont les larves de taupins, des larves jaunes assez caractéristiques que l’on appelle aussi larves « fil de fer » qui sont responsables des dégâts sur les jeunes plantules."
(Coléoptères Élatéridés)

Genève: des chercheurs s'intéressent de près aux ailes de la mouche. Le Temps, 25 janvier 2007.
"Le professeur Marcos González-Gaitán et son équipe de l'Université de Genève publient dans "Sciences" un article sur les mécanismes de formation de l'aile de la mouche. Il ouvre des perspectives dans la lutte contre la prolifération des cellules cancéreuses."

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19 janvier 2007

À lire sur Internet :

Un insecte parasite particulièrement doué, par Alain Roques, Fiche de presse INRA, 11 janvier 2007.
"Les insectes sont considérés comme les prédateurs principaux des cônes, les structures reproductives femelles des conifères dans lesquelles se forment les graines. Alors que la plupart des insectes parasites induisent chez l'hôte la formation d'excroissances appelées galles, les chercheurs de l'INRA d'Orléans, en collaboration avec des chercheurs canadiens, ont découvert un mécanisme différent et original chez l'hyménoptère Megastigmus spermotrophus, spécifique du sapin de Douglas. Cet insecte se développe dans les graines du cône, qu'elles soient fécondées ou non, en utilisant à son profit le tissu nutritif destiné à l'embryon végétal.

L’étonnante blancheur du scarabée, par Cécile Dumas. Sciences et Avenir.com, 1ç janvier 2007.
"Les écailles sans pareilles du scarabée Cyphochilus lui donnent une blancheur éclatante, inégalée à une aussi petite échelle, montrent des chercheurs dans Science.

Dans les Alpes-Maritimes, découverte d’un Géomètre nouveau pour la science. Les Carnets du Lépidoptériste Français.
Les Alpes-Maritimes sont décidément une contrée bénie pour les découvreurs de Géomètres. Après la découverte de Lycia florentina, et celle d’Eupithecia pernotata, voici que le bassin de la Roya vient de livrer un nouveau scoop : une nouvelle espèce du Genre Dyscia. Faisons connaissance avec la petite nouvelle : Dyscia royaria Tautel & Billi 2006.

Le Thrips de Palm Beach

On connaît les thrips (Insectes n°143), insectes piqueurs-videurs de cellules végétales à la gueule tordue et aux ailes frangées. Parmi eux, le Thrips jaune du théier, Scirtothrips dorsalis (Thysanoptère Thripidé) était un ravageur d'une certaine importance.
Répandue sur tout le Globe, à l'exception (pour l'instant) de l'Europe et de l'Afrique du Nord, l'espèce est très polyphage : plus de 100 végétaux peuvent assurer son cycle de vie - et en souffrir. Parmi eux, le théier, les agrumes, les solanacées, le cotonnier (par exemple en Côte d'Ivoire, depuis 1993). Elle porte aussi plusieurs noms comme Neophysopus fragariae, Heliothrips minutissimus ou Anaphothrips andreae. En France et autour de la Méditerranée, ce sont les cultures sous serre qui paraissent les plus menacées. La lutte est très difficile, on le maîtrise dans certains cas avec des traitements systémiques.
C'est devenu un ravageur d'une importance certaine. Un envahisseur de la zone caraïbe. Le " chilli thrips " (thrips du piment), détecté en 2005 à Palm Beach (Floride, États-Unis), est maintenant présent dans 24 comtés. Et il y cause de graves dégâts aux rosiers. Larves, nymphes et adultes s'installent sur tous les organes, particulièrement sur les jeunes ; s'en suivent décoloration, flétrissement, brunissement, bronzage… des feuilles comme des fleurs. On ne décourage pas les amateurs de laver leurs rosiers à l'eau savonneuse mais le seul traitement efficace préconisé met en œuvre l'acéphate (ester phosphorique systémique agissant par contact et ingestion), en applications répétées.
D'après " Tiny new thrips have a big appetite for roses ", par Christine Winter Juneau, Sun-Sentinel.com du19 janvier 2007 à www.sun-sentinel.com

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12 janvier

À  noter sur votre agenda :

Linné et la systématique aujourd'hui. Faut-il classer le vivant ? Colloque organisé par France Orchidées. Dijon, du 31 janvier au 3 février 2007. Contact : mprost@ville-dijon.fr

Du 4 avril au 3 septembre 2007 : Mouches. Grande Galerie de l'Evolution, MNHN, Paris.

