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 Les Tilleuls sont des arbres d'origine
forestière très utilisés dans les plantations du fait
de leur aspect ornemental, de leur résistance et de leur silhouette
harmonieuse. Ils constituent dans plusieurs forêts, comme celle de
la Sainte Baume (Var), des peuplements très abondants. D'autre part,
le Tilleul est l'arbre symbole d'une place de village, ainsi que d'une
propriété ou d'une maison isolée. Sept espèces,
dont cinq européennes, sont parmi les plus utilisées, ainsi
que deux hybrides.
Les Tilleuls sont des arbres d'origine
forestière très utilisés dans les plantations du fait
de leur aspect ornemental, de leur résistance et de leur silhouette
harmonieuse. Ils constituent dans plusieurs forêts, comme celle de
la Sainte Baume (Var), des peuplements très abondants. D'autre part,
le Tilleul est l'arbre symbole d'une place de village, ainsi que d'une
propriété ou d'une maison isolée. Sept espèces,
dont cinq européennes, sont parmi les plus utilisées, ainsi
que deux hybrides.
Le Tilleul commun ou T. silvestre, Tilia cordata (= T. sylvestris), très mellifère, préfère les situations sèches. Le Tilleul à grandes feuilles, Tilia platyphyllos, est plus méridional, il fleurit plus tôt. Le Tilleul commun, T. vulgaris, est un hybride des deux précédents. En outre le Tilleul argenté, Tilia argentea, est originaire de Hongrie ; son nectar est toxique pour les abeilles. Le Tilleul est cité par Virgile sous le nom de tilia. Il était désigné en latin populaire sous l'appellation de tiliolus et de son diminutif : tilius. Au Moyen Âge on le voit désigné sous l'orthographe tilluel, puis à la Renaissance : tilleul, orthographe conservée depuis. En France quelques localités témoignent de la présence de cet arbre, comme : Tillay, Tille, Tilleux, Tillière, Tilloy, Tilly, Tilloloy, etc.
La faune des arthropodes associée aux tilleuls est très diversifiée et particulièrement abondante, bien que le nombre des espèces totalement ou partiellement spécifiques soit assez limité, une vingtaine tout au plus. Les principales, parfois nuisibles sont les suivantes.
Les Acariens des Tilleuls : un Tétranyque, Eotetranychus tiliarum, espèce très fréquente et fort nuisible sur les tilleuls en alignement ou en situation urbaine. Le corps est jaunâtre au printemps, puis rouge orangé pour les individus d'été et d'automne. les yeux sont rouges. les femelles de cette espèce hivernent à l'état imaginal dans les fentes d'écorce. Pour se nourrir chaque individu vide les cellules par succion à l'aide de ses chélicères, ce qui donne rapidement au feuillage un aspect grisâtre, suivi souvent du dessèchement des feuilles et de leur chute précoce. Cinq autres acariens qui appartiennent au groupe des Eriophyidés (+) et des Phytoptidés provoquent des anomalies du feuillage : enroulement marginal du limbe, par Phytoptus tetrastichus ; petites galles à l'intersection des nervures par Aceria exilis et Eriophyes leiosoma, et surtout les galles cornues engendrées par les piqûres d'Eriophyes tiliae et de E. tiliae lateannulatus ; pour ce dernier uniquement sur Tilia cordata.
Parmi les Hétéroptères, l'espèce la plus fréquente et la plus abondante qui sort d'hivernation au printemps dès les premiers réchauffements est la punaise rouge et noire, Pyrrhocoris apterus, communément appelée "gendarme", "suisse", ou "cherche-midi". Cette espèce aptère phytophage non malodorante se nourrit des fruits du tilleul tombés au sol, ainsi que de fruits de mauves, de feuilles de roses-trémières. Le Miride, Lygocoris pabulinus, ou capside des pousses, dont les ufs éclosent au printemps, pique et suce la sève des pousses tendres de l'année et les jeunes feuilles, dégâts qui se traduisent par des déchirures du limbe. Un seul Puceron, mais très fréquent : Eucallipterus tiliae, producteur d'un abondant miellat bientôt envahi de fumagine. De ce fait, il a une grande importance économique surtout dans les parcs de loisir et les voies urbaines, bien qu'il affecte peu la croissance et la vigueur des arbres. La Cochenille polyphage, Pulvinaria hydrangeae, est très facile à observer dès le mois de juin, car à cette époque les femelles pondent leurs ufs, à la face inférieure des feuilles en les revêtant de sécrétions cireuses de couleur blanche très visibles. Pulvinaria regalis est une espèce voisine qui se développe sur les branches ainsi que la Cochenille diaspine : Chionaspis salicis.
