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Les insectes de la Belle Époque

LE GRILLON THERMOMETRE

Parmi les insectes, l’un des ordres renfermant la plus grande variété de types est celui des « orthoptères », qui comprend, depuis les lépismes, fléau des bibliothèques où ils rongent les feuillets, jusqu’aux gracieuses libellules.
L’entomologie assure que cette famille ne compte aucun représentant utile, et que, par contre, on y trouve les insectes les plus nuisibles, notamment les sauterelles et les criquets dont les ravages annuels sont considérables.
Parmi les variétés des orthoptères, le groupe des grillidés présent une particularité curieuse : celle de produire un bruit très caractéristique appelé stridulation, en frottant leurs élytres l’une contre l’autre.
Les cigales, qui appartiennent à la famille des hémiptères, possèdent, elles aussi, un puissant appareil stridulatoire, mais qui consiste dans un appendice styliforme faisant vibrer une membrane tendue à la base de l’abdomen de l’insecte, et que l’on appelle timbale.
Chose curieuse, on a observé que le cri des grillons était soumis à un rythme régulier, et que ceux-ci accordaient synchroniquement leur chant d’un bout à l’autre d’un pays, comme obéissant au bâton de mesure d’un chef d’orchestre invisible.
Mais ce qui est le plus étrange encore, c’est que le rythme de cette chanson, paraît-il, varie selon la température et que le nombre des manifestations sonores du grillon est, ainsi qu’on l’a constaté, en raison directe de l’élévation de la température.
A 15 degrés le nombre de ses stridulations est environ de 80 par 120, et chaque élévation de un degré correspond à une accélération de 4 cris. C’est ainsi qu’un observateur, possédant une oreille suffisamment musicale, pourrait mesurer la température rien qu’en écoutant chanter les grillons

La Jeunesse illustrée, 8 septembre 1912. Rubrique Choses vraies.

Les Œcanthes sont les grillons thermomètres. Le plus courant et le plus connu est Oecanthus pellucens (Orth. Gryllidé),  Grillon d’Italie, G. italien ou G. transparent. Protégé en Île de France.

Si vous n’avez pas de thermomètre, comptez le nombre de grésillements en 15 secondes et ajoutez 37.
Ceci vous donnera la température extérieure (en degrés Fahrenheit).
Les capsules d'Ariel Fenster

A vos calculettes. Pour connaître la température ambiante les soirs d'été au Canada, il suffit de compter les «Bru bru bru» chantés par l'oécanthe thermomètre, un criquet d'un centimètre et demi de long qui vit au bord du fleuve Saint-Laurent. A peu de choses près, la température (en degrés Celsius) est égale au nombre de sons émis en huit secondes auquel on ajoute cinq. Exercice: Soit un oécanthe thermomètre qui chante à 112 pulsations par minute. Cent douze divisé par soixante (pour convertir en secondes), multiplié par huit plus cinq, égalent 20°. Facile! A 60 cris-minute, sortez la petite laine, il ne fait que 13°.. A dix «brus» la minute.. soignez votre oreille, car l'animal ne chante plus depuis longtemps par ce froid. La relation est plus simple en degrés Fahrenheit: température égale nombre de cris en quinze secondes plus quarante.
Denis Delbecq



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