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Lymantria dispar
le Bombyx disparate


Le Bombyx disparate en 12 photos

Bref portrait du Bombyx disparate
En ligne ici :

Dessins et photos
Liens L. dispar et Gypsy Moth
Bibliographie récente sur Lymantria dispar au Maroc

Alain Fraval


Bref portrait du Bombyx disparate

C’est un papillon parmi les plus célèbres : introduit aux États-Unis en 1872, il y est devenu, s’étant échappé des cages d’élevage, le ravageur forestier n°1, sous le nom de Gypsy Moth et est désormais présent partout dans l’Hémisphère nord. Il est parmi les plus étudiés : « pour la science » - fondamentale et appliquée - dans les domaines de la régulation de la mue, de la vision larvaire, des phéromones, des maladies d’insectes, des insecticides, de la lutte biologique, etc. et « pour lui-même » pour sa dynamique des populations, sa polyphagie et son polymorphisme, entre autres.

Lors de ses pullulations, occasionnelles ou cycliques selon les endroits, ses chenilles provoquent au printemps des défoliations complètes qui s’étendent parfois sur des dizaines de milliers d'hectares. Le grouillement des chenilles est très spectaculaire et ne laisse pas d'inquiéter ; en fait, beaucoup d'arbres supportent cette attaque mais des défoliations répétées peuvent faire péricliter des forêts.

De l'été au printemps suivant, l’espèce signale sa présence par ses pontes, plaques ovales clair, de quelques cm de grand diamètre, accolées au tronc ou cachées. Les chenilles très velues sont caractérisées par des taches de couleur (une étoile crème, des verrues bleues et d’autres rouges) sur un fond beige marbré de taches foncées variables mais symétriques. La chrysalide est un brun roux satiné, à peu près glabre. Elle est accrochée aux aspérités du liège dans un filet de soie très lâche. La femelle est beaucoup plus grosse que le mâle. Le dimorphisme sexuel est considérable chez les imagos (d’où le nom de l’espèce). Le papillon mâle, aux antennes bipectinées, est brun, svelte, bon voilier. La femelle, blanche, avec un gros abdomen, ne vole en principe pas, sauf dans les populations de type "asiatique" (cf. ci-dessous).

Le cycle biologique de l’insecte est très simple : une seule génération par an. L’individu passe la majeure partie de sa vie sous forme de larve formée, en arrêt de développement dans l’œuf. Seul esles chenilles - dont la croissance prend environ 2 mois - s’alimentent.

La liste des espèces végétales dévorées par les chenilles comporte plusieurs centaines de noms, dont ceux de très nombreux arbres des régions tempérées : feuillus forestiers - avec les Chênes en premier lieu -, feuillus fruitiers - les Prunus - et feuillus d'alignement ; et conifères - du Mélèze au Pin de Monterey . 

Les causes des fluctuations des effectifs en un même lieu (dynamique des populations) sont variées :
- action antagoniste des prédateurs (comme le Calosome sycophante en Corse, la Musaraigne à pattes blanches aux USA, les Coléoptères et Lépidoptère prédateurs-démanteleurs de pontes au Maroc,...), des parasitoïdes (comme Ooencyrtus kuvanae, agent de lutte biologique originaire du Japon, comme les "Apanteles" et les Tachinaires) ;
- développement de maladies à champignon, à bactéries ou à virus dans les populations très denses ;
- action favorable d'arbres en mauvaise condition et action antagoniste d'arbres stressés ou attaqués ;
- action directe des conditions climatiques ; etc.
Les entomologistes ont sagement renoncé à établir des modèles mathématiques généraux de dynamique des populations pour cette espèce.

Les forestiers surveillent les fluctuations d'effectifs et déclenchent des traitements quand nécessaire, en privilégiant l'emploi d'un biopesticide, à base de  la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) ou en ayant recours à des insecticides spécifiques des larves d'insectes comme le diflubenzuron (perturbateur de la mue). Les virus sont parfois employés mais ils restent chers à produire.
La lutte biologique "classique" a mobilisé et mobilise toujours des équipes de chercheurs, qui se consacrent surtout actuellement à un champignon du groupe des Entomophthorales, Entomophaga maimaiga, ainsi qu'aux Tachinaires.