Le feuillage des tilleuls est un aliment de choix pour les chenilles, comme on peut en juger par la très grande diversité des espèces rencontrées sur ces arbres. Quatre Tordeuses polyphages peuvent déformer quelques feuilles, en particulier : Pandemis cerasana (+), qui, en été, pond ses ufs en ooplaques, mais dont les jeunes chenilles hivernent, puis terminent leur croissance au printemps suivant. Souvent, surtout en milieu urbain, les chenilles de la Mineuse : Bucculatrix thoracella, dont le papillon ne mesure que 4 mm, tissent des toiles sous les feuilles, descendent au sol par des fils qui gênent les promeneurs ainsi que les commerçants qui ont dressé leur étal sous les arbres. A signaler aussi, minant les pousses, puis les branches, les chenilles de la Zeuzère : Zeuzera pyrina (+), espèce redoutée car elle peut être à l'origine du bris de grosses branches en cas de coups de vent. Les chenilles arpenteuses de deux Géométrides sont très présentes chaque printemps, celles de la Phalène hiémale ou Cheimatobie : Operophtera brumata (+), et celles de la Phalène défeuillante : Erannis defoliaria. Leurs dégâts consistent en de larges parties des feuilles dévorées au hasard. Chez ces deux espèces les femelles aptères grimpent le long des troncs à la fin de l'automne et déposent leurs ufs à la base des bourgeons ; seuls les mâles ailés se déplacent au vol pour l'accouplement. En juillet-août, toujours isolées, pratiquement invisibles et jamais très nombreuses, les chenilles du Sphinx du tilleul : Mimas tiliae, peuvent être repérées sous l'arbre par la présence de leurs déjections. Pour se nymphoser elles descendent au sol, souvent en se laissant tomber ; à ce moment elles ont perdu leurs belle couleur. Parmi la dizaine de Noctuelles qui fréquentent parfois le tilleul, comme : Acronycta psi et Orthosia gothica, seule l'espèce : Xanthia citrago peut être considérée comme spécifique. Ses ufs déposés auprès des bourgeons au mois de septembre, hivernent et n'éclosent qu'au printemps. Les chenilles descendent au sol durant le jour et font chaque soir l'ascension des troncs pour s'alimenter aux dépends du feuillage. La nymphose a lieu dans le sol ; les papillons volent et s'accouplent au mois d'août et de septembre. Le petit Lycène Thécla w-blanc : Satyrium w-album, visite en juillet les fleurs de ronce avant de pondre des ufs isolés à l'intersection des branches. Leur éclosion n'a lieu qu'en mars suivant ; la chenille consomme d'abord les bourgeons, puis les feuilles. On rencontre aussi cette espèce sur l'Orme.
Parmi les Coléoptères, le charançon polyphage Phyllobius oblongus est le plus fréquent bien que difficile à observer, car il se laisse tomber au moindre ébranlement anormal. Il n'est gênant qu'en pépinière et sur les très jeunes arbres. Les ufs sont pondus dans le sol ; les larves consomment de fines racines. Par suite de la suppression, parfois sans précautions, de grosses branches, des champignons xylophages s'installent sur les plaies puis envahissent les parties ligneuses. Dans ce bois décomposé peuvent alors s'installer les Dorcus parallelopipedus dont les larves saproxylophages se nourrissent de ce terreau ligneux, comme le font aussi les larves de certaines Cétoines.
Quatre Cécidomyies sont à l'origine de la présence de curieuses galles sur les feuilles ou les pétioles, en particulier : Contarinia tiliarum, qui engendre des galles globuleuses multiloculaires à la limite du limbe, abritant une dizaine de larves jaune-orange, chacune occupant une loge individuelle. Les limbes sont parfois déformés. Il n'y a qu'une génération annuelle. Une autre espèce, jadis dédiée au célèbre naturaliste Réaumur : Didymomyia tiliacea (= D. reaumuriana), est caractérisée par des galles en pustules qui font saillie sur les deux faces du limbe des feuilles. Il n'y a qu'une larve par galle. La cavité centrale qui contient donc la larve se détache en automne, elle tombe au sol. La larve hiverne à l'intérieur, se nymphose au printemps et un nouvel adulte s'échappe en avril. Ce phénomène présente quelque analogie avec celui qui se produit chez la galle de la Cécidomyie du hêtre Mikiola fagi.
On constate parfois en plein été un brunissement inquiétant du feuillage des tilleuls, en ville en particulier ; il s'agit des dommages spectaculaires des larves d'un Hyménoptère, la Tenthrède limace Caliroa annulipes, une petite espèce de couleur noire, dont la larve jaunâtre clair, de 10 mm de long, à tégument recouvert d'une substance de consistance gélatineuse, se nourrit en décapant la face supérieure des feuilles comme par l'action d'une râpe. Deux générations peuvent se succéder durant l'été. Les larves passent l'hiver dans des cocons tissés dans le sol.