Papillons et autres insectes : formations (payantes) grand public au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Printemps 2007.

Nom d'un binom !

Les espèces nouvelles découvertes sous terre reçoivent, selon la tradition, un nom scientifique  (Genre espèce) qui fait référence à la mythologie. Ayant précisé l'identité d'un Diploure Japygidé inconnu vivant dans 6 grottes de la province de Castellon (Espagne), les découvreurs ont choisi de s'inspirer du monde fantastique décrit par Tolkien dans Le Seigneur des anneaux : d'où le binom Gollumjapyx smeagol.
L'animal est un japyx peu banal : dépigmenté, il mesure 2 cm de long et porte de très longues antennes. Il vit dans les parties profondes des cavernes où il se nourrit d'acariens et de petits carabes Anillini.
D'après, entre autres, " New insect named after Tolkien character", valencialife.net, lu le 9 janvier 2007nà www.valencialife.net
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Ultrastridulation

Record du son le plus aigu : le mâle de d'Arachnoscelis sp. (Orth. Tettigoniidé), sauterelle forestière colombienne, stridule à 129 kHz. Classiquement, le système élytro-élytral des Ensifères, comportant une râpe et un grattoir émet un son dont la fréquence est directement liée à celle des contractions des muscles alaires. Or, dans ce cas, les élytres frottent l'un sur l'autre à une fréquence normale - mesurée par un système optique (source, miroir collé sur l'aile, récepteur). Ce sont des structures tégumentaires particulières, élastiques, emmagasinant puis restituant l'énergie du forttement, qui permettent, à l'instar de l'archet sur une corde, de tels suraigus. Une découverte de Fernando Montealegre-Z et de Glenn Morris, de l'université de Toronto (Canada).
Ces chants sont absolument inaudibles par l'homme. Et sans doute par des prédateurs réguliers de l'insecte (chauves-souris ?), ce qui pourrait expliquerait l'avantage procuré par cette ultrastridulation, pratiquée dans un milieu où l'air humide limite la propagation de ces ultrasons par ailleurs plus directionnels que les sons plus graves des sauterelles et grillons. Autre hypothèse : ces sauterelles profiteraient, pour leur communication intraspécifique, d'une fréquence où il n'y a pas de concurrence.
D'après "Heuschrecken zirpen in höchsten Tönen", Spiegel Online, lu le 4 janvier 2007 à www.spiegel.de/
Photo (petite) et stridulation (ralentie 32 fois) d'Arachnoscelis

A (re)lire et à (ré)écouter : notre page Stridulations

NDLR : les diffuseurs électroniques vendus pour " éloigner les rongeurs et les insectes nuisibles " émettent des ultrasons entre 35 et 65 kHz.

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9 janvier 2007

À lire sur Internet :

La maladie de la langue bleue risque de s'installer en Europe. Par Jean-Yves Nau, Le Monde du 9 janvier 2007.
Extrait : " Après de nombreux tâtonnements dus à l'inquiétante raréfaction des spécialistes d'entomologie, l'Office international de la santé animale (OIE) a annoncé, fin octobre, que le vecteur responsable était Culicoides dewulfi, un moucheron piqueur d'environ 2 mm, voisin mais différent de Culicoides imicola, connu jusqu'à présent pour être à l'origine de cette maladie animale sur le continent africain ainsi que dans le sud de l'Europe."

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7 janvier 2007

À voir en ville :

Du 2 au 15 janvier : Insectitudes, exposition à la librairie La Lucarne des Ecrivains, 115, rue de l'Ourcq, 75019 Paris, métro Crimée, tel. 01 40 05 91 29. Vernissage le 11 janvier à partir de 19 h. Contact : Eric de Tugny.


2 janvier 2007

À lire sur Internet :

Une résine naturelle au secours des palmiers, par Guillaume Mollaret, Le Figaro du 2 janvier 2007
"Les ravages du papillon originaire d'Argentine qui s'attaque aux arbres du sud de la France peuvent être stoppés grâce à une glu. "

La fièvre jaune menace désormais l'Asie, par Jean-Michel Bader, Le Figaro du 2 janvier 2007
"Le virus frappe maintenant les grandes villes d'Afrique et d'Amérique latine. La maladie pourrait aussi gagner la Chine et d'autres pays d'Asie. "
Vecteur : Aedes aegypti, Dip. Culicidé.