Notre Bombyx disparate est une espèce particulièrement dynamique, capable de s'adapter à des conditions variées de nourriture et de régulation des populations, qui fut très étudiée et qui l'est toujours car elle est aussi capable de réserver des surprises. Ainsi, ces dernières années, des papillons femelles volants ont été vus aux USA (côte ouest), correspondant à une immigration par bateau depuis l'Extrême-Orient. Des papillons femelles volants ont été également observés en Europe centrale et occidentale, faisant penser là aussi à un envahissement depuis la Russie de L. dispar d'un type nouveau. Mais, chez nous, il s'agirait en fait d'une augmentation de la fréquence du caractère "femelle volante" au sein de populations en expansion démographique, caractère trop rare pour être remarqué en conditions "normales".

Et voilà pourquoi le Bombyx disparate est un sujet inépuisable, une bête passionante, et pourquoi il mérite cette niche sur la Toile francophone.

Le Bombyx disparate en 12 photos


En ligne, ici

[R] Lymantria dispar en Europe et en Afrique du Nord, par Claire Villemant et Alain Fraval : cyberpublication, synthèse mise en ligne le 1er octobre 1998 ; communication au colloque Protection intégrée des forêts à Quercus spp. réuni à Salé (Maroc), du 26 au 29 octobre 1998, sous le patronage de l’Organisation internationale de lutte biologique, des Eaux et Forêts du Maroc et du Muséum de Paris.

[R] Lymantria dispar au Maroc

Ouvrage publié en 1989 chez Actes Editions à Rabat par Alain Fraval et ses collaborateurs Peter Graf, Mohamed Hamdaoui, Zineb Kadiri, Hassan Ramzi et Claire Villemant : 220 pages de texte avec des dessins originaux de C. Villemant et 24 illustrations hors-texte en couleurs.
Un livre à se procurer auprès de M. Ettalibi, l'éditeur (tél .: +212 7 77 43 51 ; fax : +212 7 77 81 35).
Le contenu de cet ouvrage est en ligne ici.  


Depuis, des articles sont parus, la thèse de C. Villemant a été soutenue, qui complètent ce tableau général. Voir cette bibliographie récente.

[R] La Mamora et ses ennemis, par Alain Fraval et Claire Villemant, Dossier de l'environnement de l'INRA n°15, 133-146 (1997) ; avec un album de vues de la Mamora.

[R] La lutte biologique : un aperçu historique, par Pierre Jourdheuil, Pierre Grison et Alain Fraval. Le Courrier de l'environnement de l'INRA n°15, 1991.


Dessins et photos

Le Bombyx disparate en 12 photos.
Lymantria dispar
et ses ennemis insectes : dessins de Claire Villemant (bientôt en ligne).
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Liens L. dispar et Gypsy Moth

Le genre Lymantria par Markku Savela, au sein de son monument internautique de Lépidoptérologie et Biologie.

La page des Lymantriidés, par Dave Holden (|New| Taxonomy and Natural History| Collections| Announcements| Exchange| Bibliography| Lyman Sites| Lepid Sites| Who's Who| Mailing List| Monthly Picture|)

The Gypsy Moth Server at Virginia Tech : Biology, Control, and Identification (Identification, Life-History, Damage, and Approaches to Controlling the Gypsy Moth, The Gypsy Moth Slide Carousel, Tree Guide, Entertaining letters) ; Gypsy Moth IPM Projects (Slow the Spread , Asian Gypsy Moth in North Carolina , Appalachian Gypsy Moth IPM Project) ; Gypsy Moth Research (Gypsy Moth Life-System Model, Mating Success of Gypsy Moth , Population Boundary Estimation) ; Other Agencies and Groups that Work With the Gypsy Moth ; People That Work With the Gypsy Moth.

A threat to our forests? Is there a problem? Asian Gypsy Moth Discrimination: the approach of Joe Kunkel at U. Massachusetts, Amherst

Gypsy Moth in North America par l'université de West-Virginia, avec les pages Trouvelot, Life Cycle, Natural Ennemies, Forests, Spread, Management, Defoliation, Maps et Links.
Le GM au Wyoming (surveillance).

Lymantria dispar au Canada.

Der Schwammspinner : une fiche didactique, claire, au sein des Bestimmungsübungen an Insekten, par Werner Heitland.

La Phéromone de rapprochement des sexes de L. dispar

Et aussi :  La découverte de l'ecdysone ; La subéraie européenne, vue par le Parlement européen ; Les chênes (bref aperçu).


Ces pages ont été créées sur le site du Courrier de l'environnement de l'INRA

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