 
  
Arthropodes spécifiques ou fréquents des Tilleuls
 Aspect
    grisâtre de feuilles envahies par des larves et des imagos de l'Acarien
    Tetranychus tiliae. (Cliché R. Coutin)
Aspect
    grisâtre de feuilles envahies par des larves et des imagos de l'Acarien
    Tetranychus tiliae. (Cliché R. Coutin)
   Cochenilles,
    Pulvinaria hydrangeae, à l'état de femelles en cours
    de reproduction, leur corps prolongé par un volumineux ovisac blanc.
    (Cliché R. Coutin)
Cochenilles,
    Pulvinaria hydrangeae, à l'état de femelles en cours
    de reproduction, leur corps prolongé par un volumineux ovisac blanc.
    (Cliché R. Coutin)
   Détail
    de d° (Pulvinaria hydrangeae). (Cliché R.
    Coutin)
Détail
    de d° (Pulvinaria hydrangeae). (Cliché R.
    Coutin)
   Mâle
    et femelle de la Punaise Pyrhocoris apterus, très fréquente
    au pied et sur les tilleuls. Elle se nourrit des fruits de différentes
    plantes. (Cliché R. Coutin)
Mâle
    et femelle de la Punaise Pyrhocoris apterus, très fréquente
    au pied et sur les tilleuls. Elle se nourrit des fruits de différentes
    plantes. (Cliché R. Coutin)
   Ailé
    du Puceron Eucallipterus tilliae, s'alimentant face inférieure
    d'une feuille. On remarque les taches noires des ailes, très
    caractéristiques. (Cliché R. Coutin)
Ailé
    du Puceron Eucallipterus tilliae, s'alimentant face inférieure
    d'une feuille. On remarque les taches noires des ailes, très
    caractéristiques. (Cliché R. Coutin)
   Imago de
    Dorcus parallelipipedus sortant d'une galerie d'un vieux tronc pourri.
Imago de
    Dorcus parallelipipedus sortant d'une galerie d'un vieux tronc pourri.
   Imago du
    Lycène, Strymonidia w-album. (Cliché R.
    Coutin)
Imago du
    Lycène, Strymonidia w-album. (Cliché R.
    Coutin)
   Chenille
    arpenteuse de Cheimatobie, Operophtera brumata, souvent abritée
    dans un repli de feuille. (Cliché R. Coutin)
Chenille
    arpenteuse de Cheimatobie, Operophtera brumata, souvent abritée
    dans un repli de feuille. (Cliché R. Coutin)
   Chenille
    arpenteuse de Phalène défeuillante, Erannis defolaria,
    très fréquente sur Tilleul, Peuplier et autres feuillus.
    (Cliché R. Coutin)
Chenille
    arpenteuse de Phalène défeuillante, Erannis defolaria,
    très fréquente sur Tilleul, Peuplier et autres feuillus.
    (Cliché R. Coutin)
   Groupe de
    chenilles, commensales à l'état jeune, de Phalera
    bucephala, ici sur Noisetier. Elles consomment le limbe à partir
    du bord des feuilles, en reculant. (Cliché R. Coutin)
Groupe de
    chenilles, commensales à l'état jeune, de Phalera
    bucephala, ici sur Noisetier. Elles consomment le limbe à partir
    du bord des feuilles, en reculant. (Cliché R. Coutin)
   Imago de
    la Noctuelle Orthosia gothica. (Cliché R. Coutin)
Imago de
    la Noctuelle Orthosia gothica. (Cliché R. Coutin)
   Imago très
    reconnaissable de la Noctuelle Acronycta psi. (Cliché
    R. Coutin)
Imago très
    reconnaissable de la Noctuelle Acronycta psi. (Cliché
    R. Coutin)
   Galle foliaire
    provoquée par la Cécidomyie Didymonyia reaumuriana.
    On aperçoit la larve jaune dans sa loge. A la fin de la croissance
    larvaire, la partie supérieure de la galle se détache avec
    la larve à l'intérieur. (Cliché R. Coutin)
Galle foliaire
    provoquée par la Cécidomyie Didymonyia reaumuriana.
    On aperçoit la larve jaune dans sa loge. A la fin de la croissance
    larvaire, la partie supérieure de la galle se détache avec
    la larve à l'intérieur. (Cliché R. Coutin)
   Galles foliaires
    et galles de bourgeons provoquées par les larves de la Cécidomyie
    Contarinia tiliarium. (Cliché R. Coutin)
Galles foliaires
    et galles de bourgeons provoquées par les larves de la Cécidomyie
    Contarinia tiliarium. (Cliché R. Coutin)
   Face
    inférieure d'une feuille de tilleul décapée par les
    larves de la Tenthrède Caliroa annulipes. On aperçoit
    les amas de déjections noirâtres. (Cliché R.
    Coutin)
Face
    inférieure d'une feuille de tilleul décapée par les
    larves de la Tenthrède Caliroa annulipes. On aperçoit
    les amas de déjections noirâtres. (Cliché R.
    Coutin)