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Arsenal génétique

Petit moucheron grisâtre – avec un peu de rouge sur les flancs de l’abdomen -, asticot sans segmentation apparente et verdâtre. Cette mouche moche est pourtant un phénomène.
On la nomme Cécidomyie destructive, scientifiquement Mayetiola destructor (Dip. Cécidomyidé). Elle sévit de l’Europe et du Maghreb au Nord du continent américain Là-bas, c’est la Mouche de Hesse, car elle est arrivée – dit-on- avec la paille des chevaux d’un régiment de Hesse, durant la Révolution américaine.
C’est le pire ravageur du blé. On a essayé tous les moyens, des pratiques culturales (semis précoce, fumure soignée…) à la lutte génétique en passant par l’enrobage de la semence avec des insecticides. En vain. En particulier, les variétés résistantes, sitôt employées, deviennent inefficaces.
La larve, endophyte, fait périr le blé sur pied. Elle procède à une digestion extraorale des tissus de son hôte, en produisant de grandes quantités d’une salive « toxique ».
Une toxicité tout à fait particulière, dont le mécanisme se dévoile peu à peu grâce aux travaux d’analyse génomique fonctionnelle menés par une équipe de l’ARS basée au Kansas (États-Unis) dirigée par Ming-Shun Cheng et équipée de puces à ADN ad hoc. La salive de l’asticot désactive des gènes du blé, en active d’autres, leur faisant produire un « milieu » très favorable à sa croissance. Ce qu’on peut décrire comme un suicide du blé assisté par cécidomyie… Laquelle ne possède pas moins de 2 000 gènes pour ce faire.
Les études se poursuivent avec l’espoir de trouver le moyen de maîtriser ce ravageur si bien adapté. Peut-être en utilisant le gène Hfr-3, qui code pour des lectines, anti-appétant assez radicaux pour la larve de 1er stade.
D’après, entre autres, « Once Again… Waiting in the Wings… Hessian Flies ! », Agricultural research Magazine, janvier 2007, en ligne à www.ars.usda.gov/
À (re)lire : « Gène à gène », Épingle publiée en 2001
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26 décembre 2006

À lire sur Internet :

La grande fête des insectes, par Hervé Morin , Le Monde du 27 décembre 2007
"Les insectes, animaux à sang froid, profiteront-ils du réchauffement climatique ? La question était encore théorique il y a quelques années. Les entomologistes répondent désormais, sans ambiguïté, par l'affirmative."

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20 décembre 2006

Vivre ou chanter

Chez Gryllus rubens (Orth. Gryllidé), du Sud-Est des États-Unis, le dilemme est posé par un conflit entre la sélection pour la capacité à survivre (sélection naturelle) et celle pour la capacité à copuler (sélection sexuelle). Le mâle, à la recherche d'une partenaire pour s'accoupler, stridule (rappel : râpe + harpe / plectrum - appareil élytro-élytral) ou se tait, l'une ou l'autre de ces attitudes ayant ses avantages et ses inconvénients, du fait d'un (au moins) autre insecte. Une série de très intéressantes observations (d'individus libres ou encagés, chantant " live " ou par le truchement d'un haut-parleur, etc.), dues à Jane Brockmann et à ses collaborateurs (université de Floride) a été publiée, qui viennent éclairer le sujet.
Deux auditoires sont intéressés par le chant d'amour de notre grillon. Madame Grillon, on s'en doute, réagit. En sautant (sur) Monsieur - de façon à ce qu'adviennent de petits grillons. Mais Madame Ormia ochracea s'empresse également, avec des visées procréatives elle aussi, mais c'est pour faire des petites tachinaires - car c'en est une, et à l'ouïe particulièrement affûtée (cf  l'Épingle " Fine mouche "). Elle larvipose tout près du grillon que ses asticots dévoreront de l'intérieur - et qui ne chantera plus jamais.
Ce Diptère Tachinidé parasitoïde, qui n'est présent qu'en automne au nord de la Floride, exerce une pression de sélection sur les grillons - qui s'adaptent . Ainsi, à cette saison, les grillonnes se méfient des sérénades et les mâles, pour la plupart, vont leur faire la cour à pattes et en silence, élytre cousu. Si les femelles sont abondantes, ça a l'air d'une tactique avantageuse. Peut-être, car des prédateurs rôdent…
D'après " For Crickets, Parasitic Flies Can Stop The Music ", communiqué de presse de l'université de Floride du 15 décembre 2006, lu à www.sciencedaily.com/
image d'une femelle, stridulation d'un mâle

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Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


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